Club de lecture – Avril 2024 \ En avril, ne te découvre pas d’un fil… Mais sors de ta zone de confort !

Mes Bookinautes adorés : les mois se suivent mais ne se ressemblent pas… Pour bouquiner du moins, car s’il est une constante en 2024, c’est que les jours s’enchaînent à une vitesse folle ! Aussi n’allons-nous pas perdre une seule seconde et rappeler sans plus attendre le thème qui nous occupaient pour le Club de Lecture du mois d’avril :

En avril, ne te découvre pas d’un fil… Mais sors de ta zone de confort !

Un thème audacieux qui n’a pourtant pas fait peur à mes aventuriers du bouquin puisque nous sommes, une fois encore, 16 lecteurs à avoir su relever ce défi ! Quels livres cela nous a-t-il inspiré ? Découvrez-les dès à présent dans ce nouveau bilan : Bonne lecture !

L’idée lecture de Nathalie :
Le songe d’une nuit d’étéWilliam Shakespeare (Nombreuses éditions disponibles)
Hermia et Lysandre s’aiment. Mais Thésée, tyran d’Athènes, impose à la jeune fille d’épouser Démétrius. Si elle refuse, elle risque la mort ou le cloître. Un soir, avec Lysandre, Hermia décide de fuir la cité, poursuivie par Démétrius et Héléna, elle-même amoureuse de ce dernier. Ensemble, ils plongent au cœur d’une forêt obscure et enchantée. Ils y croisent Obéron, roi des elfes, qui demande au malicieux Puck d’user de ses philtres pour nouer et dénouer les amours des voyageurs… Entre burlesque et féerie, mise en abyme et désordre des sentiments, Le Songe d’une nuit d’été est plus qu’un songe, c’est un somme avec des rêves partagés.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Depuis plusieurs années, je lis presque exclusivement du polar, des thrillers, des romans noirs… Pour autant, je ne rechigne pas à en sortir de temps à autre pour découvrir des titres incontournables, et ce « Songe d’une nuit d’été » en est évidemment un ! C’est également cette pièce qui est jouée par le personnage de Neil Perry dans « Le Cercle des Poètes Disparus », l’un de mes films préférés… Découvrir ce songe semblait donc une évidence qui m’emmène bien loin de ma zone de confort !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
À quelques jours du mariage de Thésée et Hippolyte, Egée vient « se plaindre » à Thésée du fait que sa fille Hermia, amoureuse et aimée en retour de Lysandre, refuse d’épouser celui que son père lui a choisi : Démétrius. Bon, en 2024, cela parait impensable mais, à l’époque, Hermia, n’ayant pu convaincre son père de renoncer à ses projets, n’avait que trois options : épouser Démétrius comme l’exigeait son père… Ou bien entrer au couvent ! Dernier recours, mourir… Un peu psychorigide, cette éducation ! Bref, toutes les options leur semblant plus déprimantes les unes que les autres, Lysandre et Hermia décident de s’enfuir en secret pour aller se marier loin d’Athènes et se donnent rendez-vous dans la forêt ! Pendant que d’autres « secrets » prennent vie au cœur de la forêt, la reine des fées Titania et le roi des elfes Obéron se disputent l’éducation d’un jeune page. Prêt à tout pour obtenir d’elle qu’elle lui « cède » son page, Obéron charge Puck, petit esprit magique et malicieux, de jouer un mauvais tour à Titania. Pour les puristes, l’auteur a pris des libertés inconsidérées en mélangeant des personnages de mythologie grecque avec des êtres du folklore celte ou des figures légendaires mérovingiennes ! Moi, ça ne m’a non seulement pas dérangée, et même énormément plu ! Les personnages sont l’objet de quelques amusements elfiques bon enfant, et les petits farceurs, après s’être amusés, ont même la gentillesse de tout remettre en ordre, en mieux ! Diable, qu’il était doux, ce songe !

