Belle découverte que ce formidable polar régional : “L’année du gel” d’Agathe Portail, paru en 2020 aux éditions Calmann-Lévy dans la collection Territoires.
Le pitch : Stupeur au Château de Haut Méac, charmant domaine viticole tenu par le couple Mazet, en partie reconverti en chambres d’hôtes pour pallier aux difficultés financières. Alors qu’un groupe d’amis y séjourne depuis quelques jours, un cadavre vient en effet d’être découvert dans la chambre froide par le boulanger. Plus habitué aux tribulations de sa vieille tante Daphné, c’est au Major Géraud Dambérailh que revient la charge de mener l’enquête…
Mes petits Bookinautes adorés, je ne connaissais pas Agathe Portail avant de la rencontrer au Polartifice, merveilleux petit salon du polar organisé au Touquet en juillet dernier. Elle se trouvait installée à côté de mon auteur Chouchou – j’ai bien sûr nommé Olivier Norek – et je l’ai entendue présenter ses romans (Celui-ci ainsi que “Piqûres de rappel“, paru cette année)… Je l’ai alors sentie si enthousiaste et investie, animée d’une passion tellement sincère et communicative, que non seulement je n’ai pas résisté à cette tentation littéraire mais je suis même procurée ses deux romans, moi qui ne suis pourtant pas friande des polars régionaux… Toujours se fier à ses premières impressions : J’ai passé un très bon moment de lecture !
Déterminée à m’offrir quelques jours de vacances supplémentaires par la voie littéraire, j’ai ainsi choisi de me plonger dans cette lecture avant de rejoindre mon petit havre de paix à Soulac sur mer… Et me suis volontiers laissée embarquer par cette intrigue qui démarre sans délai, cadavre à l’appui s’il vous plaît. Si elle n’a pourtant rien d’haletant dans la mesure où l’autrice a choisi de prendre son temps, l’intrigue est remarquablement maîtrisée et nous tient en haleine de la première à la dernière ligne, Agathe Portail ayant pris soin de distiller ses indices au fur et à mesure des chapitres.
Outre les personnages fort bien croqués que l’on se plaît à côtoyer, l’autrice fait la part belle au cadre de son récit, qu’elle a admirablement bien retranscrit. Je ne parle pas seulement des paysages, si bien dépeints qu’ils émoustillent tous nos sens au gré des pages qui défilent, je parle aussi du contexte, de ce milieu vigneron décrit avec minutie, que l’on découvre avec beaucoup d’intérêt jusque dans ses difficultés.
Servie par une plume fluide et agréable, un style teinté d’humour, vif et efficace, l’histoire est délicieusement orchestrée, se déroule à la manière d’un Cluedo moderne, et se lit avec plaisir et facilité.
En bref, un polar régional résolument plaisant et efficace, entre tradition et modernité ! Si ce titre a su accompagner la dernière semaine avant mes congés, “Piqûres de rappel” saura sans doute accompagner mon retour sans difficulté : Rendez-vous est donc pris avec Agathe Portail pour la rentrée !