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L’auteur est joueur… Mais le lecteur aime jouer : “Les Ravissantes” de Romain Puertolas, paru le 30 mars dernier aux éditions Albin Michel.

Le pitch : Saint-Sauveur, mars 1976. Alors que d’étranges lumières sont aperçues par les habitants dans le ciel nocturne de cette petite ville du fin fond de l’Arizona, trois adolescents disparaissent tour à tour sans laisser la moindre trace. Si le shérif tente d’explorer toutes les pistes, les mères des “Disparus de Mars” accusent directement la Communauté des Sauveurs, récemment installée à proximité, dont les membres s’avèrent le plus souvent des marginaux tandis que leur Gourou se prend pour Jésus. Mais les apparences ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être…

J’ai toujours beaucoup aimé la plume de Romain Puertolas. Aussi avais-je repéré ce livre dès sa sortie en librairie, seulement je voulais me le procurer griffé d’une petite dédicace auprès de l’auteur à l’occasion d’un salon… La rencontre s’est fait plus attendre qu’escompté… Mais nous avons tout de même fini par nous retrouver au Salon Livr’A Vannes en juin dernier ! Il m’aura encore fallu patienter jusqu’à mes congés pour le savourer comme il se doit… Autant vous dire que le jeu en valait la chandelle !

Le prologue nous interpelle… Les différentes parties nous baladent… Le dénouement nous sidère… Bienvenue au cœur d’une intrigue singulière, prenante et pleine de suspense, servie par une structure narrative originale qui nous tient brillamment en haleine.
En dépit de quelques longueurs qu’on aura tôt fait d’oublier, l’auteur maîtrise remarquablement son récit et, s’il distille bien ça et là quelques indices, bien malin sera celui qui saura les assembler pour déjouer les plans d’un auteur décidément bien inspiré !
Mais au delà de l’enquête elle-même, l’auteur fait la part belle à l’environnement comme à l’époque à travers laquelle il nous entraîne, nous livrant bien plus qu’un polar tant l’ambiance de ce roman nous happe dès les premières lignes jusqu’à la dernière page tournée. On soulignera également le soin apporté aux personnages, notamment les mères dont le tempérament, la volonté et le caractère n’ont pas fini de nous surprendre.
L’histoire est d’autant plus plaisante qu’elle est servie par une plume fluide, agréable, soignée, un style attrayant et distrayant, teinté d’une certaine légèreté.

En bref, “Les Ravissantes” et leur auteur n’ont pas fini de vous dérouter !