Lentement mais sûrement le monde se déconfine… Pour autant je ne sais pas si le monde a changé, si les hommes ont su tirer les leçons de cette période difficile… Toujours est-il que, pendant ce temps, moi, je bouquine…
Oui je bouquine, mais c’est tellement plus plaisant quand on le fait en bonne compagnie ! Ainsi, et tandis que de nombreuses idées se bousculent dans ma tête pour vous préparer un été de folie, et même une rentrée du même acabit, je poursuis mes folles tribulations livresques en compagnie de ma DreamBookTeam, composée de lecteurs parmi les plus proches de mon entourage et dont j’ai conjugué les occupations respectives de chacun à ma folle passion littéraire pour vous parler lecture de 1001 façons possibles…
Ainsi Franck compulse la presse littéraire pendant que Laura visionne les adaptations télévisuelles ou cinématographies et ma Maman Roseline réhabilite les classiques… Mais c’est Françoise que nous retrouvons aujourd’hui, laquelle est fin prête à élargir vos horizons littéraires en se penchant régulièrement sur des essais et autres écrits pour vous en parler ici… Si ce genre de lecture ne m’est pas familier, j’ai fait une exception cette fois-ci pour connaître l’auteur du livre dont Françoise s’apprête à vous parler : “Spécial Victimes” de Gyslain Di Caro, paru dans la collection “Politiquement incorrect” aux éditions De Passy…
La quatrième de couv’ en préambule…
“Il existe une concurrence entre les victimes de crimes contre l’Humanité. Cette évaluation réelle du préjudice subi par les victimes est normale et juste. Elle permet de mettre toute chose en perspective, affine la compréhension de l’Histoire et participe du devoir de mémoire. Refuser de faire une juste appréciation des souffrances de chacun, revient à les nier toutes ! Or, il ne s’agit pas de denier les drames humains subis par telle ethnie ou tel peuple, mais simplement d’admettre que tout ne se vaut pas et que la Shoah – à tout égard – est le pire crime de l’histoire de l’humanité.”
Le bouquin sous l’œil aiguisé de Françoise…
En préambule je me permettrai de vous avouer que c’est à ma demande que Françoise s’est plongée dans cette lecture. Une fois n’est pas coutume en effet, j’ai moi-même eu l’occasion de me lire ce court écrit que l’on m’a offert pour les fêtes de fin d’année et je tenais absolument à vous en parler… Seulement je suis bien incapable de chroniquer un tel récit…
Fortement intéressée par le sujet, Françoise s’est donc volontiers penchée sur ce petit bouquin, pas facile à trouver et transmis par mes soins, qui pose la question essentielle de savoir pourquoi les victimes de crimes contre l’humanité ne reçoivent pas toutes le même traitement, ne bénéficient pas toutes du même statut ?
Françoise a donc pu suivre l’auteur dans son cheminement de pensée et ses interrogations sur le statut de victimes – qu’il soit individuel ou collectif, et leur rapport à la mort, le tout dans le système judiciaire comme le droit international – mais aussi la notion même de victime comme sujet individuel de droit qui voit son sort davantage pris en compte au fil des évolutions législatives.
Mais ici on parle de la victime du mal absolu, d’une entreprise de destruction massive sans contrepartie ni raison. Ainsi Françoise a pu voir l’auteur évoquer la différence entre les guerres que l’on pourrait qualifier de “classiques” – celles qui visent la vengeance, à la conquête ou à la domination – et la Shoah qui tend à l’extermination pure et simple d’un peuple qui n’a jamais rien revendiqué, si ce n’est la création d’un Etat où s’établir en toute quiétude, à l’abri des persécutions…
Ainsi, selon l’auteur et comme a pu le lire Françoise, la Shoah ne saurait se voir l’objet de comparaison, les victimes ayant vu leur statut d’être humain bafoué et remis en cause avec ces camps de concentration qui ont eu l’effroyable particularité d’organiser la mort des victimes de façon rationnelle, programmée selon une logique qu’on pourrait qualifier d’industrielle. On parle ici d’extermination, bien différente de la notion de guerre “ordinaire”, quel qu’en soit le prix… On parle ici de destruction d’une partie de l’humanité au travers d’un prisme, celui du peuple juif. On parle ici d’un acte qui annihile la notion même d’être humain au point d’en devenir indicible et indescriptible, d’où l’essentiel devoir de mémoire.
Dès lors cet ouvrage à visée universitaire a profondément impacté Françoise qui y a retrouvé d’anciennes lectures telles que les écrits de Hannah Arendt ou de Chil Rajchman ainsi que “La 25ème heure” de Virgil Gheorghiu, autant de récits qu’on ne peut oublier…
Le mot pour conclure…
En conclusion Françoise vous invite très fortement à lire ce petit livre car il s’agit là d’un écrit ne pouvant laisser indifférent tant il vous marque et vous pousse à réfléchir en tant que sujet, à la fois pensant et intellectuel mais aussi capable d’empathie et d’émotions… Autant de propos que je rejoins également au terme de cette lecture, courte mais particulièrement intéressante car source d’un éclairage différent mais constructif sur un drame qu’il ne s’agirait pas d’oublier, plus encore aujourd’hui…