L’idée lecture de Sarah :
QaanaaqMo Malø (La Martinière / Points)
Adopté à l’âge de trois ans, Qaanaaq Adriensen n’a jamais remis les pieds sur sa terre natale, le Groenland. C’est à contrecœur que l’inspecteur accepte d’aider la police locale, démunie devant ce qui s’annonce comme la plus grande affaire criminelle du pays : quatre ouvriers de plateformes pétrolières retrouvés le corps déchiqueté. Les blessures semblent caractéristiques d’une attaque d’ours polaire. Mais les ours crochètent-ils les portes ? Flanqué de l’inspecteur Apputiku, Qaanaaq va mener l’enquête. Et peut-être remonter ainsi jusqu’au secret de ses origines.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi « Qaanaaq » parce que, face à une recommandation qui incite à se méfier du froid, choisir le Groenland comme terre d’accueil de ce roman m’a paru approprié comme provocation… Et pour le coup, le héros va être appelé à changer profondément ses habitudes !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Qaanaaq est un bon polar mais, au-delà de l’intrigue qui mélange allègrement folklore sanglant et intérêts politico-économiques, c’est surtout le personnage principal et la recherche de ses origines, la confrontation à son ethnie et à un pays qu’il ne connait que peu et dont il n’a que de très vagues réminiscences. C’est un personnage attachant, autant pour son passé que pour son présent, son rapport à son métier, à la vie, à la famille. Ce sont ces éléments qui en font un roman aussi prenant que profond… Une seule déception pour ma part : découvrir que Mo Malø, qui sonne pourtant bien scandinave, est un nom de plume pour un auteur qui a les deux pieds ancrés dans notre pays… A moins que ce ne soit d’y avoir tellement cru que je n’ai pas songé un seul instant que, sur ce point-là aussi, l’auteur se jouait de nous…

L’idée lecture d’Ingrid :
A la maison des femmesNicolas Wild (Delcourt)
Les violences faites aux femmes sont plus visibles qu’avant. Mais ces avancées sont fragiles et l’on craint toujours l’effet du moment qui ne dure pas. Des volontés se sont réunies au sein de la maison des femmes, plaine Saint Denis, qui s’obstinent à venir en aide à celles qui en ont besoin. Nicolas Wild, véritable éponge émotionnelle, est allé les interviewer. Son reportage est fort et édifiant…

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour sortir de ma zone de confort, il y avait plusieurs possibilités mais je pense avoir choisi la plus difficile pour moi : une BD. Je n’ai jamais aimé ce type de lecture. Je ne sais jamais quelle bulle lire avant les autres et les dessins perturbent mon imaginaire.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Cet ouvrage est une BD documentaire, un reportage sur la Maison des femmes, créée en 2016 en Seine-Saint-Denis. L’auteur aborde des thématiques assez difficiles mais il y met de l’humour et de l’auto-dérision, ce qui permet un peu d’adoucir toute cette horreur et ces douleurs.
On parle de viols, de violences conjugales, d’excision, d’IVG, de mariage forcé, de précarité mais aussi de solidarité et d’espoir. L’auteur, un homme qui plus est, pointe les différences de droits entre hommes et femmes dans certains pays et certaines ethnies. C’est édifiant et choquant.
Les femmes viennent dans cette maison pour parler de leur vécu sans jugement ni tabou et une équipe est là pour répondre aux besoins de ces victimes (psychologues, sage-femmes, médecins, assistante sociales…).
A travers ces portraits bouleversants de femmes, on ressent leur force, leur courage et leur résilience. Elles se battent chaque jour pour survivre et trouver un avenir.
C’est une BD pédagogique et bien documentée qui permet d’éveiller les consciences. A lire absolument !

L’idée lecture de Camille :
Et que quelqu’un vous tende la mainCarène Ponte (Fleuve / Pocket)
Le Jardin des Cybèles est une maison de repos qui accueille des personnes abîmées par la vie. Cet été-là, elle ouvre ses portes à deux nouvelles pensionnaires : Valérie et Anna. Quelques jours après leur arrivée, elles font la connaissance de Charline, la propriétaire d’un petit salon de thé voisin. Ce lieu chaleureux devient un véritable refuge pour les deux femmes. Mais lorsque l’existence de Charline est bouleversée, Valérie et Anna mettent leur propre souffrance de côté pour épauler leur amie dans cette terrible épreuve. Toutes trois embarquent alors pour une virée improvisée au bord de la mer…

