A la vie, à l’amour, à la mort : “8,2 secondes” de Maxime Chattam, paru le 05 novembre 2025 aux éditions Albin Michel.
Le pitch : 8,2 secondes : C’est le temps qu’il faut pour tomber amoureux. C’est le temps qu’il faut pour mourir.
May et Constance ne se connaissent pas. Mais un même secret les relie. Et les menace.
La parution d’un nouveau roman de Maxime Chattam constitue tout à la fois une surprise et un évènement… Une aventure dans laquelle je suis toujours impatiente de me lancer, sans trop savoir dans quoi je me laisse embarquer, sans même en connaître le genre, le lieu ni l’époque… Mais cette fois-ci, la surprise et l’évènement furent d’autant plus grands que je l’ai déniché dans ma boîte aux lettres, un soir en rentrant du boulot… J’en profite donc pour remercier très chaleureusement la maison d’édition pour ce beau cadeau… Avant de m’essayer à une chronique qui s’avère peu aisée, tant le risque de divulgâcher me paraît important !
Dans la bibliographie de Maxime Chattam, les bouquins se suivent mais ne se ressemblent décidément pas ! Après la froide lumière de “Lux” et l’obscurité d’un plateau en “Prime Time“, l’auteur s’intéresse maintenant à l’amour pour mieux nous entraîner au cœur d’un thriller psychologique de tout beauté. Une double intrigue dont on se doute qu’elles finiront bien par se rejoindre, se retrouver… Et un final qui nous laisse pantois, complètement sidéré, marqué… Hanté.
“8,2 secondes” nous invite à la rencontre de Constance, scénariste qui se réfugie dans un chalet isolé pour mieux surmonter un drame personnel, et May, policière à New York sur les traces d’un redoutable tueur en série. Ces deux-là ne se connaissent pas davantage qu’on ne les connaît… Raison de plus pour faire les présentations puis se glisser dans leur tête, leur cœur, leur âme, leur intimité pour mieux les comprendre et faire preuve d’empathie à leur égard. Ces deux-là ne se connaissent pas davantage qu’on ne les connaît, et c’est pourtant à leurs côtés qu’on va se laisser embarquer, envoûter au fil des pages, tantôt avec la première au gré d’un rythme lent, pesant, angoissant, tantôt avec la seconde au gré d’un rythme dynamique, nerveux, haletant. Mais toujours soumis à une tension de tous les instants, à un suspense toujours plus fort. Il FAUT qu’on sache. Il FAUT qu’on découvre et qu’on accepte la vérité. Quoi qu’il en coûte, quoi qu’il advienne.
Sans vraiment pouvoir vous dire quoi que ce soit, l’auteur aborde avec audace, pertinence et singularité les thèmes pourtant maintes fois rebattus de l’amour et de la mort dans ce qu’ils ont de plus subversifs et douloureux, terriblement cruels et dangereusement humains. Et c’est ainsi qu’on se laisse inévitablement happer par ce récit sans toutefois savoir où il va nous mener, nous emmener, sans s’attendre à la tournure que vont prendre les évènements tandis qu’on se laisse balloter de révélation en rebondissement.
Les personnages sont finement croqués, ciselés, étoffés et n’en sont que plus touchants, servant à merveille une intrigue originale, sombre et puissante, portée par une plume fluide, sensible et percutante pour une lecture qui se fait d’une traite, et qu’on garde longtemps en tête.
En bref, il est difficile de vous raconter clairement de quoi il est question dans ce roman. Je ne suis pas là pour gâcher mais je peux vous assurer que Maxime Chattam joue redoutablement avec nos nerfs comme avec nos sentiments. Et que j’y pense encore, bien après la dernière page tournée.