
Etoiles de guerre : “Hollywood Cantine” d’Olivier Barde-Cabuçon, paru le 15 mai 2025 aux éditions Gallimard dans la Série Noire.
Le pitch : Janvier 1942. L’attaque de Pearl Harbor a traumatisé les Américains et provoqué l’entrée en guerre des États-Unis. À l’initiative de Bette Davis, Bogart et les plus grandes stars de cinéma se réunissent dans une cantine de Hollywood afin de divertir les soldats en permission et soutenir le moral des troupes. Très vite, le lieu est envahi par les starlettes et célébrités en devenir. Pas étonnant que Vicky Mallone, détective privée atypique dont les vedettes s’échangent les coordonnées, se retrouve au milieu de tout ce beau monde pour enquêter sur le meurtre d’une photographe de plateau. D’autant plus que celle-ci était sa cliente, et qu’elle a été retrouvée morte dans le coffre d’une voiture. Meurtre, chantage, trafics de drogue et d’influence, secrets d’alcôves ou militaires : la guerre ne se mène pas qu’au front !
Si je ne suis pas très au fait de la bibliographie d’Olivier Barde-Cabuçon, c’est un auteur que je connais tout de même pour sa série du Commissaire aux morts étranges dont l’action se déroule au XVIIIème siècle. Aussi c’est avec plaisir que je le découvre autrement, mais toujours au coeur de l’Histoire, aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale, en vue d’un entretien avec lui ce week-end au salon des Livres dans la Boucle de Besançon, dont je me réjouis !
Si je regrette de n’avoir pas immédiatement compris qu’il s’agissait d’un second opus, cela signifie d’abord que cela n’a en rien perturbé ma lecture, et ce n’est que pour me donner davantage envie de bouquiner le précédent titre afin de faire plus ample connaissance avec Vicky Mallone !
Janvier 1942, l’attaque de Pearl Harbor un mois plus tôt a traumatisé la population américaine et chacun participe à sa manière à l’effort de guerre, y compris les stars du cinéma. C’est dans ce cadre que s’ouvre la Hollywood Cantine, dont l’action solidaire est toutefois endeuillée par l’assassinat d’une photographe de plateau, retrouvée morte dans le coffre d’une voiture accidentée. L’enquête sera menée (plus ou moins) conjointement par la détective Vicky Mallone, dont la victime était la cliente (et plus si affinités), avec le Colonel Arkel et le Shérif adjoint Broody.
Fort d’un remarquable travail de recherche et de documentation pour entremêler réalité et fiction, l’auteur nous livre un bel hommage, tant au cinéma qu’à la littérature hard-boiled au gré d’une intrigue savoureusement scénarisée, magistralement immersive, un tantinet insolente et pleine de revirements. Entre cocktails pétillants et répliques croustillantes, l’auteur nous balade dans tout Los Angeles, de ses bas fonds jusqu’à ses quartiers les plus chics tout en resituant admirablement le contexte de l’époque.
Mais si l’aventure est aussi prenante, trépidante, captivante, c’est aussi parce qu’elle est menée tambour battant par une poignée de personnages fort bien croqués, tout en nuances et complexité, ce qui les rend foncièrement humains et attachants tandis qu’on côtoie par ailleurs toute une galerie d’acteurs qui nous ont fait rêver. En résulte une aventure palpitante, servie par une plume fluide et effervescente, portée par un style tout à la fois visuel et attrayant.
En bref, l’auteur nous offre un remarquable polar entre obus et paillettes, ancré dans l’Histoire et qui ne manque pas de piquant.