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi d’opter pour ce livre car il me fait totalement sortir de ma zone de confort. La littérature blanche, feel-good qui plus est, ne m’est absolument pas destinée. J’avais toutefois succombé à cet achat lors du salon Noir Charbon sous les douces menaces de mes amies.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Véritable ode à l’optimisme, Carène Ponte nous démontre, si besoin en est, les bienfaits et valeurs inégalées d’une véritable amitié. Ce roman rassemble tous les ingrédients essentiels au feel-good : salon de thé, l’inconnue qui devient l’amie, les fleurs, les peines de cœur. Malgré l’absence d’amour filial et les traumatismes que nous vivons, la dépendance affective peut se transformer et se porter sur autrui. Il y a toujours quelque chose auquel se raccrocher et, surtout, quoi qu’il puisse se passer. Un roman, qui fait du bien à l’âme, sans aucun doute !

L’idée lecture de Margaux :
Sorcières : La puissance invaincue des femmesMona Chollet (Zones)
Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d’aujourd’hui de figure d’une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante – ; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant – ; puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever. (Prix de l’essai Psychologies-Fnac 2019)

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai cherché un livre qui pourrait me sortir de ma zone de confort. Le souci, c’est qu’en termes de romans, j’ai tendance à lire un roman parce que la quatrième de couverture me tente plus qu’en fonction du genre littéraire auquel il appartient. Puis, je me suis dit que, finalement, c’était bien les romans, ma zone de confort, c’est pour cela que j’ai choisi pour ce mois-ci, un essai. Cet essai.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Je ne lis quasiment jamais d’essais, mais celui-ci aborde deux thématiques qui m’intéressent particulièrement : les sorcières et la défense des droits des femmes dans notre société. C’est une lecture passionnante puisque l’autrice met en exergue la façon dont l’image de la sorcière et celle des femmes a évolué au cours de siècles. L’essai est très documenté et les références que l’on y trouve sont à la fois puisées dans des textes universitaires, des écrits emblématiques, mais aussi dans la pop culture. Elle aborde la figure de la sorcière de manière historique mais aussi symbolique, et n’hésite pas à invoquer certaines représentations et interprétations très modernes. Cet essai est à la fois accessible et parfaitement bien creusé dans les sujets qu’il aborde. Je l’ai lu une première fois puis je l’ai écouté en livre audio et j’ai trouvé que les deux formats étaient aussi bien l’un que l’autre.

L’idée lecture de Nelly :
HKZAntoine Mouton (Ypsilon)
Elle a vécu une vie extrêmement libre, dans le Paris que lui, deux fois moins âgé qu’elle, n’a connu que par la littérature et le cinéma. Il décide d’écrire ce qui se passe, et s’est passé, à partir du moment où il comprend qu’elle va mourir. HKZ est le portrait d’une femme multiple, qui a été comédienne, qui a écrit, qui a aimé, milité, dessiné, qui s’est intéressée à tout ce qui l’attirait, sans frein, sans souci de cohérence. Au moment de sa mort, la cohérence est là malgré tout. Comment organiser son retour, que faire pour qu’elle continue de hanter le présent ? Un livre ?

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ma zone de confort ce sont les polars, plus particulièrement les polars nordiques.
En ce mois d’avril, j’ai donc décidé de sortir de ma PAL de la littérature française contemporaine, avec une pointe de poésie.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est un texte original, parfois brut, parfois poétique. L’auteur retrace la fin de vie d’une amie beaucoup plus jeune que lui, une comédienne d’origine arménienne, libre et inspirante. J’ai aimé cette amitié improbable, l’écriture est à la fois douce, pudique, mais ne nous épargne pas la dureté de la maladie d’Alzheimer.

