Une sombre histoire au titre à la fois évocateur et révélateur : “Même le diable a la peau douce” de Sandra Marineau publié en autoédition.
Le pitch : Lorsqu’elle rencontre le ténébreux Stanislas, Emélia veut croire au grand amour… Trop y croire peut-être, au point de s’oublier elle-même en dépit des mises en garde de son entourage, inquiet face au caractère ambivalent et manipulateur de ce curieux personnage… Trop y croire sans doute, au point d’en accepter bien des caprices, bien des sacrifices pour satisfaire tous ses désirs et devenir sa chose…
Voilà une auteure que j’ai longtemps croisée sans jamais parvenir à la rencontrer, sans jamais réussir à converser… Un constat d’autant plus rageant lorsqu’on veut retrouver cette plume et découvrir ce roman ! Il m’aura fallu réaliser une pure folie pour conjurer le sort : Sillonner la France entière en deux jours et m’inviter sur trois salons de Toulouse à Gradignan jusqu’au Mans : C’est donc épuisée mais enchantée que je me procurais enfin ledit bouquin en octobre dernier… Pour finalement attendre ce mois de janvier 2020 pour le découvrir… Enfin !
Si j’ai d’abord craint de me plonger dans une dark romance sans grand intérêt, l’auteure a très vite su me rassurer en m’entraînant dans un habile mélange des genres bigrement bien construit et ficelé, qu’on lit d’une traite sans voir le temps passer. En effet l’histoire que nous conte ici l’auteure est à la fois dangereuse et prenante, crédible et inquiétante. Parce qu’elle traite d’une thématique bien plus actuelle qu’il n’y paraît, d’une thématique dont les victimes sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le penser.
Dès lors on se glisse dans les pas de la jeune Emélia et on assiste, impuissant et attristé, à son insidieuse descente aux enfers dont elle seule n’a pas conscience, véritable proie d’un manipulateur pervers et sans scrupule. Un connard fini qu’on a tôt fait de détester, dont l’audace n’a d’égale que sa volonté de dominer. Ainsi et en dépit de quelques clichés, l’auteure met en exergue cette notion d’emprise et de manipulation avec force et réalisme mais sans pour autant vouloir donner la moindre leçon : l’auteure n’a pas la solution pour éviter ou s’extirper des griffes de ce genre de larron.
Servi par une plume simple, fluide et élégante, un style vif et plaisant, rythmé par de courts chapitres, agrémenté de quelques scènes érotiques sans s’avérer dérangeantes, le récit n’en est que plus intrigant et attrayant, pour un bon moment de lecture doublé d’une certaine réflexion.
En bref, un délicat sujet habilement traité au travers de ce roman noir qui se lit avec facilité !
J'adore le titre