Chroniques 2025 \ La mauvaise joueuse de Victor Jestin

Losing my favourite game : “La mauvaise joueuse” de Victor Jestin, paru ce 20 août 2025 aux éditions Flammarion.

Le pitch : Un soir de semaine comme les autres, Maud, une jeune femme à la vie bien rangée, provoque un accident de voiture et prend inexplicablement la fuite. Paniquée, elle erre sur la route et trouve refuge dans un bowling. C’est le début de trois jours de cavale, et surtout de rechute dans une très vieille addiction, celle de jouer, à tout, frénétiquement. Des environs pluvieux de Saint-Nazaire au village lointain de son enfance, le périple de Maud prend l’allure d’une fugue existentielle.

Bien qu’ayant ses deux premiers ouvrages dans ma PAL, je ne connaissais pas encore la plume de Victor Jestin, dont j’ai pourtant entendu le plus grand bien. Puis on m’a annoncé le programme qui serait le mien au salon des Livres dans la Boucle de Besançon et j’ai su que j’aurai la chance et le plaisir d’animer une table ronde en sa compagnie… Jamais deux sans trois, l’opportunité était trop belle : C’est donc avec ce troisième titre que j’ai plongé dans l’univers de cet auteur pour une aventure des plus curieuse et déroutante…

A peine franchissons-nous les premières pages du livre que nous voilà entraînés dans la fuite puis la fugue de Maud, une femme sans histoire à ceci près qu’elle est addict aux jeux sous toutes ses formes et qu’il a suffi de quelques bonbons à aligner sur un téléphone pour faire vaciller son abstinence et tout son monde.
Le roman est bref, peut-être un peu trop… Et encore que.. Celui-ci se révèle rapidement prenant et haletant, presque hypnotisant, parce qu’on fait petit à petit connaissance avec cette jeune femme et qu’à notre tour, on ressent cet irrépressible besoin de jouer autant que de s’échapper, pris au piège d’une lecture addictive qu’on éprouve sans en comprendre l’emprise.
A travers cette intrigue, l’auteur aborde ainsi l’addiction au jeu mais plus largement notre rapport à celui-ci et la place qu’il occupe dans notre vie de l’enfance à l’âge adulte, pour une aventure plus profonde et dure qu’il n’y paraît, qui nous interroge et nous touche bien plus qu’on aurait pu le penser. Et si on peut d’abord estimer le récit trop court voire un manque d’approfondissement, c’est pour mieux servir son sujet, accentuer la tension et nous envelopper d’une atmosphère malsaine, au bord de la folie.
Portée par une plume fluide, sensible et élégante, un style vif et incisif, l’histoire n’en est que plus percutante et son rythme effréné.

En bref, c’est une véritable expérience littéraire à laquelle Victor Jestin nous soumet… Une lecture tout à la fois intéressante et grisante ! 

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