The place to read… Avec Laure Manel et Gavin’s Clemente-Ruiz

Si le temps me manque toujours plus au fil des semaines, c’est avec plaisir que je parviens tout de même à poursuivre mes folles tribulations livresques, et ce notamment à travers la DreamBookGazette, un “petit” projet “un peu” fou lancé en septembre dernier qui me permet de papoter lecture de 1001 façons possibles à travers différentes rubriques alimentées avec les précieux membres de ma DreamBookTeam, mais aussi par le biais de plusieurs interviews que je prends plaisir à réaliser… Parmi lesquelles des interviews croisées s’il vous plaît !
C’est ainsi que “The Place to read” est né : Une rubrique dans laquelle deux auteurs vous parlent de leurs romans respectifs, lesquels présentent quelques ressemblances… Mais surtout de nombreuses différences à (re)découvrir au gré de leurs réponses !
Pour cette nouvelle édition, j’ai le privilège immense d’avoir pu questionner Laure Manel, autrice notamment du roman “Les dominos de la vie” paru cette année aux éditions Michel Lafon et Gavin’s Clemente-Ruiz, auteur de “La divine comédie de nos vies” initialement paru aux éditions Albin Michel et désormais disponible au Livre de Poche !
Je les remercie tous deux du fond du cœur d’avoir accepté de se prêter au jeu de mes petites questions indiscrètes et vous laisse à présent découvrir ces entretiens… Bonne lecture !

NB : La lecture de cet article sera plus fluide et agréable en version PC.

Quelle autrice es-tu ? Peux-tu te présenter en quelques mots ?
En quelques mots : j’ai 43 ans, je suis une ex-enseignante du premier degré et j’ai la chance de me consacrer à l’écriture depuis bientôt quatre ans. Je vis à la campagne, dans le Maine-et-Loire. J’ai commencé par l’autoédition en 2015, et c’est mon troisième roman, « La délicatesse du homard », qui m’a ouvert les portes de l’édition traditionnelle…

Quel auteur es-tu ? Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai toujours écrit mais je suis publié depuis 2015 et « Comment papa est devenu danseuse étoile ? ». J’aime partir d’une situation grave (chômage, maladie…) et la rendre la plus légère possible. Enfin j’espère !

Crédit photo : Pauline Ferney

« Les dominos de la vie »… Un bien joli titre pour un roman plein d’émotions qui nous questionne brillamment sur le sens que prend chaque jour notre existence : Peux-tu nous conter la genèse de ce récit ?
Il m’est littéralement tombé dessus, en fin d’écriture du roman précédent… A vrai dire, je ne l’ai pas vu venir, et surtout je ne pensais pas du tout écrire un jour un roman aussi « personnel ». Mais il s’est imposé à moi avec force, et je ne sais pas si c’était du courage ou de l’inconscience, mais il fallait que je l’écrive. Je crois que j’avais beaucoup de choses à dire à travers lui. Au début, je ne pensais pas du tout en révéler l’importance autobiographique (et assumer cela aux yeux du public), et puis j’ai mûri au cours du processus d’écriture, et je me suis dit que l’aspect réel ne pouvait que me rendre légitime, et pour les faits dénoncés et pour le message que j’avais à porter.

“La divine comédie de nos vies”… Un bien joli titre pour un roman plein d’émotions qui nous questionne brillamment sur le sens que prend chaque jour notre existence : Peux-tu nous conter la genèse de ce récit ?
Je suis parti avec mes deux meilleurs amis en voyage. Nous venions d’avoir 40 ans. L’âge des premiers bilans. Le temps d’un week-end, nous avons fait un « état des lieux ». Et l’idée a germé à ce moment-là. Que savais-je au juste de mes amis d’enfance ? Que sait-on vraiment des gens qu’on aime ? Et si… Plein de scénarios ont commencé à me trotter en tête. Très vite aussi j’ai eu envie d’installer l’action dans ma région natale, en Normandie. Là aussi il m’a fallu faire appel à des amis sur place (merci Florence ^^). Bref, en un week-end, l’idée a bien germé. Après j’ai dû laisser reposer. Et j’ai regardé tous les films de copains de Claude Sautet. Et je me suis lancé…

Un roman plein de sentiments porté par une poignée de personnages d’une justesse troublante… Comment ces derniers se sont-ils invités dans ton imaginaire ?
Comme à chaque fois, ils arrivent d’eux-mêmes, ou presque. Je leur trouve une tête (une photo sur internet), je déroule un fil et je rédige une fiche… Pour ce roman, il me fallait surtout les proches d’Amélie (famille et amis), et que parmi eux on trouve des opposants, des adjuvants et des « neutres » (puisqu’au fond ce sont aussi les conflits qui font une histoire).

Un roman plein de sentiments porté par une poignée de personnages d’une justesse troublante… Comment ces derniers se sont-ils invités dans ton imaginaire ?
J’ai emprunté plein de choses à plein de personnes rencontrées. Pas que des amis d’enfance. Le bracelet de Marguerite et ses médailles existe. Les Craven A qu’elle fumées, un autre hommage… Voilà, j’écris pour rendre hommage. A ma manière. Et la vie devenue fiction m’excite terriblement.

