
Coup de coeur pour ce roman poignant : “Le jour où Rose a disparu” de Julien Sandrel, paru ce 1er octobre 2025 aux éditions Harper Collins.
Le pitch : Certaines renaissances font trembler plus d’une vie
À Toulon, Aïda est embauchée à la Maison des femmes, un lieu unique où l’on soigne et accompagne celles qui tentent de se relever de violences. Peu à peu, elle s’attache à cet endroit à part, à ses patientes, à son équipe… mais reste sur ses gardes avec le jardinier bénévole, dont les silences la dérangent autant qu’ils l’intriguent.
À des centaines de kilomètres de là, Rose ouvre les yeux dans un hôpital de Bruxelles. Elle n’a plus aucun souvenir de sa vie d’avant. Le seul indice dont elle dispose, c’est cette inscription griffonnée sur sa hanche : un numéro de téléphone et un prénom, à moitié effacés.
Rose et Aïda ne se sont jamais vues, ne se connaissent pas.
Elles ne savent pas encore que leurs destins sont intimement liés.
Julien Sandrel nous entraîne dans un roman à couper le souffle, où les émotions frappent le coeur et les rebondissements tiennent en haleine jusqu’à la dernière page. Une histoire puissante, incandescente, traversée de lumière, de rage de vivre et d’espoir.
Fervente amatrice des livres de Julien Sandrel depuis “La Chambre des Merveilles“, j’ai évidemment repéré ce nouveau titre aux éditions Harper Collins dans ce vaste programme de la rentrée littéraire, pour un roman qui, sans même en connaître le résumé, s’annonçait déjà plus sombre et questionnant que les précédents… Après lecture, mon ressenti s’est immanquablement confirmé, démontrant ainsi une évolution de la plume de l’auteur, mais provoquant surtout et plus encore une véritable détonation dans mon petit coeur de lectrice passionnée… Ne me reste plus qu’à vous raconter !
En véritable maître de la narration, l’auteur nous offre ici un roman à plusieurs voix pour mieux porter celles des femmes et évoquer très justement les violences dont elles sont victimes bien plus souvent qu’il n’y paraît, tout en soulignant dans le même temps les répercussions que cela peut avoir, tant sur elles-mêmes que sur leurs enfants et plus largement leur entourage. Qu’elles soient culturelles ou sociales, physiques ou psychologiques, conjugales ou familiales, Julien Sandrel présente ces ignominies et leurs mécanismes sans ambages, mais bien plutôt avec une éprouvante authenticité. Qu’elles soient insidieuses ou avérées, elles nous sont révélées de manière si vraie qu’on les ressent jusqu’au plus profond de notre âme, tant et si bien qu’on ne peut ressortir indemne d’un tel bouquin.
Et pourtant on ne peut s’empêcher d’y plonger, d’y rester, happé et captivé que l’on est de la première à la dernière page. Parce que l’auteur joue autant avec nos sentiments qu’avec les rebondissements, usant habilement du suspense pour nous tenir en haleine jusqu’au dénouement. Et dès lors qu’on assemble véritablement toutes les pièces de ce puzzle littéraire, les émotions déferlent et nous submergent, nous chamboulent durablement et comme jamais. Parce que c’est vivant. Parce que c’est saisissant. Parce que c’est percutant.
Vous comprendrez que je ne veux pas trop en dire quant au fond de cette histoire qui se doit être lue, vécue dans toute sa puissance et son intensité, aux côtés de ces personnages finement croqués, ces femmes qui nous bouleversent, cet homme qui nous révulse, cet autre qui nous ébranle. Flirtant avec les codes de la littérature noire, Julien Sandrel nous fascine de son écriture fluide, sensible et enivrante, abordant des sujets particulièrement durs sans oublier d’y apporter la lumière pour autant, celle de l’espoir, celle de la résilience, celle de la force de caractère, celle de la rage de vivre, pour une lecture qui se veut résolument forte et profondément humaine, éloquente et incandescente.
En bref, je remercie Julien Sandrel pour ce roman absolument nécessaire et d’une sincérité sans faille, aussi émouvant et inoubliable que “La dernière allumette” de Marie Vareille, auquel je souhaite vivement le même succès.