Un roman décidément à la hauteur de sa réputation de chef d’œuvre de la littérature américaine : “Le bûcher des vanités” de Tom Wolfe, initialement paru aux éditions Robert Laffont et disponible chez Livre de poche.
Le pitch : Fort d’une flamboyante réussite à Wall Street, Sherman McCoy mène une vie de luxe et d’indécence avec sa femme et sa fille dans un riche appartement de Park Avenue. Mais ce vaniteux Golden Boy de 38 ans voit sa vie basculer lorsqu’il se trompe de route en compagnie de sa maîtresse et atterrit dans le Bronx au volant de sa Mercedes…
De l’intrigue je n’en dirai pas plus, me contentant de vous dévoiler les bases pour vous laisser assister vous-même à cette incroyable chute au coeur de la Grosse Pomme, cette ville qui ne dort jamais où se côtoient tous les rêves comme tous les dangers, tous les vices comme tous les excès…
C’est dans cette hallucinante fresque littéraire que m’a invitée ma très charmante copinaute Valérie en me prêtant son livre lors de notre dernière rencontre… C’est à cette ahurissante descente aux enfers que j’ai donc assistée dans le cadre du #challengedulecteurconfiné pour la catégorie du livre emprunté…
Au gré des quelques 900 pages composant ce fascinant pavé qu’on dévore sans voir le temps passer, l’auteur nous entraîne au coeur de la vie New Yorkaise des années 80 et nous dresse ainsi un portrait férocement réaliste des gens qui l’animent tout en nous dévoilant l’envers du décor beaucoup moins glamour, beaucoup plus sinistre.
A la fois drôle et cruelle, l’auteur nous offre ainsi une remarquable satire de cette société dans laquelle il n’épargne rien ni personne à travers toute une série de personnages croqués avec une redoutable crédibilité, si bien qu’on se laisse nous aussi entraîner dans cette spirale infernale sans même savoir jusqu’où on va aller, à quelle profondeur on va s’enfoncer…
Décrite avec force minutie mais sans qu’on ne ressente le moindre instant d’ennui, la ville de New York se présente ici comme un personnage à part entière, dans toute ce qu’elle a de plus démesuré, impressionnant et spectaculaire mais aussi sous ses atours plus sombres, plus sales et plus violents pour un voyage des plus instructif et saisissant.
Soutenu par une plume remarquable, à la fois incisive et corrosive, un style vif, nerveux et efficace, ce roman s’en fait d’autant plus prenant et haletant, si bien qu’on n’a finalement aucune envie de le lâcher avant que sa dernière page n’en soit tournée… Pour un moment de lecture époustouflant et encore très actuel malgré toutes ces années…
En bref, un roman puissant, à la fois audacieux et dense… Brillant : Merci Valérie pour cette belle découverte !