Une escapade culturelle et sportive aussi folle que passionnante : “Le nouveau western – Sur la route du Cid” de Marc Fernandez, paru en mars 2020 aux éditions Paulsen.
Le pitch : “Cette histoire sent le piège. Trop tard, j’ai accepté. Il faut dire que c’était tentant. Au départ pourtant, c’était une blague.
Parcourir – en VTT – les routes qu’a empruntées le Cid, suivre ses pas le long d’une Espagne qu’on ne montre jamais, celle qu’on appelle l’Espagne vide, sur un chemin qui part de Burgos, rejoint Valence puis passe à Silla, la ville où est née ma mère, ça ne se refuse pas.”
C’est ainsi que Marc Fernandez enfourchait sa monture à deux roues – répondant au doux nom de Tornado – par un matin de mai 2019 pour parcourir 961,21 kilomètres en douze jours avec 11302 mètres de dénivelé positif… Et 187 pages afin de vivre cette expérience inoubliable en notre compagnie…
Si je connais Marc Fernandez, c’est en tant qu’auteur et journaliste, pour ses polars tels que “Mala Vida” ou “Bandidos” et l’excellente revue “Alibi“. J’avais pourtant vu passer quelques photos de son incroyable périple, sans toutefois relever qu’il relaterait son expérience dans un livre, paru l’an dernier au début du (premier) confinement… Un malheureux loupé auquel mon BiblioLive m’a permis de remédier, pour un formidable moment de lecture dont je ressors même avec une pointe de jalousie !
C’est en effet un audacieux défi que s’est lancé Marc Fernandez ici : Partir à la rencontre d’un personnage mythique de l’Histoire espagnole, “digne d’un personnage de polar” en suivant ses traces à vélo sur près de mille kilomètres quand on n’est pas très sportif… Le challenge est beau… Le voyage multiple… La réussite sublime… Et vous dire que l’auteur relève le défi en cochant toutes ces cases avec brio relève tout simplement de l’euphémisme !
Téméraire jusqu’au bout des baskets comme de la plume, l’auteur nous entraîne donc dans ses bagages pour remonter le temps et parcourir “l’Espagne vide” afin de retrouver Rodrigo Diaz de Vivar, vrai chevalier du XIème siècle que je ne connaissais qu’à travers les célèbres vers de Corneille… Loin de nous assommer, Marc Fernandez nous invite à découvrir l’Espagne médiévale et ses vestiges dans un décor de western à couper le souffle, si bien retranscrit qu’on s’y croirait… Les courbatures et autres douleurs en moins, cela va sans dire. Et encore que : si c’est effectivement Marc qui pédale et qui écrit, on partage avec lui ses efforts et ses ressentis, ses motivations et ses émotions, ses doutes et ses plaisirs…
Plus qu’un récit de voyage, c’est donc une véritable aventure immersive que l’auteur nous offre ici… D’où ma franche reconnaissance teintée d’une certaine jalousie : Car à l’heure où nous restons “confinés” pour une durée plus ou moins déterminée, la petite passionnée que je suis a ainsi vécu ces étapes et ces chapitres comme une escapade littéraire dépaysante et enrichissante, exaltante et émouvante… Tellement captivante et passionnante que j’aurais vraiment aimé relever ce défi, moi aussi…
En bref, c’est une chronique atypique que je vous offre ici mais cette lecture l’est tout autant… Un immense merci à Marc Ferandez pour ce fabuleux BookTrip.. Et pour les quelques photos que je lui ai chipées pour mieux l’illustrer !