
Une lecture détonante et dynamique : « Le virus, c’est l’homme » de Bruno Gaccio, paru le 06 février 2025 chez Massot éditions.
Le pitch : Le flic atypique Bertrand Morillo, qui a lu des livres pour faire malgré lui un métier ou ça ne sert à rien, incarne une sorte de contre-culture policière faite d’ironie désespérée et d’humour sombre, marque de sa profonde lucidité dans un monde de zombies télé-formatés. Il a un peu la poisse aussi… partout où il se pose les pieds, il s’enfonce dans les emmerdements. Pour ce Tome III, en vacances au Botswana il s’est retrouvé face à un serial killer qui envisage rien de moins, et sérieusement sinon c’est pas marrant, l’élimination de sept milliards d’humains… pour le bien de l’humanité. Il va renouer avec son père toxique pour déjouer les plans du dingo et, évidemment, ça ne va pas marcher comme il l’entendait. Heureusement qu’il est amoureux le gars, sinon, il se re-flinguerait.
Honte à moi qui ne vous ai pas encore parlé de ce roman que j’ai pourtant découvert en avant-première pour le salon « Livres en fête » de Saint-Raphaël organisé en février dernier… Honte à moi qui ne connaissais pas non plus l’auteur de cet ouvrage alors qu’il est l’un des papas des « Guignols de l’info », lesquels nous ont pourtant régalés durant de nombreuses années jusqu’à 2007… Honte à moi qui n’avais même pas entendu parler de cette petite maison d’édition qui a pourtant publié nombre d’ouvrages et notamment les deux premiers opus de cette truculente saga dont il me faut désormais vous parler… Vous l’aurez donc compris mes Bookinautes adorés, j’ai beaucoup de retard à rattraper !
Spécialiste du divertissement, Bruno Gaccio maîtrise l’art de retenir toute notre attention, et ce dès son titre, pour le moins éloquent, avant de nous embarquer pour d’étonnantes aventures qui démarrent au Bostwana, en compagnie de Bertrand Morillo et sa compagne. S’il s’agit là du troisième tome de ses désastreuses aventures, débuter par celui-ci n’est pas si dérangeant même si l’on a terriblement envie d’en savoir plus sur son passé au regard de son profil psychologique atypique et déconcertant, conjugué à sa fâcheuse tendance à se retrouver dans des situations aussi dangereuses qu’improbables !
Si Bertrand Morillo est bel et bien policier, on est moins dans un polar que dans un thriller, l’enquête et l’enquêteur n’étant pas véritablement les sujets principaux de ce livre, au profit de sujets sensibles – et d’une intrigue dont on n’imagine même pas l’étendue en débutant notre lecture ! –, de décors immersifs et d’une tension qui ne cesse de gagner en intensité au fil des chapitres… Jusqu’à un dénouement décidément inattendu !
La plume est fluide et agréable, ne manque pas d’humour voire d’un certain cynisme tandis que le style est attrayant, vif et efficace pour une lecture dont le but principal semble être de distraire, et c’est tout à fait réussi !
En bref, nombre de lecteurs avaient déjà suivi les tribulations de Bertrand Morillo sur la page Facebook de son auteur avant de retrouver l’un et l’autre en librairie… Pour ma part, « C’est quoi ce bordel ? » et « Tour de vice » sont désormais dans ma ligne de mire !