Chroniques 2024 \ Service après-mort de Christophe Wojcik

Quand l’amour et l’humour se conjuguent sous une plume de talent pour un roman… Noir et décalé : “Service après-mort” de Christophe Wojcik, paru le 25 janvier 2024 aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Le pitch : Antoine exerce un métier peu banal : il rédige des oraisons funèbres sur commande et des hommages larmoyants prêts à l’emploi. Sa petite entreprise ne connaît pas la crise, et tout semble aller pour le mieux… avant sa rencontre avec Mélina. Cette infirmière un brin mystérieuse, qui accompagne ses patients jusqu’à leur dernier souffle, a enflammé Antoine. Les deux tourtereaux sont au paradis. Enfin, presque. Car un dangereux piège se referme sur Mélina. Antoine s’inquiète. Pourront-ils continuer de jouer ainsi avec la mort, sans risquer qu’un jour elle finisse par les rattraper ?

Si cela remonte maintenant à presque une année, je me souviens de ma première rencontre avec Christophe Wojcik comme si c’était hier : Nous étions aux Quais du Polar, il s’agissait de son premier salon pour son premier roman, “Le portable“, alors paru la veille… J’étais curieuse et découvrais ainsi un auteur se jouant de nos travers avec un brin de cynisme et beaucoup de tendresse… Un auteur que j’ai retrouvé à Saint-Raphaël avec un second roman paru quelques jours avant : L’occasion était trop belle pour ne pas transformer l’essai !

Me voici partie à la rencontre d’Antoine, qui passe de plume politique à plume funèbre et monte alors sa petite entreprise d’éloges à titre posthume dont le succès s’avère fulgurant : La mort ne connaît pas la crise, c’est évident ! Mais n’accorde que peu de réjouissances… Jusqu’à ce qu’il rencontre Mélina, infirmière en soins palliatifs pleine de mystères, dont il tombe éperdument amoureux pour le meilleur… Et pour le pire…
C’est en leur compagnie qu’on se laisse emporter par cette courte intrigue dont chaque mot se savoure au gré d’une construction narrative minutieusement orchestrée, soutenue sans être endiablée, qui s’empare de la fin de vie comme du début de la mort avec les meilleures armes pour ne pas sombrer : L’amour et l’humour… C’est osé !
Osé oui, audacieux et ambitieux donc, mais réussi à n’en point douter ! L’histoire est originale, le second degré de circonstance, les péripéties nombreuses, les émotions plus encore, les personnages fort bien croqués, la réflexion indéniable… Pour une lecture intelligente et touchante sous bien des aspects.
Car il ne faut pas négliger la plume de l’auteur qui fait toute la différence : Parce qu’elle est noire sans être sinistre, parce qu’elle est fluide sans être légère, parce qu’elle est drôle sans être lourde, parce qu’elle est belle sans être niaise, parce qu’elle est impudente sans être méchante… Parce qu’elle s’écoute presque plus qu’elle ne se lit tant elle est élégante : On en savoure chaque mot, je vous l’ai déjà dit !

En bref, Christophe Wojcik nous démontre une fois encore qu’il est un conteur né avec ce court roman noir auquel j’ai délicieusement succombé !

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