Une plume parmi les plus singulières de la littérature noire française : “Taches Rousses” de Morgane Montoriol, initialement paru aux éditions Albin Michel et désormais disponible au Livre de Poche.
Le pitch : Originaire de Muskogee dans l’Oklahoma, Beck s’est installée à Los Angeles pour devenir actrice et vivre ainsi le rêve de sa sœur, Leah, disparue alors qu’elle avait 14 ans. Mais bientôt les cadavres s’empilent sur son chemin tandis qu’un homme reste dans son sillage…
C’est un peu par hasard que j’ai croisé la route de cette autrice. Alors même que je l’ai manquée aux Quais du Polar en avril dernier, je me penchais finalement sur son premier roman à l’occasion d’un passage en librairie alors que je réfléchissais à l’organisation d’une table ronde en compagnie de Valentine Imhof… Bon sang mais c’est bien sûr !
C’est ainsi que je me suis lancée dans cette lecture bigrement étonnante et détonante, presque virulente et pourtant redoutablement orchestrée. A travers ses pages, l’autrice nous propose une intrigue aussi violente que machiavélique, qui ne saura sans doute pas plaire à tout le monde mais a clairement le mérite de marquer les esprits, moins pour son rythme un tant soit peu instable que pour son ambiance malsaine et malaisante, toxique et oppressante.
Le récit est sans concession, les descriptions sont à couper le souffle… Quant aux personnages – au premier rang desquels Beck, jeune névrosée qui ne cesse de cacher ses taches de rousseurs sous des couches de fond de teint – ils ne suscitent guère l’empathie mais ne passent décidément pas inaperçus…
Mais surtout ce roman cogne par sa plume, percute par son style, agresse par son vocabulaire, dynamite par sa narration… Pour un moment de lecture tout en fièvre, nerf et brutalité.
En bref, un premier roman incroyablement sombre, rageur et intense… Attention, autrice dangereusement captivante !