Chroniques 2021 \ L’Empereur blanc d’Armelle Carbonel

Pépite noire pour nuit blanche… Ou quand la NécRomancière revient avec un excellent bouquin : “L’Empereur Blanc” d’Armelle Carbonel, paru ce jour aux éditions Mazarine.

Le pitch : Toujours en quête d’inspiration, cinq auteurs de romans noirs se réunissent pour quelques jours à Crescent House, une demeure isolée dans l’Arkansas acquise par l’un d’entre eux, réputée hantée depuis qu’un drame y est survenu dans d’obscures circonstances sur fond de ségrégation raciale. Mais la session d’écriture vire rapidement au cauchemar pour ses participants pendant qu’un quintuple meurtre est perpétré non loin de là…

Un titre mystérieux, une couverture inquiétante, un résumé intrigant : Pour son grand retour en librairie, je n’en demandais pas tant… Mais n’en attendais sans doute pas moins pour autant ! Parce qu’il s’agit d’Armelle Carbonel, parce que je l’aime d’amour depuis son premier roman, parce que je serai donc de toutes ses aventures littéraires, peu importe où elle m’emmène. Mais si chacun de ses livres constitue déjà pour moi un coup de cœur littéraire, celui-ci fut littéralement… Foudroyant !

Au terme d’un prologue aussi glaçant que percutant, Armelle Carbonel donne le ton et nous entraîne dans une intrigue en deux temps absolument prenante et époustouflante en plus d’être incroyablement maîtrisée. Si elle prend encore une fois le temps de planter son décor, ce n’est que pour mieux nous y inviter puis nous enfermer… C’est alors de son plein gré que le lecteur se laisse happer par une ambiance qui se veut rapidement angoissante et oppressante : Crescent House et son passé n’ont décidément pas fini de vous hanter…
Mais ce n’est rien en comparaison des protagonistes que nous allons y rencontrer, démontrant ainsi tout le talent de l’autrice, qui m’a alors littéralement soufflé. Abordant à travers eux des thématiques aussi douloureuses que difficiles, mais surtout plus tristement d’actualité qu’il n’y paraît, l’autrice les soigne tout autant qu’elle les malmène, et son lecteur avec eux : il fallait s’en douter. Parce qu’ils sont incroyablement bien campés, dépeints avec beaucoup d’humanité, qu’on partage leur sentiments et leurs doutes, leurs peurs et leurs émotions, tant et si bien qu’on vibre et souffre avec eux… Et les révélations distillées au fur et à mesure des chapitres nous font alors l’effet d’un orage sans fin, frappés que nous sommes d’un bout à l’autre du récit avant d’être terrassés par un dénouement tout simplement ahurissant : Parce que l’autrice est bigrement machiavélique et a pensé à tout pour nous surprendre jusqu’à la dernière ligne.
Portée par une plume tout à la fois douce et douloureuse, brutale et poétique, élégante et hypnotique, un style dangereusement efficace et addictif, l’histoire n’en est que plus captivante, plus envoûtante et nous ébranle bien plus qu’on ne peut le penser. Parce que l’autrice a pensé à tout, oui, mais parvient surtout à nous bouleverser à travers cette lecture qu’on n’est pas prêt d’oublier.

En bref, avec ce thriller magistral, Armelle Carbonel confirme incontestablement sa place dans mon Panthéon des auteurs de littérature noire : Alors n’acceptez jamais une invitation de sa part dans un cottage isolé en forêt (Elle est dangereuse : Tenez-vous le pour dit !) Mais foncez donc lire et rencontrer “L’Empereur Blanc” tout en prenant vos dispositions : Parce qu’une fois la première page franchie, il vous sera impossible de quitter cette fascinante lecture avant de l’avoir terminée… DIS, TU PEUX LE BOUQUINER, TOI ?

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