Honte à moi qui ai pris tant de retard pour vous livrer ce compte rendu de notre dernière lecture commune ! Une lecture qui nous a occupés tout l’été jusqu’à la rentrée et dont j’aurais dû vous parler une fois l’automne arrivé… La saison est déjà bien entamée mais qu’à cela ne tienne : Un bilan n’a pas de limite de validité et, pendant que ma Communauté du Bouquin – une équipe de choc composée de lecteurs passionnés – a quitté l’Afrique pour rallier l’Amérique du Sud dans notre dernière lecture de l’année, c’est avec plaisir que je m’apprête enfin à vous parler de “L’Agence“, un roman de Mike Nicol traduit par Jean Esch, récemment paru au format poche aux éditions Folio…
Le livre dans ses moindre détails…
Titre : L’Agence
Auteur : Mike Nicol
Traducteur : Jean Esch
Edition : Gallimard / Folio Policier
Date de parution : 10 février 2022
Format : Disponible au format papier et en version numérique
Nombre de pages : 560 pages
Prix : 9,40 euros (poche) / 8,99 euros (numérique)
Résumé : Alors que des excès en tout genre illustrent les limites d’un régime présidentiel particulièrement corrompu, à l’Agence diverses factions intriguent dans l’ombre avec un seul et même objectif : l’argent et le pouvoir. Vicky, espionne débutante, doit convaincre la belle amie du fils du président de trahir son amant. Fish Pescado, détective privé à l’occasion et surfeur à toute heure, cherche à identifier l’instigateur d’un attentat visant le colonel Kolingba, qui préparait au Cap un coup d’État contre son propre pays, la Centrafrique. Et Henry, survivant de l’époque de la Lutte, s’emploie à fomenter un complot des plus tordus. Qui va tirer son épingle du jeu ?
Incipit : “Ils se retrouvent sur le parking au sommet des Tampon Towers. Conformément aux ordres. au vu et au su de tous. En fin d’après-midi. Tout en bas, Le Cap transpire dans la fournaise et l’humidité. La chaleur émane des montagnes comme d’un haut-fourneau, par pulsations.
On a dit aux trois hommes : le parking de la tour ouest, dernier étage, troisième allée. Aujourd’hui, dimanche, 18h30. On leur a dit : une Honda Civic. Les clés sur le pare-soleil. Des armes dans le coffre. On leur a dit qui était la cible, où elle se trouvait. On leur a dit : tenues de plage, T-shirts, shorts, rien de trop chic.
Tout cela transmis individuellement, le matin même, par téléphone. ON leur a dit : pas de présentations. Pas de noms. Ramenez la voiture ensuite. Les clés sur le pare-soleil. Les armes dans le coffre. Rentrez chez vous séparément.
Joey Curtains arrive le premier. Joey Curtains est prudent. La prudence vous permet de rester en vie.”
Verdict de mes acolytes…
A l’exception d’un de mes aventuriers qui avait vu passer son nom sur les réseaux sociaux, personne n’avait entendu parler de cet auteur ni de son roman avant que je ne leur soumette, entraînant ainsi mes acolytes dans une pleine et entière découverte littéraire durant la saison estivale.
Une découverte d’autant plus grande que peu d’entre eux se seraient laissés tenter à la simple vue de la couverture qui n’a guère convaincu, contrairement au résumé qui a fait davantage l’unanimité, sans emballement toutefois…
C’est tout de même avec curiosité qu’ils se sont plongés dans cette lecture, dont les premières pages n’ont pas laissé un souvenir impérissable à la moitié de ma compagnie, sans les rebuter pour autant : Tous ont ainsi continué l’aventure et ont ainsi enchaîné les pages à plus ou moins grande vitesse, pour une lecture qui a duré de quelques heures à quelques semaines.
Chacun en a apprécié les chapitres courts qui apportent du rythme à la lecture. Si ce livre n’a provoqué aucun coup de coeur chez mes lecteurs passionnés, leur avis s’avérant même plutôt mitigé une fois la dernière page tournée, les avis divergent s’agissant des différents éléments qui la composent… Et c’est là toute la richesse d’une lecture commune, vous en conviendrez !
