Une étourdissante découverte et un duo plein de promesses : « Les liens mortifères » de Sophie Lebarbier, initialement paru aux éditions Albin Michel et désormais disponible au Livre de Poche.
Le pitch : Qui a tué la ravissante Ingrid Sicard ? Et pourquoi ? Sa sœur Léonie Damanne, psychologue trentenaire aussi vive que névrosée, tente de comprendre. En parallèle, Chantal Fennetaux, une commandante de police atypique, légèrement allumée mais redoutable, mène l’enquête officielle. Tandis que le mystère s’épaissit, les deux femmes unissent leurs forces pour démêler les liens mortifères d’une histoire dont les origines remontent à fort longtemps et nous conduisent au cœur d’un village médiéval de l’Ardèche. Entre passé et présent, ce polar saisissant, mâtiné d’une dose de perversité et de folie, donne naissance à un duo attachant et sensible.
N’allez pas vous fâcher mes Bookinautes adorés, mais si je connais la série « Profilage »… La mono-passionnelle – littéraire, donc ! – que je suis ne l’a jamais regardée ! C’est donc en parfaite innocence que j’ai découvert Sophie Lebarbier, ayant la chance et le plaisir de modérer une table ronde en sa compagnie et celle de Franck Mancuso sur le beau salon de l’Escargot Noir qui se tiendra ce week-end à Sens ! Au terme de cette première lecture, force est de constater que, si la scénariste a autant de talent que la romancière, je vais devoir me rattraper !
Alternant passé et présent avec un soupçon de légende, l’autrice nous offre une intrigue originale, prenante et pleine de rebondissements. Le cheminement peut parfois paraître un tantinet confus, mais c’est pour mieux nous guider sur la pleine et entière vérité qu’on ne peut déceler avant qu’elle nous soit clairement révélée.
Cela étant, ce qui fait toute la puissance et l’émotion de cette intrigue, c’est sans aucun doute ses personnages, et plus particulièrement l’improbable duo qui se forme au fil des pages. Léonie Damanne est une jeune psychologue, Chantal Fennetaux est une commandante de police aguerrie, l’une et l’autre veulent faire toute la lumière sur la dernière année d’Ingrid Sicard et vont ainsi unir leurs forces tout en s’accommodant de leurs propres faiblesses. Car ces deux femmes ont une histoire, un passé, des failles et des blessures qui nous touchent profondément et nous donnent envie de poursuivre l’aventure à leurs côtés pour d’autres enquêtes. Car avec cette dimension plus personnelle s’agissant de Léonie, les présentations sont clairement faites pour démarrer… Une série !
J’en terminerai en évoquant bien évidemment l’écriture de l’autrice qu’on peut aisément qualifier de « scénaristique »… Quelle surprise ! Plus sérieusement, la plume de Sophie Lebarbier est incroyablement visuelle, comme si elle écrivait « caméra à l’épaule », on ne lit pas l’histoire, on la voit, on la suit, on enchaîne les chapitres comme on enchaîne les épisodes dans une ambiance particulièrement sombre qui nous happe sans nous laisser le moindre répit.
En bref, avec « Les liens mortifères », Sophie Lebarbier nous offre un premier thriller tout à la fois dynamique et divertissant… Et on en redemande !
