
Luxe, calme et volupté… D’un écrivain fort inspiré : “Extincta – La dernière histoire d’amour” de Victor Dixen, paru le 28 novembre 2019 dans la collection jeunesse des éditions Robert Laffont et désormais disponible en version poche aux éditions PKJ.
Le pitch : L’espèce humaine disparaîtra dans 255 heures.
Les pires prédictions climatiques se sont réalisées, le Grand Effondrement a eu lieu et presque toutes les espèces animales se sont éteintes. Les Derniers Humains se sont réfugiés dans les Dernières Terres : un archipel rocailleux surgi des glaces, où ils survivent dans des cités-royaumes éparses. Accaparés par la lutte pour les maigres ressources, ils ignorent que l’ultime cataclysme est sur le point de balayer ce qu’il reste de l’espèce Homo sapiens.
La dernière histoire d’amour s’écrira en lettres de feu.
Née dans les bas-fonds de Viridienne, la cité-royaume pourrissante envahie d’algues, Astréa rêvait de se consacrer tout entière au culte de Terra. Mais sa foi vacille le jour où son frère est accusé de sacrilège et condamné à mort.
Élevé derrière les remparts du castel, le prince Océrian était né pour régner. Mais un mystérieux accident lui arrache sa jambe et son honneur, l’écartant à jamais de la ligne de succession.
Le destin va jeter ces assoiffés de justice l’un contre l’autre, embrasant leurs cœurs avant de consumer le monde.
La flamme brûle plus fort juste avant de s’éteindre.
C’est avec une certaine émotion que je m’apprête à publier ces quelques lignes. Parce qu’elles représentent l’aboutissement de tout un travail de préparation que je suis fière d’avoir réalisé. Parce qu’elles concluent mon exploration d’un univers littéraire absolument exceptionnel. Mais pas seulement. Si je connaissais Victor Dixen de nom, me plonger dans ses deux derniers bouquins me paraissait largement insuffisant pour mener à bien son grand entretien au salon des Livres dans la Boucle de Besançon. Là où beaucoup s’en seraient contentés, j’ai préféré lui consacrer une partie de mon été pour parcourir sa bibliographie et connaître son univers… J’ai ainsi appris que la littérature de l’imaginaire n’avait décidément plus aucun secret pour lui…
Si j’ai choisi de chroniquer cet ouvrage en dernier, ce n’est pas pour suivre mon ordre de lecture (ce n’est d’ailleurs pas le cas), mais bien plutôt parce que vous tenez là mon titre préféré de l’auteur, sans aucun doute le plus personnel, intime et viscéral de ses écrits, qui résonne comme une prophétie et résume à lui seul toute la force d’inspiration, toute la puissance d’écriture de Victor Dixen.
L’humanité va s’éteindre. Dans 255 heures, précisément. C’est brutal et sidérant. Vous voici percutés d’emblée, et l’image s’imprime d’autant plus durablement dans votre esprit comme sur votre rétine qu’elle se matérialise sous la forme d’une bougie qui se consume au fil des pages et des chapitres, inexorablement.
255 heures donc, et quelques centaines de pages pour rencontrer Astréa et Océrian dans ce qui s’apparente au monde de “demain”. Après “Phobos“. Après “Cogito“. Le grand effondrement a eu raison de notre règne insolent, les survivants se sont regroupés sur les dernières terres habitables, si l’on peut dire, sans savoir que leur perte est déjà programmée. Astréa est une suante exploitée dans un monde au supplice qui n’a plus rien de commun avec celui qu’on connaît. Océrian est un prince oublié, relégué le plus loin possible du trône, tant son père a honte de lui depuis l’accident qui lui a coûté sa jambe. Ces deux êtres que tout oppose vont pourtant vivre ensemble les derniers instants de l’Humanité, et nous allons les accompagner dans un périple aussi captivant que bouleversant.
Plus qu’un simple roman, Victor Dixen nous offre ici tout son talent : Un univers incroyable, absolument immersif, dont il a pensé chaque détail. Des personnages profondément humains, remarquablement croqués et dotés d’un véritable supplément d’âme, suscitant moult sentiments. Un récit initiatique porteur de belles valeurs et de grands messages, pulsant comme un avertissement si l’on continue à détruire la planète comme nous le faisons sans prendre conscience qu’elle constitue notre seule et unique maison. Une ode à la littérature, et plus particulièrement à la poésie tandis que “L’Albatros” et Charles Baudelaire hantent ces pages de leurs magnifiques vers. Une œuvre aussi mature que majeure, ambitieuse mais bigrement réussie, qui parvient encore à nous surprendre et nous tirer les larmes lorsque les ultimes lignes se glissent sous nos yeux. Il y a tant à dire encore sur ce fascinant titre, mais je ne vais pas écrire un roman sur le roman, lecture intense et saisissante épopée. Le mieux, c’est encore de le lire et vous comprendrez. Vous vibrerez. Vous vivrez.
En bref, la fin n’est que le commencement d’une nouvelle aventure… J’ai encore deux séries à bouquiner en attendant les prochains écrits d’un romancier aussi passionnant que passionné que je suis fière d’avoir découvert cet été : Je vais d’abord explorer la saga “Animale” avant de me pencher sur “Le cas Jack Spark“, et je reviendrai vous en parler !