Un thriller psychologique aussi captivant que l’attente fut longue… Une intrigue aussi folle que son auteur est charmant : “Désobéissance” de Salvatore Minni, paru ce 02 mars chez M+ Editions.
Le pitch : À son retour d’un voyage d’affaires, l’existence de Guillaume bascule.Son ex-femme et sa fille Mia sont retrouvées entre la vie et la mort. Malgré les soins prodigués par les secours qui vont tout faire pour sauver Mia, elle finit par décéder. Le deuil de Guillaume va faire resurgir en lui des fantômes du passé, le transformant peu à peu en ce père qu’il détestait. Guillaume décide de reconstituer sa famille à tout prix, mais jusqu’où sera-t-il prêt à aller ? Une histoire sombre qui prend place à Bruxelles dans une ambiance à la fois oppressante et mystérieuse.
Dire que j’attendais ce nouveau roman de Salvatore Minni relève franchement de l’euphémisme ! Après l’avoir découvert avec “Claustrations” pour le retrouver dans “Anamnèse“, il me tardait en effet de replonger dans un de ces thrillers psychologiques dont cet auteur de grand talent a le secret ! Je suis donc allée le chercher le jour même de sa sortie en librairie… Dire que je ne fus pas déçue relève encore de l’euphémisme tant je sors de cette lecture complètement sidérée !
Car si l’auteur est charmant, il se révèle aussi retors et machiavélique… Aussi c’est une intrigue de cette trempe, tout à la fois prenante et sombre, qu’il nous offre ici. Une intrigue remarquablement construite et redoutablement maîtrisée, dont il a soigné le moindre détail et dans laquelle il explore la noirceur de l’âme humaine jusqu’aux confins de la folie.
A peine franchit-on le prologue que nous voilà déjà cernés d’une atmosphère sinistre, glaçante et oppressante. Dès lors l’auteur ne nous laissera aucun répit et l’intrigue, pleine de suspense et d’émotions mais aussi teintée de mysticisme, n’aura de cesse de s’assombrir, tandis que le deuil frappe, tandis que la folie guette, tandis que le danger rode, tandis que l’auteur nous manipule toujours plus au fil des pages qu’on fait défiler à toute vitesse.
Mais nous ne sommes pas les seuls. En effet l’auteur n’hésite pas un seul instant à malmener ses personnages : personnages qu’il a minutieusement croqués, dont il a pris soin d’étoffer la personnalité, la psychologie, la mentalité, qu’ils soient bons ou mauvais. C’est ainsi qu’on fait connaissance avec Guillaume, père confronté à une perte incommensurable et rattrapé par les démons tapis dans son passé, c’est ainsi qu’on fait connaissance avec Sarah, victime d’un accident qui fait basculer sa vie dans l’incertitude la plus totale… C’est ainsi qu’à leurs côtés on se laisse gagner par le doute, on perd tous nos repères, on ne parvient plus à discerner le vrai du faux, le réel de l’imaginaire, la folie de la raison, on découvre à quel point certaines épreuves s’avèrent impossibles à surmonter.
Mais l’intrigue ne serait sans doute pas aussi saisissante sans la plume de Salvatore Minni, plus mature et affimée, son style efficace et incisif, et ces chapitres courts qui accentuent le rythme pour une lecture aussi palpitante que frénétique.
En bref, pour son grand retour en librairie, Salvatore Minni a voulu marquer les esprits… Et il a brillamment réussi !