Echec et mat pour un roman sidérant : “La Diagonale des Reines” de Bernard Werber, paru en septembre 2022 aux éditions Albin Michel.
Le pitch : Et si vous n’étiez qu’un pion dans leur jeu ?
Deux femmes, deux destins, deux visions opposées du monde. L’une croit dans la force du groupe. L’autre en l’individualisme. Leur duel est inévitable… laquelle aura l’avantage ?
Des années 1970 à 2050, entre guerres, attaques terroristes et espionnage, elles vont s’opposer sans répit et sans merci. Leur terrain de jeu s’étend aux quatre coins de la planète, devenue un échiquier géant dont les humains sont les pièces.
Dans ce roman puissant, porté par deux héroïnes exceptionnelles, Bernard Werber ajoute l’art de la stratégie à ses thèmes de prédilection pour nous entraîner dans une aventure contemporaine fascinante et visionnaire.
Si je me procure généralement les livres de Bernard Werber dès leur sortie, j’ai également pris l’habitude et le plaisir de me les faire dédicacer sur un salon par la même occasion ! Sauf que je n’ai pas croisé Bernard Werber à la Foire du Livre de Brive l’an dernier, je ne l’ai retrouvé qu’au Festival du Livre de Paris en avril cette année, raison pour laquelle j’ai tant tardé à me plonger dans ce roman, trop heureuse de pouvoir en discuter avec l’auteur au Touquet, pour le Camion qui Livre des éditions Livre de Poche !
Bien qu’appréciant chaque titre de la bibliographie de Bernard Werber, force est de constater que celui-ci vient de rejoindre le clan très fermé de mes petits préférés ! Plus qu’une intrigue sidérante, l’auteur nous propose ici une impressionnante partie d’échecs avec la planète pour plateau et dont je ne sais encore si nous sommes finalement l’adversaire ou le pion, tant l’écrivain se montre redoutable d’un bout à l’autre du roman !
Sur près de 500 pages et 80 ans, le tournoi voit s’affronter deux héroïnes que l’auteur a pris soin d’étoffer en profondeur et substance. Deux femmes que l’on rencontre à l’adolescence, deux Reines que tout oppose jusqu’à leur prénom, à l’exception de leur passion pour ce redoutable jeu sans compter les rétrospectives de fin d’année. Deux visions du monde qui s’affrontent à l’instar de leur philosophie comme de leur personnalité au gré d’une relecture des évènements ayant marqué l’Histoire de façon tout à fait audacieuse et brillamment réussie. Tandis que tous les coups sont permis et qu’on alterne entre Nicole à Monica au fil des chapitres, l’auteur se joue ainsi de la réalité pour mieux nous bluffer sans oublier d’intercaler quelques extraits de sa fameuse Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu dont nous raffolons tant.
Portées par une plume toujours aussi fluide, plaisante et agréable, un style dynamique et efficace, Nicole et Monica ne reculent devant rien pour gagner tandis que nous enchaînons les parties avec avidité et sans jamais faillir jusqu’à un dénouement… Tout simplement parfait !
En bref, il n’est pas nécessaire d’être un pro des échecs pour savourer ce roman résolument abouti et fascinant, pur divertissement qui n’oublie toutefois pas de nous pousser à la réflexion sur notre monde.