Un premier roman aussi beau que surprenant : “Pourvu que mes mains s’en souviennent” de Quentin Ebrard, paru le 02 mars 2023 aux éditions Belfond.
Le pitch : Une étrange colonie de vacances non loin de falaises. La jeune Louise n’a qu’un but : s’en évader et retrouver ses parents. Un court premier roman hors des sentiers battus, qui cache une révélation complètement inattendue.
On ne sait pas bien ce qu’il se passe dans ce château cerné par des champs de tournesol, dans cette étrange colonie de vacances. Des choses mystérieuses, angoissantes. Certains enfants sont là de leur plein gré, on aurait dit depuis toujours, d’autres ont été arrachés à leur famille. Les monos rôdent dans une atmosphère inquiétante. On tâtonne un peu dans le noir aux côtés de Louise, la jeune narratrice. Ici et là, on entend parler de mauvais traitements, certains pensionnaires sont abrutis par les médicaments, d’autres disparaissent du jour au lendemain. Louise sait qu’elle a été kidnappée. Elle est perdue, elle se sent menacée et n’a qu’une obsession : sauver sa peau. Prête à tout, elle décide de s’échapper grâce à un projet aussi fou que secret. Avec l’aide de deux de ses camarades, Juliette, l’armoire à glace qui passe sa vie à pleurnicher, et Simon, le bricoleur amoureux d’elle, Louise va tout risquer pour fabriquer un deltaplane et tenter de décoller, quitter cet enfer pour retrouver ses parents… A moins que tout ceci ne soit qu’une vue de l’esprit.
De Quentin Ebrard, je savais qu’il était un lecteur passionné que je suivais (et suis toujours ^^) avec plaisir sur les réseaux sociaux. Mais quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre en début d’année qu’il s’apprêtait à publier son premier roman ! Une excellente surprise évidemment, que je me suis empressée de dénicher en librairie et, si j’ai tardé à me plonger dans cette lecture, c’est uniquement par manque de temps… Un temps qu’il s’agirait maintenant de rattraper avec cette petite chronique que je vous livre sans tarder !
Si la surprise fut belle, elle fut aussi totale : En effet l’auteur nous entraîne à la rencontre de Louise, singulier personnage qui nous laisse d’abord perplexe dans un environnement pour le moins énigmatique, nébuleux et opaque… Mais où avons-nous donc atterri, et avec qui ?
Je ne vous le dirai pas, c’est à vous de le découvrir. Toujours est-il qu’on se laisse embarquer dans cette curieuse aventure aux côtés de Louise et ses acolytes, camarades de galère dans cet étrange univers. Si j’ai rapidement nourri quelques soupçons, l’auteur maîtrise remarquablement sa structure narrative à travers ce point de vue pour le moins atypique et distille judicieusement ses informations pour nous permettre de comprendre : Le dénouement n’en est que plus touchant.
Le roman est court mais se suffit à lui-même pour être prenant, poignant, émouvant. La plume est fluide, sensible, le style vif et attrayant, le récit est rythmé par des chapitres brefs pour une lecture facile et plus saisissante qu’il n’y paraît.
En bref, je persiste et signe : Quentin Ebrard nous surprend avec ce premier roman désarmant !