L’idée lecture d’Elodie :
Ma vie sans gravitéThomas Pesquet (Flammarion)
Comment devient-on le plus jeune Français à partir vers la Station spatiale ? Comment passer de sa Normandie natale aux pas de tir de Baïkonour et de Cap Canaveral ? Pour la première fois, Thomas Pesquet se raconte sans détour, dans un récit très personnel aussi drôle que surprenant. Il nous entraîne des coulisses de l’école des astronautes jusqu’au frisson du décollage, partage le quotidien de ses 396 jours à bord de l’ISS et l’émerveillement de découvrir, flottant dans le vide intersidéral, notre planète si fragile. Une autobiographie aux allures de roman d’aventures, dont le héros est devenu l’une des personnalités préférées des Français.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour avril, il fallait sortir de sa zone de confort. J’ai proposé à un ami non-voyant et hospitalisé pour une longue durée de lui lire un livre. Il a choisi celui-ci, qui est bien loin de mes lectures habituelles. L’expérience de lecture à voix haute et en s’enregistrant n’a pas toujours été facile mais j’ai relevé le défi !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai beaucoup aimé ce livre dans lequel Thomas Pesquet raconte son parcours, de son enfance à sa vie d’adulte, en expliquant comment il est devenu astronaute. Il raconte ses voyages dans l’espace, de la préparation au décollage, puis de ses missions à son retour à la vie terrestre.
C’est écrit avec beaucoup d’humour, et en utilisant un langage à portée de tout le monde. Un très beau voyage donc, que je recommande avec plaisir.

L’idée lecture de Sandra :
L’homme-joieChristian Bobin (L’Iconoclaste / Folio)
Christian Bobin renoue avec la fibre narrative de ses grands livres? : Le Très-Bas, Prisonnier au berceau, et construit celui-ci en quinze récits? : des portraits d’êtres aimés (son père), des rencontres (Maria l’enfant gitane, une mendiante) des figures emblématiques (Soulages, Glenn Gould, Matisse, Pascal), des visions (une branche de mimosa, une cathédrale) et une longue lettre à la femme aimée et perdue, « ?la plus que vive? ». Entre ces récits, viennent des paragraphes courts, parfois écrits à la main, condensés sur une pensée, fulgurants de profondeur et d’humanité. Un même fil rouge unifie tous ces textes, c’est la voix de Bobin, à nulle autre pareille et son regard de poète qui transfigure le quotidien.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour ce thème « sors de ta zone de confort » j’ai choisi de lire un auteur dont j’ai beaucoup entendu parlé, mais dont la lecture me faisait un peur : Christian Bobin.
En effet, l’écriture poétique n’est pas ce que je lis le plus couramment, préférant souvent des récits plus dynamiques. Et mon choix s’est donc porté sur « L’homme-joie ».

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai été surprise par l’accessibilité de la plume. L’écriture est simple, accessible et d’une profonde beauté.C’est un hymne à la joie simple du quotidien. L’auteur nous invite à redécouvrir la joie pure qui se nourrit des moments de contemplation, de l’attention particulière portée aux détails. Une joie profonde qui est ancrée dans l’acceptation de la vie telle qu’elle est, avec ses bons et ses moins bons moments.
Une sortie de zone de confort qui m’a beaucoup émue et dont je sors un peu transformée.

L’idée lecture de Maud :
RIP – Tome 1 : Derrick, je ne survivrai pas à la mortJulien Monier (Petit à petit)
Des gens meurent parfois dans l’indifférence générale.
Ces gens qui n’ont pas de famille, pas d’entourage, pas d’ami. Ils vont parfois rester longtemps chez eux avant qu’on ne les découvre. Heureusement la société qui emploie Derrick et ses collègues est chargée de faire le ménage avant que toute la famille ne défile. Ce qu’ils découvrent n’est pas toujours beau à voir…
LA nouvelle série thriller événement !

