Il était un Indé… Et c’est Margaux Chatelin !

Si je regrette encore de ne pouvoir faire davantage en faveur de l’autoédition, je suis tout de même assez fière de mettre en lumière les auteurs indépendants à travers la DreamBookGazette, non seulement à travers une chronique que vous propose chaque mois ma très chère Nora, mais aussi par le biais de cette petite interview !
Avant d’avoir le plaisir de la rencontrer le 17 juin à la médiathèque de Beauvais dans le cadre d’un Club de Lecture que j’aurai le privilège de coanimer avec Nathalie, ma bibliothécaire préférée, j’ai la chance d’avoir pu solliciter la charmante Margaux Chatelin, jeune autrice qui s’est bien volontiers prêtée au jeu de mes petites questions indiscrètes ! Je l’en remercie chaleureusement et vous laisse à présent découvrir ses réponses : Bonne lecture !

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Grande bringue, folledingue aventureuse de vingt-quatre ans, ivre de voyages, de rencontres, de oh-c’est-risqué-mais-allons-y, de bons vins rouges, de curiosité insatiable et d’autres fantaisies… J’aime surprendre, me surprendre, écouter, donner plus que recevoir, apprendre et comprendre l’autre, découvrir et me redécouvrir…

D’où vous est venue l’envie d’écrire ?
Froissy, collège Gérard Philipe ! C’était bien ça la question ? 😊
Et, pour être plus exacte, de Madame Dupont, que j’ai eu la chance d’avoir en 6ème et 5ème. Cette jeune professeure de français avait un goût prononcé pour le théâtre et la création qu’elle a su me faire partager… Je suis passionnée des deux désormais !
Un jour, elle nous avait donné comme sujet, l’écriture d’une semaine d’un journal intime, celui d’Adam pour les garçons, et bien sûr celui d’Eve pour les filles…
Cette idée m’avait ravie ! Le jour du rendu, je voyais les élèves avec une page recto, à peine verso… Quand j’en avais noirci huit, neuf…
Elle m’avait demandé de le lire à haute voix, j’avais hésité, vu le pavé…
Les camarades, qui d’ordinaire ne m’appréciaient pas (pour d’obscures raisons qui leur incombent, grande peine leur fasse…) portèrent une oreille attentive à la lecture de mon écrit… Une fois terminé, j’eus droit à d’étonnants applaudissements…
C’est à ce moment précis que j’ai su que j’adorais écrire.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je vous présente mes excuses pour la banalité de cette réponse, mais… Les voyages !
Par définition, les voyages sont nourris de nouveautés, qu’elles soient dans les paysages, les rencontres, la culture, les imprévus, la richesse des langues… C’est une source inépuisable d’inspiration !
Au même titre que les voyages, j’ajouterai également : les expériences personnelles. Plus particulièrement, les douloureuses… Elles puisent au fond de vous des pensées, des réflexions infinies et une vision approfondie sur l’âme du monde. (Je pars un peu trop loin là ? 😊)

Pourriez-vous nous parler de votre premier roman « Les oubliées de Bergame » ?
Alors… L’histoire… La mère d’une jeune femme russe rencontre, pour la première fois en chair et en os, un homme avec qui elle parlait sur internet… Le type habite Bergame, justement, et sa mère y va, à reculons, il faut dire, ses priorités sont ses enfants, mais sa fille insiste… Et paf couic ! Non je plaisante… Ou pas ? C’est ce qu’imagine Edna en tout cas… Les premières pensées qui lui viennent sont celles-ci, morbides… Il faut la comprendre, sa mère ne donne pas de nouvelles pendant une semaine ! A dix-neuf ans, étudiante et responsable de son petit frère, elle décide de partir à sa recherche…

