Chroniques 2025 \ Le venin des souvenirs de Sophie Lebarbier

Brillante récidive pour une autrice de talent : « Le venin des souvenirs » de Sophie Lebarbier, paru le 29 mai 2024 aux éditions Albin Michel.

Le pitch : La mémoire ne meurt jamais. Elle creuse son sillon et hante les esprits.
Quel lien entre les héros et les traitres de la Résistance dans un petit village de Dordogne, la disparition irrésolue d’un enfant dans les années 1990, et la mort récente, à Paris, d’une jeune femme à l’identité mystérieuse ?
C’est l’énigme que cherchent à percer la commandante Fennetaux et la psychologue Léonie Damanne. Armées de leur sagacité, escortées par une brigade haute en couleurs, voici les deux femmes à la tête d’une nouvelle enquête aux ramifications sidérantes. Car elles se heurtent aux fantômes d’un passé trop enfoui pour ne pas s’envenimer, où secrets de famille et contrevérités historiques hantent le présent et la mémoire collective.

C’est dans le cadre de ma préparation pour le Salon de l’Escargot Noir à Sens, sur lequel j’aurai la chance et le joie d’animer une table ronde ce week-end, que j’ai découvert la plume de Sophie Lebarbier. Me plaisant en effet à maîtriser pleinement la bibliographie d’un auteur que je m’apprête à questionner, j’ai d’abord bouquiné « Les liens mortifères », ce qui m’a ainsi permis de rencontrer Léonie Damanne et Chantal Fennetaux… L’attachement fut immédiat, aussi j’espérais secrètement les retrouver dans « Le venin des souvenirs » (car je lis rarement les résumés dans ce cadre), et l’autrice a exaucé mon souhait, renouvelant ainsi mon bonheur de lecture !

Si l’autrice n’en est qu’à son second roman, il semblerait que son ADN commence tout de même à se définir. Après une légende en Ardèche dans son premier ouvrage, c’est sous l’Occupation en Dordogne qu’elle nous transporte cette fois-ci, apportant une dimension historique très intéressante à son intrigue. Une intrigue fort bien ficelée, alternant donc entre présent et passé, qui peut sembler tortueuse de prime abord, mais c’est pour mieux en dévoiler toute l’envergure au fil des chapitres et des rebondissements jusqu’à un dénouement impossible à deviner, une fois encore.
A travers ce récit d’aspect plus engagé, on semble également déceler des thématiques chères à Sophie Lebarbier : La femme, l’évolution de sa place et de son statut au sein de la société, mais aussi la famille, sa construction, ses failles, ses violences, ses secrets. On les devinait dans « Les liens mortifères » et c’est encore le cas dans « Le venin des souvenirs ». Toutefois la sensibilité avec laquelle l’autrice a abordé ces sujets m’a d’autant plus touchée.
Mais au-delà de l’histoire, c’est avec un plaisir immense que j’ai retrouvé Léonie et la Commandante Fennetaux. A l’instar du lecteur, elles faisaient connaissance dans le premier titre de Sophie Lebarbier, cette fois-ci elles collaborent pleinement puisque l’une a intégré l’unité de l’autre… Ce qui n’a pas forcément fait l’unanimité au sein du groupe, toutefois cela nous permet de voir chacun des protagonistes, qu’il soit principal ou secondaire, cheminer, avancer, mûrir et progresser au fil des pages, tant sur le plan personnel que professionnel. Dès lors on se sent également intégré à cette équipe… J’oserais même dire à cette “famille” et je croise fort les doigts afin de les retrouver pour d’autres enquêtes et aventures.
Une nouvelle fois, la plume de l’autrice marque par son aspect visuel et cinématographique, son style efficace et dynamique. On voit littéralement l’intrigue se dérouler sous nos yeux, ce qui rend cette lecture d’autant plus prenante et immersive.

En bref, je suis vraiment ravie d’avoir découvert la plume de Sophie Lebarbier… Je vais donc essayer de visionner la série « Profilage » en attendant son prochain opus !

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