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour sortir de ma zone de confort, je suis partie sur une BD : « RIP tome 1, Derrick, je ne survivrai pas à la mort ». Je lis très peu de bandes-dessinées par manque de temps, les romans ayant ma préférence. Mais je dois reconnaître que j’aime beaucoup ce format. L’objet-livre est très souvent magnifique. Et j’ai été ravie de découvrir cette pépite. C’est mon mari qui a découvert cette série et qui a enchaîné déjà les cinq tomes. Il me les a vivement recommandés, et le thème de ce mois-ci était parfait pour m’y plonger.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est effectivement une très belle découverte. L’ambiance est portée par l’histoire, mais aussi par les illustrations. Le thème de la mort est omniprésent. Les couleurs sombres apportent une atmosphère lourde et pesante qui met en valeur les péripéties que vont vivre les personnages. On suit ici Derrick, qui travaille pour une société de vente aux enchères. Son rôle est de récupérer tous les objets de valeurs quand un cadavre est retrouvé et qu’il n’y a aucune famille pour s’en soucier. Ses collègues sont loin d’être des enfants de chœurs.
La force de cette série est que chaque tome porte sur un des personnages. C’est en lisant l’intégralité de la série que des connexions se feront et que l’on comprendra certains éléments. Des détails dans l’un sont au premier plan dans l’autre. On comprend alors la réaction d’un personnage ici en découvrant la scène autrement plus tard.
La construction de cette BD est un coup de maître. Je suis ravie d’avoir sauté le pas et je vais m’empresser de découvrir la suite car j’ai de nombreuses interrogations dont j’ai hâte d’avoir la réponse. Vous l’aurez compris, si vous avez l’occasion, foncez découvrir RIP !

L’idée lecture de Lucile :
La Vie passera comme un rêveGilles Jacob (Robert Laffont)
Son image est indissociable de la “montée des marches”, qui fait tant rêver chaque année sur la Croisette : depuis 1977, Gilles Jacob est l’âme et l’homme-orchestre du Festival de Cannes, dont il a fait le premier événement culturel du monde. Cet amoureux du Septième art dit joliment qu’il a eu “deux vies : la biologique et la cinématographique, qui se sont toujours nourries l’une l’autre telles deux sœurs jumelles”. D’une enfance très marquée par la Deuxième Guerre mondiale (d’origine juive, il l’a en partie vécue caché dans un séminaire) aux coulisses de l’extraordinaire foire aux vanités qu’est le Festival de Cannes, ses souvenirs sont à l’image de cette “double vie” revendiquée : d’une rare élégance de style et de pensée. S’y mêlent à bride abattue aventures, mésaventures et scènes d’anthologie, servies par un générique éblouissant : Sharon Stone, Clint Eastwood, Woody Allen, Stanley Kubrick, Federico Fellini, Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, Orson Welles…

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Je suis plutôt du genre à aimer les fictions, avec une préférence pour tout ce qui est imaginaire d’ailleurs. Alors sortir de ma zone de confort, pour moi, c’est lire du réel. Et comme je n’aime pas sortir totalement de ma zone de confort, il reste un lien avec l’imaginaire, le cinéma. L’autre raison, c’est que j’en ai vraiment marre d’avoir froid fin avril ! Alors rêver à Cannes et ce sud où les paillettes et la chaleur règnent, c’est tout ce que je peux faire !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Un réel plaisir. Le directeur du Festival de Cannes a une plume digne de la renommée de ce festival et sa vie a été passionnante. Alors, on s’y attend quand on lit la 4ème de couverture, mais quand même, c’est encore mieux que je l’espérais. Je n’ai pas du tout regretté sortir de ma zone de confort. Parfois, d’ailleurs ce qu’il raconte pourrait passer pour de la fiction, tellement les anecdotes sont ubuesques. Mais, Festival de Cannes oblige, les stars ont toutes leurs petite névroses et… Zone de confort.