Dans l’ensemble l’intrigue s’est révélée appréciable pour la majorité de mes compagnons, manquant sans doute d’approfondissement pour deux d’entre eux mais très enrichissante pour deux autres. Atout majeur de leur lecture semble-t-il : Les éléments de contexte et les descriptions, permettant de découvrir l’Afrique du Sud et son histoire sous un jour tristement réaliste, dans tout ce qu’elle recèle de plus sombre mais tout à fait authentique. Nous retiendrons d’ailleurs que mes lecteurs n’ont pas ressenti la traduction mais soulignent pratiquement tous l’influence certaine de la nationalité de l’écrivain tant sur son récit que sur sa plume comme en attestent notamment les expressions employées, “parce qu’il écrit sur ce qu’il connaît” a-t-on même pu très justement m’indiquer.
Les protagonistes ont davantage divisé ma petite assemblée livresque. Certains n’ont pas éprouvé la moindre empathie à leur égard tandis que d’autres ont apprécié leur compagnie, certains ont estimé qu’ils manquaient grandement d’étoffe quand d’autres les trouvaient bien croqués sur le plan psychologique. Cet opus s’inscrivant dans une série, l’un des membres de ma Communauté émet l’hypothèse tout à fait plausible que les personnages sont susceptibles d’être mieux appréhendés car plus approfondis à la lecture des autres titres : N’hésitez pas à nous éclairer à ce sujet si vous avez tenté l’expérience !
Si le dénouement n’a pas fait grand effet auprès de mes compagnons, il n’a pas fait mauvaise impression non plus, laissant ainsi un sentiment assez neutre à chacun d’entre eux pour une lecture “ni addictive ni ennuyeuse”.
Et votre blogueuse dans tout ça ?
A mon plus grand regret j’avoue m’être égarée dans ce roman, trop foisonnant à mes yeux pour que je parvienne à en apprécier sa lecture. Peut-être mon esprit n’était-il pas suffisamment disponible lorsque je me suis glissée entre ces pages, toujours est-il que je m’y suis reprise à deux fois pour le commencer avant d’éprouver de grandes difficultés à en suivre le cheminement pour en ressortir assez dubitative et surtout déboussolée de n’avoir pas trouvé ou repéré les éléments susceptibles de satisfaire tous mes questionnements. Sans doute ne suis-je pas non plus la lectrice idéale pour ce genre de lecture, étant assez hermétique aux romans d’espionnage.
Mais si je n’ai pas réussi à me laisser embarquer par l’intrigue ni même à m’attacher aux personnages, je retiendrai toutefois l’édifiant portrait que Mike Nicol nous dresse de l’Afrique du Sud, magnifique pays pourtant gangréné par la corruption et nombre de trafics, travers ou autres vices. Une effroyable densité dans le style vif comme dans la plume nerveuse qui nous enrichit autant qu’elle nous sidère, voilà ce que je préfère retenir de ma lecture !
Le mot de la fin ?
La plupart de ma Communauté s’accordera à dire que c’était “pas mal”, l’une de nous résumant sa pensée en ces termes : “C’est ce que j’appellerais un roman de gare, il a le mérite d’occuper l’esprit sans l’encombrer, se lit vite et s’oublie dans la foulée”. Dès lors ma Communauté du Bouquin ne formule aucune opinion tranchée quant à retrouver les héros de ce bouquin pour une nouvelle aventure ou découvrir un autre livre de cet auteur, de même que pour conseiller ce titre à d’autres lecteurs. Nombre de mes lecteurs ont acheté ce livre au format papier et ont estimé son prix adapté, sans grande surprise s’agissant d’un livre de poche.
Avant de conclure, je vous annoncerai que cette lecture commune se termine avec une moyenne générale de 13,2, ce qui n’est pas exceptionnel mais ne démérite pas non plus !
Je remercie vivement ma précieuse Communauté du Bouquin pour sa confiance et sa curiosité, me permettant ainsi d’élargir mes horizons livresques en leur charmante compagnie en découvrant des livres dans lesquels je ne me serais pas forcément plongée toute seule. Après avoir exploré la Corée du Sud puis le Danemark avant l’Afrique du Sud, nous prenons à présent la direction du Chili aux côtés de Boris Quercia à travers “Les Rues de Santiago“, disponible au Livre de Poche ! Si d’aventure vous souhaitiez vous joindre à nous, n’hésitez pas à m’en informer, directement sur les réseaux sociaux ou par mail à l’adresse suivante : aurelie.deslivresetmoi7@gmail.com.
Au plaisir d’échanger avec vous sur “L’Agence” ou de vous retrouver dans “Les Rues de Santiago“, je vous souhaite en tout cas de très belles lectures et autant de découvertes !