Le diable au texte, le noir à l’encre : “Châtiment” de Céline Denjean, paru le 08 février 2024 aux éditions Michel Lafon.
Le pitch : Une violence sourde ronge la très respectable famille Bellegarde dont la mère, Marie-France, a été sauvagement assassinée. Les fondations de l’édifice familial vacillent. La major Louise Caumont trouvera-t-elle la faille pour percer à jour les secrets du clan ?
Oscar Wilde disait que “Le meilleur moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder”. Un judicieux conseil que je me suis empressée de suivre à l’approche des Quais du Polar, tant je suis soumise à moult tentations littéraires. Parmi elles, le nouveau roman de Céline Denjean, que je me suis procurée sans hésiter à PolarLens… Et quel bouquin, s’il vous plaît !
Il ne m’aura pas fallu plus d’une nuit pour me confronter à ce “Châtiment” tout à la fois dérangeant et exceptionnel. On le sait, Céline Denjean n’a jamais fait dans la légèreté ni la facilité, et elle a bien raison puisqu’elle n’est jamais plus grande et brillante que lorsqu’elle s’attaque aux plus sombres et bas instincts de l’être humain. On la connaît donc… Et pourtant vous n’êtes pas prêts.
Car sous des airs de thriller domestique, le nouveau polar de Céline Denjean explose le cadre, tant elle nous propose une intrigue aussi malsaine qu’addictive. A peine en franchissons-nous la couverture que les premières pages nous font l’effet d’une gifle qu’on n’a décidément pas vu venir. Et ce n’est que le début, car c’est une enquête “merdique” qui nous attend, ainsi qu’on l’annonce à notre Major préférée, j’ai bien sûr nommé Louise Caumont, dont on peut suivre chaque aventure de façon indépendante, soit dit en passant.
Marie-France Bellegarde, mère d’une famille catholique très respectable, a été assassinée. Mais la piste vers son agresseur qui s’annonçait plus large qu’une autoroute se révèle finalement une impasse. Retour à la case départ avec le peu d’éléments dont on dispose. Mais Louise est tenace, son équipe aussi, de même que Philippe, détective déterminé qu’on suit avec beaucoup d’intérêt ici. Tous pour le meilleur et pour le pire. Car le suspense nous oppresse et la tension monte, car le vernis de la famille parfaite se craquelle et l’ambiance s’avère de plus en plus nauséabonde au fil des investigations comme des révélations. Rien n’est gratuit mais tout se paie, et alors que vous pensiez avoir atteint le degré suprême de la noirceur humaine, vous découvrez que vous n’êtes pas au bout de vos peines, que même l’Enfer a ses pièces secrètes…
Ainsi l’autrice nous offre une intrigue toute à la fois complexe et machiavélique, trouble et sensible. La psychologie des personnages, et notamment de chaque membre de la famille Bellegarde, est fouillée, étoffée en substance et minutieusement dévoilée pour mieux nous submerger d’émotions multiples. Le tout est soutenu par une plume vive, fluide et soignée, un style dynamique et attrayant pour mieux nous captiver jusqu’à une fin… Tout simplement sidérante. Non, vous n’êtes pas prêts.
En bref, encore une fois l’autrice nous malmène avec ce polar aussi prenant qu’oppressant, aussi profond qu’ahurissant… Et on en redemande, bien évidemment !
Un immense merci, chère Aurélie! Très belle chronique de Châtiment!!! Ravie de t’avoir embarquée et “roulée dans la farine”…
Voici un ouvrage qui va être rapidement sur ma PAL.