L’idée lecture de Callie :
La tempête que nous avons déchaînéeVanessa Chan (Harper Collins)
Couvrant des années de douleur et de triomphe, racontées du point de vue de quatre personnages inoubliables, La Tempête que nous avons déchaînée est une saga éblouissante sur les horreurs de la guerre, la difficulté des relations entre les colonisés et leurs oppresseurs, et l’ambiguïté des notions de bien et de mal lorsque la survie est en jeu.
Malaisie, 1945. La famille de Cecily Alcantara court un terrible danger : son fils de quinze ans, Abel, a disparu, et sa fille cadette, Jasmin, doit s’enfermer chaque jour au sous-sol pour échapper au sort des jeunes filles de son âge, contraintes d’offrir du « réconfort » aux hommes de l’armée japonaise. Quant à sa fille aînée, Jujube, qui travaille dans une maison de thé fréquentée par des soldats japonais, elle nourrit une colère de plus en plus difficile à cacher.
Cecily sait deux choses : tout est sa faute, et sa famille ne doit jamais apprendre la vérité. Dix ans auparavant, Cecily aspirait à être plus que la femme au foyer d’un bureaucrate modeste dans la Malaisie colonisée par les Britanniques. Une rencontre fortuite avec le charismatique général Fuijwara l’a entraînée dans une vie d’espionnage, à poursuivre ses rêves d’une « Asie pour les Asiatiques ».
Une décennie plus tard, alors que la guerre atteint son apogée, ses actions l’ont rattrapée. Sa famille est au bord de la destruction, et elle est prête à tout pour la sauver.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Sortir de ma zone de confort, c’est faire un bond dans la science-fiction mais, secouée par la catapulte, je ne suis pas arrivée à concrétiser l’essai. Alors j’ai fait un voyage nouveau et insolite en Malaisie, que je découvre littérairement et historiquement avec « La tempête que nous avons déchaînée » de Vanessa Chan. Suivez-moi, je vous raconte…

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Le récit se partage entre l’année 1945, sous occupation japonaise, et dix ans auparavant, quand les Britanniques étaient encore aux commandes. On découvre l’histoire du pays à travers la vie d’une famille eurasienne. Le texte se découpe en chapitres dont chacun est narré par un des personnages de l’histoire. Cecily la mère, Jujube la fille aînée, Abel le cadet et Jasmin la benjamine. Le point de vue de chaque personnage permet de découvrir l’aspect historique, ses travers, ses horreurs et les difficultés quotidiennes de la société, et la saga familiale des Alcantara où les frontières entre Bien et Mal sont sans arrêt repoussées. C’est un roman difficile psychologiquement, ceci dit très bien écrit et qui mérite d’être lu.

L’idée lecture d’Alice :
Jane EyreCharlotte Brontë (Nombreuses éditions disponibles)
Le destin dramatique de Charlotte Brontë transparaît dans l’histoire de son héroïne Jane Eyre, en rupture avec le puritanisme victorien de son époque.
Orpheline maltraitée, sans fortune et sans beauté, Jane entre comme gouvernante au manoir de Thornfield, pour s’éprendre du ténébreux Rochester, le maître des lieux. Entraînés par une passion sensuelle et une égale exigence morale, ils envisagent bientôt le mariage. Mais une présence mystérieuse hante ce domaine perdu entre landes et bruyères. Qui est cette femme, cette “folle”, recluse dans une mansarde de Thornfield, qui menace leur union ?
En plein XIXème siècle, dans l’Angleterre victorienne qui voit s’éteindre les sombres lumières du roman gothique et s’étioler les vapeurs du spleen romantique, Charlotte Brontë incarne l’audacieux combat des femmes prêtes à se battre pour leur indépendance et leur liberté.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Sortir de sa zone de confiance… Comme une évidence !
Je n’avais pas lu de roman classique depuis le lycée ! C’est un livre qui m’avait été donné par ma grand-mère il y a assez longtemps. C’était le moment de le dépoussiérer !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Il m’a réconcilié avec les classiques ! Je me suis vraiment plongé dedans et je l’ai dévoré ! Suivre Jane au fil de sa vie, dans ses bonnes et moins bonnes expériences, Jane la passionnée, la timide, la téméraire… Autant de personnalités que l’on découvre dans ce roman si bien écrit.
« Jane Eyre », c’est aussi toute l’histoire d’une époque, du rôle de la femme au sein d’une société patriarcale, dans laquelle il n’était pas facile de trouver une place.
Charlotte Brontë nous transporte dans cette époque avec finesse et intrigues. On découvre la vie d’une femme de cette époque et l’on s’attache à elle au fil des pages.
Après « le Rouge et le Noir », qui est mon classique préféré, « Jane Eyre » arrive en seconde position parmi tous les autres romans classiques que j’ai pu lire. Il m’a été difficile de refermer la dernière page et de quitter Jane… Mais ce roman m’a donné envie de continuer et d’en découvrir d’autres !

