Chroniques 2018 Les Démoniaques de Mattias Köping

Un roman choc, d’une noirceur extrême et d’une intensité… Démoniaque : “Les Démoniaques” de Mattias Köping, aux éditions Ring.
 
Le pitch : Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir un père à la tête d’un trafic de drogue et de prostitution… Kimy en fait les frais, chaque jour, depuis 18 ans. Contrainte et forcée de se prostituer et dealer aux fins de ramener un maximum d’argent à son paternel qui terrorise la ville entière avec sa petite armée de brutes décérébrées, celle-ci n’entend plus laisser les affaires de l’Ours prospérer… Il est temps de se venger de tous ces viols et autres violences qu’elle subit au quotidien… Temps de mettre un terme au règne de ce violeur et proxénète qui n’a que trop duré… Temps d’en finir avec tout ça pour obtenir la paix, la liberté, la vie…
 
Sur ce roman j’ai des choses à vous avouer… La première étant que je n’avais pas l’intention de l’acheter… Oui je sais, c’est moche… Seulement j’avais préféré fuir devant le résumé, inquiète de ne pas être de taille à l’affronter… C’est finalement sur le conseil très avisé de… Sire Cédric (!) lors du Salon “Les Mines Noires” que je retrouvais mon courage de lectrice curieuse et téméraire… Je suis donc allée rencontrer Mattias Köping pour me procurer l’adversaire tant redouté, griffé d’une belle dédicace… La lecture pouvait donc commencer…
 
De ce combat je suis sortie victorieuse… Et malgré tout j’ai perdu… En effet ma chronique fait bien pâle figure à côté de ce roman dont elle essaie de parler, tant les mots m’ont manqué pour vous exprimer mon ressenti… Un ressenti tout en contradiction… Car ce roman est épouvantable…  Et pourtant addictif… Mes yeux se sont écarquillés puis révulsés face à l’horreur des scènes se déroulant sous eux… Tout en restant rivés à ce livre qu’ils ne pouvaient lâcher avant de l’avoir terminé… Vous avez un peu de temps ? Que je tente de développer ma médiocre bafouille…
 
Ne vous fiez pas à sa bonne humeur ni à son visage sympathique, l’auteur est dangereux : A peine pénétrez-vous son univers qu’il vous assomme d’un premier chapitre aussi ahurissant que violent… Un uppercut eut été préférable, les bleus au corps marquent moins longtemps… Le ton est donc donné, l’atmosphère d’ores et déjà installée : La lecture s’annonce aussi noire que brutale, ça va faire mal… Pourtant vous allez en redemander… Et telle une sombre relation SM qui s’installe, vous allez tourner la page et accéder au chapitre 2… Vous êtes perdue, mais vous le savez : C’est précisément l’idée…
 
Car ce n’est qu’un début, l’enfer vient seulement de s’ouvrir… Même pas le temps de s’en remettre que les chapitres s’enchaînent, les évènements aussi… Fort de ses 400 pages, ce bouquin ne laisse pourtant aucun répit à son lecteur malmené, désorienté et ahuri, allant toujours plus loin dans la violence, la noirceur et la brutalité, explorant toujours plus profondément les plus bas instincts de la nature humaine… Si un soupçon d’amour et de douceur a pu se glisser au sein de ces sombres pages, vous laissant entrevoir une mince possibilité de pouvoir en réchapper, l’auteur n’a aucune pitié, préférant vous entourlouper une nouvelle fois pour mieux vous achever d’un dénouement dont on n’a rien vu venir…
Oserais-je seulement vous parler des personnages ? Tous plus abjects les uns que les autres… Des brutes… Des monstres… Des pourritures… De fieffés salopards à qui on aimerait bien arracher les yeux entre autres attributs… Si la palme revient sans nul doute à l’Ours que je vous laisse l’horreur de découvrir, je préfère m’attarder sur ces deux-là qui sauront éclairer votre lecture d’une sombre lueur… Kimy et Henri… Dans cet univers où seuls la violence et l’argent font lois, on mise tous nos espoirs dans ce duo atypique… Ils sont beaux de simplicité, touchants de sincérité, ivres d’amour et de liberté… Alors immanquablement on s’attache à eux, on espère de tout coeur les voir sortir de ce cauchemar pour un avenir meilleur… Kimy a décidé de se venger… Peut-on seulement la blâmer après tout ce qu’ils lui ont fait subir ? Alors on la suit, en croisant les doigts tandis qu’on sent la tension monter au fil des pages…
Et jamais le soufflet ne retombe, tant la plume de l’auteur est bluffante d’intensité, tant son style est aussi vif que percutant, à tel point que vous ne voyez pas le temps passer, trop captivé par les atrocités défilant sous vos yeux pour vous en soucier, et vous ressortez de là complètement essoufflé, abasourdi et démonté, en proie à tout un tas de sentiments qu’il vous faudra démêler… Mais plus tard, quand votre âme aura retrouvé une certaine sérénité…
 
En bref… Ma chronique est navrante de médiocrité, j’en suis fort désolée… Mais le livre est trop intense et violent pour mes malheureux mots… S’il est conseillé aux personnes trop sensibles de s’abstenir, les amateurs du noir très noir devront s’en saisir !

Cette publication a un commentaire

  1. Sfd85

    Amatrice de noir, très noir, je me demande même parfois si je ne suis pas un peu psychopathe d'aimer autant ça dans mes lectures…c'est pour cela que cette "médiocre" chronique me donne envie de ce livre 😜

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