Un polar particulièrement sombre et captivant : “Jeux de mains…” de Yves Laurent, aux éditions Esfera.
Le pitch : Après deux ans d’abstinence, un meurtrier particulièrement cruel et retors reprend du service pour le plus grand malheur de l’Inspecteur David Corduno et son équipe. Car la vraie cible, semble-t-il, c’est bien lui, le meurtrier laissant toujours, outre une phalange de la précédente victime, un petit mot à son attention. Faute d’indice pour le coincer, la guerre des nerfs peut commencer…
De mémoire, il fut mon ultime achat au Salon Livre Paris… En effet, après quatre jours complets de débauche littéraire, je me suis finalement arrêtée au stand de ces auteurs, devant lesquels je passais régulièrement pour être les voisins de Booknseries… Et à force d’entendre mes lecteurs acolytes tels qu’Aurore (du blog “Des Plumes et des Livres“) ou Stephen (de la page Facebook “Les Lectures de Stephen“) me chanter leurs louanges, j’ai fini par craquer et aller voir de quoi il retournait exactement…
A noter en préambule que je ne me suis pas trompée en vous parlant non pas de lui mais d’eux… Car derrière Yves Laurent se cachent en réalité deux amis belges répondant au nom de Yves Vandeberg et Laurent Vranjes. Vous comprendrez également que l’enquête se passe en Belgique, avec quelques expressions du pays… Pas de panique cependant, déjà parce que c’est tout à fait compréhensible et, au besoin, les auteurs ont glissé un petit lexique en guise de marque-page au sein du livre…
A noter également qu’il ne faut vraisemblablement pas enquiquiner ces deux-là quand on voit ce qu’ils sont capables d’imaginer entre ces pages. En effet ces derniers nous entraînent dans un jeu de piste particulièrement macabre, malsain et sanglant pour mettre un terme à la sinistre carrière d’un tueur en série qui a décidément l’art et la manière de jouer avec nos nerfs. Un meurtrier qui, semble-t-il, a soif de haine et de vengeance à l’égard de notre enquêteur. Pas l’ombre d’un indice pour nous permettre d’avancer, d’autant que le tueur semble toujours avoir un coup d’avance. Dès lors les fausses pistes se multiplient, les retournements de situation aussi… Alors on interroge, on questionne, on suppose, on soupçonne… Et ce d’un bout à l’autre du récit, jusqu’à un dénouement dont on ne devine rien avant d’avoir mis le nez dessus.
Je dis bien “on” car les personnages sont si bien construits et étoffés qu’on a le sentiment d’intégrer l’équipe sans délai, telle une nouvelle recrue qui souhaite participer à cette traque difficile par soutien et solidarité avec ses collègues, tant l’équipe semble soudée, telle une vraie famille professionnelle qui sait d’ailleurs alléger l’atmosphère de quelques pointes d’humour lorsque celle-ci semble trop lourde.
Servie par une plume fluide et agréable, un style vif et efficace, l’histoire n’en est que plus prenante et haletante. A aucun instant on ne ressent d’ailleurs de différences dans le texte pouvant laisser penser qu’il s’agit là d’un roman à quatre mains… C’est ce que j’appréhende souvent mais il n’en est rien.
En bref, une réussite que ce premier roman policier dont j’attends désormais la suite !