Quand un auteur se fait poète et transcende l’ordinaire à travers un roman extraordinaire : “Les fruits tombent des arbres” de Florent Oiseau, paru ce 19 août aux éditions Allary.
Le pitch : “Aujourd’hui, je n’ai pas fait d’omelette aux champignons. Aujourd’hui, j’ai vu un cadavre – je ne dis pas que les deux activités sont incompatibles. Je n’y étais pas préparé, je me pensais plus armé. L’air était très froid, et ce cadavre, très mort.
Les shiitakés et la mort, les gens n’y sont pas préparés.”
Alors qu’il sortait tranquillement acheter des pamplemousses chez l’épicier du coin, Pierre a vu l’un de ses voisins mourir brutalement, alors qu’il attendait le bus 69 à l’arrêt Poppincourt, devant le numéro 112 de la rue de la Roquette. Une mort brutale qui a touché Pierre bien plus qu’il n’aurait pu l’imaginer… Une mort soudaine qui l’a fait réfléchir au sens de la vie… Et à la destination du mort qui prenait la direction Gambetta…
Florent Oiseau est un auteur que j’affectionne énormément depuis que j’ai découvert sa plume en parcourant “Paris-Venise“, son deuxième roman : il concourait alors pour le Prix Orange des Lecteurs, c’était en 2018 et ce fut pour moi un véritable coup de cœur littéraire. Depuis j’ai rattrapé mon retard en découvrant son premier titre – “Je vais m’y mettre” – avant de le retrouver l’an dernier avec “Les Magnolias“… Trois bouquins et toujours le même bonheur de lecture. Aussi n’ai-je pas résisté au plaisir de le retrouver à l’occasion de cette rentrée littéraire, me procurant ce quatrième livre dès sa sortie, sans m’attarder un seul instant sur sa quatrième de couverture : J’ai confiance en Florent Oiseau, il est pour moi une valeur sûre.
Pensiez-vous que je me sois trompée ? Que nenni mes Bookinautes adorés ! Encore une fois Florent Oiseau nous épate et nous embarque à travers une superbe fresque… Du quotidien ! Parce qu’il est comme ça, cet auteur, il magnifie l’ordinaire et nous balade dans Paris comme personne, avec autant d’ironie que de mélancolie, avec cette fausse légèreté qui nous fait réfléchir à notre propre existence au fil des pages et jusqu’après la dernière page tournée.
Alors on suit Pierre dans ses pérégrinations parisiennes sur la ligne 69… Pierre. Un type d’une affolante banalité, qui ne fait pas grand chose de ses journées et n’a rien de particulier pour se faire remarquer. Pierre. Même son prénom est d’une étonnante normalité… Et si c’était ça l’originalité ? Et si la clé du bonheur se trouvait dans ces petits détails du quotidien auxquels on ne fait justement pas attention ?
Je m’égare peut-être… Ou peut-être pas… Car avec sa plume unique et son style inimitable, Florent Oiseau nous offre une fois encore un roman plein d’humanité, emprunt d’émotions et teinté d’une douce poésie.
En bref, il en faut du talent pour rendre incroyable le banal et célébrer l’ordinaire… Il en faut du talent… Mais ça tombe bien, Florent Oiseau en est doté : Lisez ce livre, vous verrez !