Une bouleversante ode à la vie qu’on lit le sourire aux lèvres et le coeur serré : “Il est juste que les forts soient frappés” de Thibault Bérard, initialement paru aux éditions de l’Observatoire et désormais disponible aux éditions J’ai Lu.
Le pitch : Lorsque Sarah rencontre Théo, l’amour les court-circuite. Elle, l’écorchée vive, la punkette, se laisse convertir au bonheur par ce garçon aux airs de lutin, fou de Capra et de Fellini. Dans le tourbillon joyeux de leur jeunesse, de leurs amis et de leurs passions, naît Simon, puis Camille. Mais très vite, comme si leur allégresse avait provoqué la colère de l’univers, les médecins détectent à Sarah un cancer qui progresse à une vitesse alarmante. On leur annonce un combat sans trêve. Refusant de céder au désespoir, le couple choisit de s’y lancer à corps perdu, comme dans une extraordinaire croisade dont leur courage et leur amour seraient les complices.
Si j’avais repéré cet ouvrage dès sa sortie, le sujet abordé a toutefois réfréné mon envie. Et les nombreux avis très élogieux m’ont fait craindre d’être déçue, aussi. Puis j’ai rencontré l’auteur au salon “Lire à Limoges” en mai. Trois jours durant, je suis passée devant le livre et son auteur, sans m’arrêter… Jusqu’au troisième jour où j’ai fini par craquer : J’ai discuté avec Thibault Bérard et son premier roman fut mon dernier achat du week-end. Il m’aura encore fallu quelques mois pour me lancer mais la lecture est éternelle et mieux vaut tard que jamais : Sans doute le coup de cœur n’en est-il que plus grand.
Si le thème est sombre, le roman est lumineux. Si l’on affronte la mort et l’on évoque la maladie, le roman nous arme de courage et célèbre la vie.
En donnant la parole à Sarah, l’auteur a pris le parti d’une narration audacieuse mais ingénieuse pour éviter le pathos et nous offrir un peu de légèreté. Teintée d’amour et d’humour, l’histoire est belle et saisissante, ses personnages forts et vibrants d’humanité. Rien ne leur épargné. Rien ne nous épargné. Mais toujours dans la pudeur et le respect.
Dès lors on lit ce titre d’une traite, presque en apnée : frappé par la foudre – la leur -, frappé par la fougue – la leur-, pris dans un tourbillon d’émotions dont on ressort plus vivant que jamais. Mais si le texte est si grand, si puissant, c’est aussi parce qu’il est servi par une plume fluide, pleine de grâce et de sensibilité, un style qui touche par sa finesse et sa simplicité.
En bref, “la vie est belle et cruelle à la fois, elle nous ressemble parfois” et ce livre tout autant.