Un roman n’est pas qu’une simple histoire… C’est toute une aventure, y compris pour l’auteur : Pourriez-vous nous conter la vôtre (du moment où vous avez pris la plume jusqu’à la sortie des presses de votre ouvrage en passant par sa bêta lecture, sa correction, la création de sa couverture, etc…) ?
Genèse de l’histoire : De voyages nous parlions… Et bien justement, m’être profondément ennuyée lors de mon voyage solo à Bergame, a été le déclencheur de mon inspiration ! Être partie seule cinq jours, hors saison, dans une auberge de jeunesse atypique, certes, mais excentrée et vide, n’a pas favorisé les rencontres… J’étais charmée par la ville, San Pellegrino à côté également, mais les journées passées seules m’ont créé une certaine mélancolie…
C’est en rentrant en France, lors d’un tour en moto que les images par flash me sont venues… « Mon séjour à Bergame aurait pu être beaucoup plus excitant… » et les personnages, l’intrigue ont commencé à se créer et former une place dans mon esprit. J’ai commencé son écriture sans réel objectif de le terminer, d’ailleurs, je n’en parlais même pas ! C’est après une douloureuse rupture que j’ai dévoilé cette passion, et on m’a poussée à la poursuivre !
Relecture : Ma première relectrice-lectrice-amie, c’est maman ! On aime les livres dans la famille, alors ma famille est ma première relectrice !
Puis, pour plus d’objectivité, je propose à six autres personnes hors du cadre familial et amical de me relire… Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, milieu social et centres d’intérêts différents… Chaque commentaire est intéressant ! Je demande à chacun de mes bêtas lecteurs plusieurs choses :
• Moment/phrase du livre qui l’a marqué
• Personnage préféré et pourquoi
• Moment de l’histoire qu’il a le plus et moins aimé
• Passage où le style d’écriture était particulièrement apprécié et déprécié.
Couverture : La fille pond une histoire folle, mais peine à trouver un titre et… Imaginer une couverture ? IM-POS-SI-BLE ! Mais la couverture est un élément capital du livre, c’est la vitrine de votre histoire. Alors, ni une ni deux, je fonce sur une plateforme internationale où les indépendants du monde entier proposent leurs services, quels qu’ils soient, tant qu’ils sont réalisables à distance. Je repère le travail d’un artiste chinois aux commentaires dithyrambiques, il possède un style super. Je le contacte, lui indique mon incapacité à imaginer une couverture… Je lui parle de l’histoire, des éléments que j’aimerais voir apparaître… Cinq jours plus tard, l’artiste m’envoie la première et dernière version de la couverture ! L’ambiance, les détails sont là, j’étais ravie !
Sortie des presses : Assez vite, je promeus sur les réseaux mon tout premier roman, disponible en e-book et format papier sur Amazon. Un ami journaliste au Courrier Picard me propose très vite un article. Un autre jour, je demande à la Maison de La Presse de Beauvais s’il existe un agenda des concours d’écriture… Je pique la curiosité de Nicolas, le responsable du magasin, qui me demande si j’écris… De fil en aiguille, il me propose une séance de dédicaces ! Des patrons de cafés, avertis de mon passage dans les journaux et dans les librairies, me soutiennent et affichent mon livre dans leur établissement… Le bouche à oreille m’a envoyée chez NRJ Beauvais un matin, etc… J’ai été très étonnée de l’engouement et avec quelle gentillesse la ville de Beauvais a reçu mon roman !

Pourquoi vous être lancée dans l’autoédition ? Aux lecteurs réfractaires à l’autoédition, que diriez-vous pour les convaincre de vous lire ?
Les raisons de mon lancement dans l’autoédition tiennent en trois points :
1) Je m’y suis prise à l’envers.
2) Toutes les circonstances étaient contre moi.
3) Ggzudjkverk (selon mon chat qui marche sur le clavier)
Zoomons un peu sur les deux premiers points…
Déjà je ne suis personne ! Un nom inconnu, ça n’aide pas ! Puis mon premier roman a le malheur d’être le premier roman… Ce qui est un frein pour les maisons d’éditions !
Voici ma première erreur : Par malheur, je mets un point final à mon roman pendant le confinement… J’attends un retour bancal « à la normale » pour envoyer mon manuscrit, deuxième erreur… Les maisons débordent de livres ! Naïve et orgueilleuse jusqu’au bout… j’envoie mon tout-premier-roman-écrit-par-personne-après-le-déconfinement… Aux grandes maisons d’éditions ! Tant qu’à faire ? Dans cette histoire, je me débrouille seule ! Disons que mes proches m’aident mais s’y connaissent autant que moi… Bref ! Refus sur refus… Je me lance sur Amazon dont la plateforme est vraiment intuitive.
Conseils importants :
1) Faire très attention aux maisons d’éditons à compte d’auteurs : Les maisons acceptent votre manuscrit, mais vous demandent plus de deux mille euros pour faire la même chose que sur Amazon, mais gratuitement. Car oui : Lorsque vous vous lancez sur Amazon, votre livre est disponible en format broché, et vous ne payez rien. Les lecteurs achètent, et les livres sont imprimés à la demande !
2) Privilégier les maisons d’éditions locales.
3) Ne surtout pas désespérer. Les refus en masse, si vous êtes passionnés et poussés à continuer dans cette voie, ne vous démotiveront pas à continuer l’écriture. Au contraire !
Pourquoi me lire ? Plonger dans un univers rempli de bons sentiments (Bon… Pas que !), d’aventures, de rencontres et de voyages… Avoir la curiosité de découvrir l’univers d’un auteur est toujours enrichissant !

Autrice mais sans doute aussi lectrice : Quelle place tient la lecture dans votre vie ?
Oh, la lecture a sa place à part… Elle a sa grande chambre dans le fond de mon cœur, elle est lumineuse, parfois j’y passe un coup d’aspi quand j’y retourne car je ne m’y pose pas assez… Mais elle est là, je ne l’oublie pas, même dans les moments intenses de travail ! Elle m’accueille toujours à grands livres ouverts !
Quand je prends le temps pour elle, et elle pour moi, c’est un moment de régal ! La porte sera toujours ouverte !

Avez-vous déjà d’autres projets littéraires en tête ?
Confidence pour confidence… Mon deuxième roman est en pleine relecture ! Plus intimiste, personnel et psychologique, peut-être plus… Mature ? L’histoire se passe en Irlande où j’ai vécu un an… Evidemment, saupoudré de suspense… Toute ressemblance entre le personnage principal et l’auteur est absolument, complètement, évidemment fortuite…

Un petit mot pour la fin ?
Des livres et moi Un nom si bien trouvé… Comment ne pas vous aimer déjà ?

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