Un polar particulièrement sombre, dense et prenant : “La Caste des Ténèbres” de Ludovic Lancien, paru en mai dernier aux éditions Hugo Thriller.
Le pitch : A peine franchi les portes de la Capitale pour réintégrer la Brigade Criminelle et le Groupe du Bélier avec son collègue et ami Gabriel Darui, Lucas Dorinel est d’abord le témoin d’un suicide avant d’être appelé sur la scène d’un crime particulièrement sordide dont la victime, arborant des canines proéminentes, vient d’être retrouvée les membres brisés, écrasés dans une malle au beau milieu de son appartement plongé un noir quasi complet…
Après avoir découvert sa plume à travers “Le Singe d’Harlow” puis “Les Oubliés de Dieu” dont j’avais adoré la lecture, j’étais impatiente de retrouver Ludovic Lancien et ses personnages pour une troisième aventure… Mais s’ils ont fait leur grand retour en librairie le 05 mai dernier – avec une avant-première au Festival du Livre de Paris en avril où j’ai même pu me procurer mon exemplaire ! -, je n’ai finalement pu m’y plonger que cet été, préférant prendre mon temps pour bouquiner plutôt que gâcher mon bonheur… L’attente fut longue mais les retrouvailles sidérantes !
De Bondy à Pondichéry en passant par la forêt d’Eawy et la Maison Centrale de Poissy sans oublier quelques remontées dans le temps, l’auteur nous livre une intrigue particulièrement complexe et remarquablement documentée, à travers laquelle il aborde de très nombreux sujets avec une incroyable maîtrise, tel le constructeur d’un étonnant puzzle dont il parvient à assembler toutes les pièces avec cohérence et crédibilité sans jamais nous égarer.
Mais au delà de l’intrigue, j’ai pris plus de plaisir encore à enquêter aux côtés de protagonistes rencontrés dans les deux précédents opus. J’en profiterai d’ailleurs pour préciser ici que, s’il n’est pas indispensable d’avoir bouquiné les deux premiers romans de Ludovic Lancien pour la pleine compréhension de ce troisième titre, leur lecture s’avère précieuse pour appréhender ces enquêteurs déjà fort bien croqués dans toute leur profondeur, leur richesse, leur humanité. Ainsi suis-je ravi d’avoir vu/lu Lucas Dorinel revenir au 36 Bastion et retrouver Gabriel Darui et toute l’équipe du Commandant Blasco pour investiguer en leur compagnie tout en suivant l’évolution et les réflexions de chacun jusqu’à un dénouement, quoiqu’un peu brusque mais inattendu et touchant.
Ce polar se lit avec d’autant plus d’aisance et de rapidité malgré son aspect très fouillé qu’il est servi par une plume fluide, dynamique et élégante, un style simple, efficace et soigné.
En bref, un bouquin étonnant, saisissant et riche à bien des égards… Qui me rend d’autant plus curieuse de découvrir ce que nous réserve Ludovic Lancien pour la suite de ses écritures !