Un livre à la structure narrative aussi originale qu’intéressante : Comment t’est venue cette idée ?
Je voulais deux pans de l’histoire : l’intrigue principale (les chapitres « Vie d’Amélie ») qui relate justement la vie de mon héroïne dans le temps présent, et des flash-backs qui exposent (à la 2ème personne du singulier) ce qu’il s’est passé avant (son épreuve médicale). Au fond, je voulais surtout parler de l’après-maladie. Mais il fallait bien que le lecteur sache pourquoi et comment elle en est arrivée là.
Pour l’écriture, j’ai d’abord rédigé tous les flash-backs et l’épilogue, avant de me pencher sur l’histoire fictive d’Amélie. Puis j’ai réparti les flash-backs dans le texte.

Un livre à la structure narrative aussi originale qu’intéressante : Comment t’est venue cette idée ?
Ah là j’ai pensé (en toute modestie) à « La Chute » d’Albert Camus. Les cercles concentriques, les canaux et l’enfer sous-jacent. J’avais envie que cela tourbillonne jusqu’au dernier mot. Et cela a été un gros boulot de construction. Avec mes éditrices Lise et Estelle nous avons avancé pas à pas. Et je n’ai pas compté les versions pour arriver à ce final mais c’est énorme !

Un ouvrage dont tu situes l’action au cœur du Finistère : Pourquoi avoir choisi cette destination pour tes lecteurs ?
Tout simplement parce que j’adore cette région où je vais régulièrement, et que je trouve sauvage et inspirante. Je voulais que la mer ressource Amélie comme elle me ressource, moi.

Un ouvrage dont tu situes l’action notamment en Normandie : Pourquoi avoir choisi cette destination pour tes lecteurs ?
Parce que j’aime le Normandie !! Elle m’a vu naître, des amis chers y vivent encore. Ma mère y est enterrée. J’y suis très attaché et quelle belle région ! Tellement romanesque !

Il est ici question de renaissance, de seconde chance, de prise de conscience… Penses-tu que les épreuves qui jalonnent notre vie peuvent aussi servir de “déclic” pour mieux profiter de celle-ci et/ou lui donner un autre tournant ?
Je pense que oui. Après, chacun a sa façon de réagir aux épreuves qu’il subit… Mais pour moi, on ne peut pas ressortir indemne, ou même simplement identique, après avoir cru mourir. Cela a forcément un impact.

Il est ici question de renaissance, de seconde chance, de prise de conscience… Penses-tu que les épreuves qui jalonnent notre vie peuvent aussi servir de “déclic” pour mieux profiter de celle-ci et/ou lui donner un autre tournant ?
Je crois aux renaissances. Tout est à créer tout le temps. Rien n’est jamais acquis. Il faut sans cesse se construire. Là, tout de suite, en vous écrivant. Demain, au réveil. Après-demain, sur mon scooter. Sur le chemin de l’école de mon fils. La vie me plaît pour cela. Et la fiction ajoute du crédit à cette re-naissance. Un coup de projecteur extra sur la divine comédie de nos vies !

Selon toi : faut-il changer pour devenir soi-même ?
Pas forcément. Surtout si on l’est déjà. Mais ce n’est pas facile de savoir qui l’on est, qui l’on est vraiment. Une vie ne suffit peut-être pas pour le découvrir. Nous sommes des êtres complexes !

Selon toi : faut-il changer pour devenir soi-même ?
Mais c’est obligatoire même ! Sinon on n’avance pas. Il faut sans cesse s’interroger. Ne jamais rien lâcher. Se secouer. Se motiver. Et devenir tous ces multiples de soi.

Sous couvert d’épreuves et autres aléas de la vie, tu nous offres un roman lumineux, touchant, sincère et porteur d’espoir : Était-ce là l’un de tes objectifs en couchant cette histoire sur papier ?
Oui. Je voulais vraiment montrer qu’on peut sortir grandi d’une épreuve, que n’importe quelle épreuve peut être une chance (d’avancer, de changer des choses…). Même si, sur le moment, on ne le voit pas du tout… On peut se faire aider pour surmonter ses difficultés. Mais parfois il faut savoir choisir l’optimisme. C’est une question de regard.

Sous couvert d’épreuves et autres aléas de la vie, tu nous offres un roman lumineux, touchant, sincère et porteur d’espoir : Était-ce là l’un de tes objectifs en couchant cette histoire sur papier ?
Honnêtement je ne voyais pas la fin. Et elle est venue naturellement, au fil des versions. Presque logiquement. En en parlant avec mes proches amis lecteurs qui ont lu les X versions et mes éditrices. Dans tous les cas, j’aime aller vers la lumière même si quelques nuages viennent toujours cacher le soleil ou gâcher le ciel bleu. Comme la couverture de la version poche.

Et maintenant : Où et avec qui comptes-tu nous emmener pour ta prochaine intrigue ? Quels sont tes projets littéraires ?
C’est encore un peu tôt pour dévoiler des éléments de mon roman à paraître en avril prochain, mais il nous entraînera sur une île bretonne. Il y sera question d’un secret de famille. Après « Les dominos de la vie », je me sens totalement libérée.
Mais la version graphique de « La délicatesse du homard » devrait sortir avant : en janvier 2023.

Et maintenant : Où et avec qui comptes-tu nous emmener pour ta prochaine intrigue ? Quels sont tes projets littéraires ?
Je pars des titres. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Le problème : j’ai trop de titres en stock ! 😉 Mais… Mais… Mais ! (Ca, c’est pour rassurer mon éditrice !) Je crois savoir sur quel chemin aller. Il faut que cela nous chatouille que cela nous prenne que cela nous obsède. Et un sujet m’obsède en ce moment. Un être même… Mais je ne dirai rien de plus ! 😉

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