Quand une poignée de laissés-pour-compte font équipe pour nous offrir la plus poétique des révoltes : “Requiem pour une Apache” de Gilles Marchand, paru ce 21 août aux Forges de Vulcain.
Le pitch : Elle n’est pas la plus belle ni la plus intelligente. Elle n’a rien pour se faire remarquer alors elle préfère se faire oublier. Jusqu’au jour où elle débarque dans ce petit hôtel quasi complet de rejetés pour devenir le treizième apôtre de Jésus, son gérant… Marginale parmi les marginaux, elle fait toute la différence pour qu’enfin tout change…
Si Gilles Marchand est un auteur que j’apprécie particulièrement depuis déjà trois romans, ce livre-là avait ce je ne sais quoi de magie supplémentaire qui m’intriguait et m’attirait sans que je ne puisse m’en expliquer… Aussi me le suis-je procurée dès que possible auprès de la charmante Librairie de Corinne à Soulac sur Mer pour m’y plonger sans délai… De ses pages m’enivrer… De son récit me bouleverser…
En effet ce roman a de quoi nous souffler et nous époustoufler. Ni plus. Ni moins. Il nous entraîne à la rencontre de celle qu’on appelle Jolene, une éclopée de la vie née d’un père alcoolique mais fier de peindre la Tour Eiffel et d’une mère femme de ménage passionnée par Nino Ferrer… Une asociale que le destin aurait continué de malmener dans l’indifférence la plus totale si elle n’avait pas franchi les portes de cet hôtel aux allures de Cour des Miracles…
Une porte que l’on franchit nous aussi bien volontiers en écoutant Dolly Parton pour y côtoyer Wild Elo, musicien sur le déclin et avec lui toute une flopée de clients fort singuliers, tous plus différents les uns que les autres… Si ce n’est qu’ils vivent tous en marge de la société… Sans imaginer que l’arrivée de Jolene parmi eux va résonner tel un coup de pied dans cette bienveillante fourmilière pour sonner l’heure d’une révolte pleine d’humanité…
Une révolte pour laquelle on s’émeut et se passionne parce qu’elle est menée tambour battant par des personnages qui nous touchent au plus profond de notre âme, par un auteur à la plume empathique et poétique, au style savoureux et lumineux même au cœur d’une tragédie, pour une lecture étonnante et touchante qui nous attrape et nous happe, nous prend aux tripes de la première à la dernière ligne…
En bref, ce bouquin est poignant, saisissant… Magnifique tout simplement. Alors “ta gueule”, et lis-le avant d’aller faire un tour à la Tour Eiffel. Tu comprendras…
J’ai beaucoup aimé ce roman aussi.
J’avais précédemment lu Un funambule sur le sable qui m’avait déçue car une très belle approche de la différence et du handicap mais une fin qui manquait pour moi de rigueur dans l’écriture.
Avec Requiem pour une apache, Gilles Marchand m’a transportée jusqu’à la fin dans sa poésie et sa musique.