Mes petits Bookinautes adorés : L’été est enfin arrivé… Les vacances sont en approche pour beaucoup, mon retard n’est pas rattrapé mais je ferai de mon mieux pour y remédier avant la rentrée…
En attendant je me devais absolument de partir une nouvelle fois à la rencontre de nos chers auteurs avant la pause estivale, ceci pour vous faire découvrir leurs lectures et le lecteur qui sommeille en chacun d’eux !
Et je remercie très chaleureusement David Lelait-Helo, auteur talentueux de nombreux romans dont “Poussière d’homme” et dernièrement de “Je suis la maman du bourreau” paru en janvier 2022 aux éditions Héloïse d’Ormesson, d’avoir si gentiment accepté de répondre à mes questions : Bonne lecture et belle découverte !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis David Lelait-Helo, The Milk and the water en anglais ! 🙂 Et David parce que ma mère aimait Johnny et Sylvie Vartan.
Certains diront que je suis écrivain. Je préfère dire que j’écris les petites histoires qui me trottent dans la tête. Je dépeins nos terribles destinées en les saupoudrant de poésie et en les faisant danser sur un fil fragile.
Petit ou grand lecteur : Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
J’ai été un très grand lecteur dans ma jeunesse, je lis moins depuis 25 ans que j’écris. Quand je suis dans mon histoire, celles des autres me polluent. En réalité, je lis quand je n’écris pas, c’est à dire trois mois par an, quand je fais la promo de mon livre, et aussi en voyage.
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Adolescent, je me souviens avoir avalé les livres de Mika Waltari – « Sinouhé l’égyptien » bien sûr – et « La dame du Nil » de Pauline Gedge. L’Egypte ancienne me fascinait, je voulais tout lire, tout comprendre. Ces livres m’ont permis de toucher du doigt la puissance de l’écrit. Des mondes enfouis sortaient de terre et vibraient entre les lignes. Je me souviens avoir été bouleversé par ce miracle-là.
La semaine dernière, j’ai lu « Le maître et l’assassin » de Sophie Bonnet, 500 pages que j’ai avalées d’une traite. Un bon livre est celui que l’on ne lâche pas. Celui qui vous emporte et vous fait battre le cœur.
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à prendre la plume ? Quel a été ton déclic ?
Ce n’est pas un livre ou un auteur qui m’a poussé à écrire. C’est davantage l’amour des mots et un flot d’émotions, d’histoires, de sensations qui m’ont donné le souffle. Je débordais de mille et une histoires et personnages. Il fallait les faire vivre, les donner en partage. J’ai mis très longtemps à oser… Je me cantonnais à la biographie, je me reposais sur les destins de femmes célèbres. C’était rassurant. C’est un accident de la vie qui m’a autorisé à sortir de ce pré carré. « Poussière d’homme » a vu le jour. Et ensuite je suis entré en fiction comme on entre en religion. La fiction, c’est une liberté inouïe, vous êtes Dieu, vous inventez le monde et les Hommes.
Paru en janvier dernier, ton nouveau roman « Je suis la maman du bourreau » nous dresse un époustouflant portrait de femme confrontée au décès de son fils, prêtre de l’Eglise catholique, après avoir été éclaboussée par un scandale terriblement actuel… Un roman bien différent, beaucoup plus sombre que tes précédents écrits : Le qualifierais-tu de roman noir ? Comment travaille-t-on un tel sujet ?
Je ne savais pas que c’était un roman noir, je l’ai appris dans la bouche des autres. Particulièrement quand les Quais du Polar de Lyon m’ont invité et plus encore quand j’ai reçu le Prix Claude Chabrol. Je n’avais rien calculé, seulement suivi mon instinct. J’ai beaucoup pensé ce projet, travaillé la psychologie des personnages. Il y a eu un assez gros travail documentaire autour de la Bible, je voulais comprendre la foi de l’intérieur, je voulais pouvoir utiliser le langage de la Bible, qui est aussi celui de Gabrielle, mon héroïne. J’ai aussi lu et recueilli des témoignages de victimes. Ensuite il y a maturation, et l’histoire a lentement germé…
A travers ce roman, tu abordes la relation mère-fils et les « dommages collatéraux » d’un drame sous un angle inédit : D’où t’es venue cette idée ?
Je cherchais une idée de rôle pour Line Renaud, mon amie proche. Et finalement, c’est un roman qui est né. Mais finalement, il se pourrait bien qu’il devienne maintenant un film… L’idée était de donner la parole à la mère du monstre et non pas au monstre ou à sa victime. Quand je découvre un fait divers, un assassin, je me demande souvent l’état du cœur de sa mère.
Ton livre vient tout juste de paraître, mais as-tu déjà une idée pour ton prochain roman ? Quels sont tes projets littéraires à venir ?
J’ai deux idées… Un roman et une série de portraits. J’aime alterner la fiction et le réel… Ce sont deux écritures différentes. Mais je prends le temps…
Question pêle-mêle : Quel est…?
• Ton livre de chevet ?
Curieusement « Le prophète » de Khalil Gibran. Depuis très longtemps…
• Le livre qui cale ta bibliothèque ?
Beaucoup… Ce sont les livres que je lirai bientôt, ceux que j’ai lus et peu aimés, ceux que je ne lirai jamais.
• Le livre que tu aurais rêvé d’écrire ?
« Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar bien sûr !
• Ta lecture en cours ?
« Portrait du baron d’Handrax » de Bernard Quiriny. Je peine à l’avaler…
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
« Tante Mame » de Patrick Dennis ! (Rires)
Un petit mot pour la fin ?
Je cherche en moi LE livre. LE livre absolu. Tout en sachant qu’il ne doit jamais venir, car ce serait un arrêt de mort. Un écrivain ne vit que dans l’attente de son livre absolu.
Les lecteurs me disent souvent que je ne ferai jamais mieux que « Poussière d’homme ». Alors, je m’accroche simplement pour faire autrement, ailleurs.