L’idée lecture d’Aurore :
Peau noire, masques blancsFrantz Fanon (Seuil / Points)
Un éclairage essentiel sur le racisme et les rapports de domination
La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d’avenir.
Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l’homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d’intellectuels du tiers monde.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Le thème du club de lecture du mois d’avril m’a permis de dépoussiérer ce livre qui trône dans ma PAL depuis de nombreuses années. Les essais sont un genre littéraire qui m’est totalement étranger. Je ne sais plus pourquoi j’avais acheté celui-ci, certainement après en avoir entendu parler dans une émission littéraire. En tout cas, c’était l’occasion de le lire.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Ce livre écrit au début de années 50 invite à s’interroger sur le rapport Noir-Blanc (ou plus largement colonisés/colonisateurs). J’aurais voulu croire que cet essai était complètement daté et qu’aucun des constats dont il est fait état n’existait aujourd’hui. Mais il n’en est rien. Cette lecture est particulièrement instructive, documentée. Elle n’est pas toujours aisée puisqu’elle fait appel à des notions de psychanalyse mais la novice que je suis a, malgré tout, suivi le cheminement.

L’idée lecture de Roseline :
Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque partSabrina Philippe (Eyrolles / Points)
Et si les âmes sœurs existaient ? Elle est encore jeune et déjà lasse. Elle parle d’amour à la télévision mais peine à trouver du sens à sa propre histoire. Dans un café de l’île Saint-Louis, elle croise la route d’une élégante femme mûre. Elle a les cheveux blancs et les yeux clairs. Elle a cherché l’amour dans les bras d’hommes qui l’ont plus ou moins aimée, jusqu’à ce que l’évidence d’une rencontre éclipse toutes les autres. Au fil de leurs échanges, elle transmet à travers son histoire ce qu’elle a découvert de l’amour, le vrai.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Le thème m’a inspiré ce roman, vers lequel je ne serais sans doute pas allée autrement, roman qui nous parle de la rencontre d’une psychologue intéressée par l’amour sous toutes ses formes, malgré ses nombreux échecs, avec une femme mûre dans un café qui va raconter son histoire d’amour avec un homme, son âme-sœur. La rencontre fruit du hasard va bouleverser leur vie.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est un roman passionnant, que l’on croit ou non aux histoires d’amour entre deux âmes-sœurs. Sabrina Philippe sait capter notre envie de savoir, de découvrir cette histoire d’amour, qui amène à un véritable bouleversement. Mais le mieux est de lire et découvrir ce beau roman qui transporte dans la magie de l’amour.

L’idée lecture de Hamida :
Cinquante nuances de GreyE.L. James (JC Lattès / Livre de Poche)
Anastasia Steele, étudiante en littérature, a accepté la proposition de son amie journaliste de prendre sa place pour interviewer Christian Grey, un jeune et richissime chef d’entreprise de Seattle. Dès le premier regard, elle est à la fois séduite et intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier, jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous. Ana est follement attirée par cet homme. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, elle découvre son pouvoir érotique, ainsi que la part obscure qu’il tient à dissimuler… Romantique, libératrice et totalement addictive, la trilogie Fifty Shades, dont Cinquante nuances de Grey est le premier volume, vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Quitte à sortir de sa zone de confort, autant le faire vraiment. Mais alors VRAIMENT. C’est là que les choses se sont compliquées. Parce que mes lectures sont plutôt éclectiques. J’ai des préférences, bien sûr, mais je lis de la littérature blanche comme de la littérature noire. Je lis des BDs, des mangas de temps à autre. Je lis des essais parfois, des nouvelles aussi. Mais : Pas de littérature érotique. Jamais. JAMAIS. On m’a offert ce livre à sa parution, me semble-t-il… En tout cas, on en faisait tout un tapage et, l’amie me l’ayant offert sachant que j’adore lire, s’est dit que c’était LE cadeau du moment ! Bien sûr… Bien sûr. Alors il a pris la poussière, beaucoup, vraiment beaucoup… Et puis ce thème est tombé : Allez, je m’y mets !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Alors oui mais non. Toujours pas. Jamais. J’ai essayé, je l’ai lu en entier. Mais non de non. Ça se lit vite, c’est mieux écrit que ma méchante conscience me susurrait mais je ne suis définitivement pas cliente de ce genre de littérature. Je préfère m’abstenir de livrer le fond de ma pensée parce que c’est vraiment trop subjectif et négatif, et je respecte ceux qui apprécient ce genre de littérature… Il en faut pour tous les goûts, après tout. Mais au moins : J’aurai essayé !

