Il était une fois… Ou l’extraordinaire aventure d’un homme singulièrement ordinaire : “Un homme sans histoires” de Nicolas Carreau, paru en mars dernier aux éditions JC Lattès.
Le pitch : Allergique aux problèmes et à l’imprévu, Henri Reille mène une existence tirée au cordeau d’une effarante banalité afin de passer le plus inaperçu possible dans ce monde un peu fou. Expert comptable dans l’insignifiante ville de Belprat qui l’a vu naître, grandir, s’installer, se marier, il y a un ami, un ennemi… Mais c’est la paire de boutons de manchette dépareillés que lui a léguée son grand-père qui va pourtant tout faire basculer…
Passionnée de lecture jusqu’au plus profond de mon âme, sachez mes Bookinautes que je vis lecture… Autrement dit je pense lecture, je regarde lecture, j’écoute lecture, et ceci le plus naturellement du monde… Dès lors ne serez-vous pas étonnés d’apprendre que je suis La Grande Librairie sur France 5 tout comme La Voix est Livre sur Europe 1… Après l’avoir entendu chaque semaine, et même eu la chance de l’interviewer comme journaliste littéraire, c’est donc avec autant de plaisir que de surprise que j’ai découvert Nicolas Carreau en tant qu’auteur en librairie ! Pour autant j’ai préféré attendre de le croiser de nouveau sur un salon avant de découvrir sa plume, ce qui est enfin arrivé à l’occasion du Salon Livr’A Vannes en juin dernier !
Et c’est ainsi que je me suis retrouvée embarquée dans un étonnant petit conte moderne retraçant les folles tribulations d’un homme que rien ni personne ne préparait à vivre, ce qui rend l’expérience d’autant plus rocambolesque, loufoque et jubilatoire. En effet l’auteur nous dresse le portrait d’un homme fichtrement anodin, totalement dénué de fantaisie, qui a l’inattendu en horreur… En un mot ? Chiant, osons l’écrire ! Mais c’est sans compter les savoureuses facéties dans lesquelles l’auteur va l’entraîner, et ses lecteurs avec lui en compagnie de personnages hauts en couleur auxquels on a tôt fait de s’attacher !
Parfois déroutant, souvent ubuesque, mais toujours original, tendre et léger, on se laisse volontiers happer par ce récit qui n’est pas sans rappeler Candide ou Le Petit Prince voire les romans de Jules Verne. Servi par une plume délicieusement fluide, dynamique et agréable, un style teinté d’humour, un brin fantasque et décalé, ce livre n’en est que plus sympathique à lire et nous fait sortir de notre quotidien au même titre que notre antihéros !
En bref, un premier roman fort distrayant et… Peu commun finalement !