L’idée lecture d’Aurélie :
Flic guérisseurRobert Martin (Mama éditions)
« Tu devrais écrire ton histoire ! » lui a-t-on maintes fois répété. Il faut dire que la vie du commandant de police Robert Martin sort de l’ordinaire : enquêtes médiatisées et soins mystérieux alternent dans un monde où tout semble possible.
Comment un chef de cabinet de la Police nationale évoluant dans un contexte rationnel, et parfois violent, peut-il dans le même temps prodiguer avec douceur des soins énergétiques salvateurs – dont lui-même ne peut expliquer le fonctionnement ?
Doté d’un magnétisme qui prouve chaque jour son efficacité, Robert Martin dispose de plusieurs capacités extrasensorielles, dont une forme de médiumnité qui l’a accompagné tout au long de sa carrière « d’enquêteur d’élite et de thérapeute de choc ».

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Vous me connaissez, je suis plutôt addict à la littérature noire… Mais toujours prête et ravie de relever des défis, surtout quand ils sont littéraires… C’est dans ce cadre que j’ai croisé la plume de Robert Martin dont il s’agit du premier titre. On m’a proposé d’animer une rencontre « Chamanes et Guérisseurs : Plongée dans l’extraordinaire », une thématique que je ne maîtrisais absolument pas… C’était l’occasion : Challenge accepté !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Quel plaisir de sortir de sa zone de confort dans un tel contexte ! Robert Martin est un homme foncièrement bon, cela se ressent dans chacun de ses actes et dans chaque mot qu’il écrit. A travers ce récit autobiographique, l’auteur nous confie quelques bribes de sa vie, avec une authenticité exceptionnelle, une sincérité qui ne fait aucun doute. C’est simple, c’est sensible, c’est touchant. Cela redonne foi en l’humanité et nous permet de relativiser, de s’apaiser. J’ai beaucoup aimé découvrir cet ouvrage et son auteur ainsi que la notion de guérisseur !

Et c’est ainsi que s’achève le bilan du Club de lecture du mois d’avril… En avril, ne te découvre pas d’un fil mais en mai, fais ce qu’il te plaît ! Nous allons donc bouquiner aussi souvent que faire se peu, et pour l’occasion je vous dévoile à présent le prochain thème qui va nous occuper :

En ce joli mois de mai, profitons des ponts pour lire un pavé !

Les modalités de participation sont les suivantes :
– On s’inscrit par mail jusqu’au 10 mai 2024 à l’adresse suivante : aurelie.deslivresetmoi7@gmail.com
– On bouquine : Un livre grand format d’au moins 300 pages ou un livre de poche d’au moins 400 pages
– On répond aux deux petites questions…
* Pourquoi avoir choisi ce livre ?
* Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Le tout en un maximum de dix lignes, transmises par mail à la même adresse au plus tard le 24 mai 2024 !

Voici un thème suffisamment ouvert pour vous permettre d’en profiter ! Il me tarde désormais de découvrir dans quelles aventures livresques vous allez vous embarquer… Et je vous donne rendez-vous le 31 mai 2024 dans la Gazette du Lecteur pour tout savoir à ce sujet avant de vous retrouver ici, sur le blog, pour un nouveau bilan complet : Bonne lecture et doux mois de mai à tous !

Cette publication a un commentaire

  1. Callie

    Bonjour, merci pour ce nouveau club de lecture virtuel. De belles lectures et une pal qui monte encore et toujours 😉
    « Tu verras les âmes se retrouvent toujours quelque part » , « Peau noir masque blanc » et les deux BD me tentent bien si je suis raisonnable, bien plus si je ne me limite pas 😅
    A très vite pour le mois de mai !

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