L’année 2016 prend à peine fin que 2017 démarre déjà à toute vitesse ! J’ai cependant décidé de ralentir quelque peu la cadence en m’octroyant quelques jours de congés bien mérités à l’écart de toute activité, histoire de bien me ressourcer pour vous revenir très vite en pleine forme ! Pour autant je n’oublie pas mes chères petites interviews que j’affectionne tant, et auxquelles je ne renoncerais évidemment pour rien au monde !
C’est donc avec un immense plaisir que je poursuis ma série spéciale, lancée au moment des fêtes de fin d’année; et consacrée à des êtres uniques et exceptionnels, je parle bien sûr de mes héroïnes de la blogosphère, mes wonderwomen de l’écriture, mes supernanas de la plume, les courageuses blogueuses ayant réussi le redoutable pari de s’armer d’un stylo pour se lancer à la conquête du premier roman publié ! Ces incroyables talents ont ainsi réussi l’exploit de coiffer la double casquette d’auteure et de blogueuse littéraire, et malgré un emploi du temps déjà surchargé, celles-ci ont su répondre présent à mon petit appel lancé sur Twitter pour se prêter au petit jeu de mes petites questions indiscrètes, et je les en remercie bien chaleureusement !
Et ma première interview de l’année sera consacrée à la très sympathique auteure Loli Artésia ! Auteure du roman “(…) Trop peu” sorti en décembre dernier, celle-ci est également la gérante du blog “De Lucie à Loli” et mène de front de bien nombreuses activités ! Malgré cela, celle-ci a bien volontiers relevé mon petit challenge pour révéler la lectrice qui sommeille en elle… Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !
Peux-tu te présenter (ainsi que ton blog) en quelques mots ?
Je m’appelle Loli Artésia, je suis auteur du roman “(…) Trop Peu“, sorti en décembre. Depuis la fin de mes études en histoire moderne, je suis écrivain public, biographe et correctrice.
Je tiens également un blog littéraire, “De Lucie à Loli“, sur lequel je partage mes lectures, mes découvertes littéraires, des conseils pour les auteurs indépendants, des informations sur le métier d’écrivain public, etc… C’est un blog encore récent, lancé au cours de l’été dernier, mais qui petit à petit se développe pour mon plus grand plaisir et celui de mes lecteurs.
Petite ou grande lectrice ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Grande lectrice certainement. Ce n’est pas une question que je me pose en fait : les livres sont dans ma vie une évidence, qu’il s’agisse de les lire ou de les écrire. Ils ont une place prépondérante. Pour tout dire, je me définis davantage comme personnage que comme auteur ou lectrice.
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
J’ai commencé à lire et à écrire vers l’âge de quatre ans, me souvenir de mon premier coup de cœur littéraire serait un exploit ! Enfant, je lisais beaucoup de psychologie. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai appris la vérité sur le Père Noël, dans un livre qui expliquait que les enfants développaient ainsi leur sens critique !
Disons que je situe mon premier livre mémorable vers neuf ou dix ans. Il s’agissait de “La femme sous l’horizon“, de Yann Quéfellec. J’ai relu ce roman au moins quinze fois depuis. C’est lui qui, le premier, m’a donné le goût de la neige, de la nostalgie russe et de l’ivresse. Le personnage de Tita m’a longtemps fascinée et me fascine encore.
Mon dernier coup de cœur, c’était pour le premier roman d’Olivier Bourdeaut, “En attendant Bojangles“. Une histoire absolument fascinante et sublimement écrite. J’en ai fait une chronique sur mon blog. Je le recommande vivement !
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à ouvrir ton blog ? Et à écrire ? Quel a été ton déclic ?
Pour ce qui est de mon blog, cela s’est fait progressivement. À l’origine, ce devait être un site vitrine pour mon activité d’écrivain public/correctrice, puis je me suis dit qu’y ajouter un blog littéraire serait intéressant. Je me suis rapidement prise au jeu : il y a tant de sujets et de livres que j’ai envie de partager !
En parallèle, j’ai commencé l’écriture de mon premier roman, “(…) Trop Peu“, sorti le 2 décembre. J’ai toujours écrit, mais par paresse, j’avais repoussé jusque là l’écriture d’un roman. Le déclic a été personnel : je me suis retrouvée à une période de ma vie où il devenait nécessaire de rompre avec le passé. “(…) Trop Peu“ s’inspire, non pas de ma vie, mais de la réflexion intérieure qui me portait alors. En quelques mots, c’est la recherche du sublime dans l’ennui.
Quel est ton livre de chevet ? Celui qui cale ta bibliothèque ? Ta lecture en cours ?
Impossible de préférer un livre en particulier. Mes goûts littéraires sont éclectiques.
J’ai une grande affection pour la littérature russe (Tolstoï, Tchekhov, Maïakovski) ainsi que pour la littérature des XVIII-XIXèmes siècles. Je suis adepte de l’époque romantique et des poètes maudits, Rimbaud me touche particulièrement. J’apprécie également la littérature du XXème (Vian, Camus, Sartre) et le théâtre de l’absurde, mais j’adore tout autant les tragédies classiques.
En revanche, je dois dire que Rousseau m’ennuie profondément, en particulier ses Confessions. Je les ai lues, mais péniblement ! Dans le domaine philosophique, Kant est assez imbuvable également.
Actuellement, je suis sur deux lectures : “Sur les chemins noirs” de Sylvain Tesson et “Le choix des tricheurs” de Sacha Stellie. Deux livres formidables dont je parlerai prochainement sur mon blog. Au passage, j’invite ceux qui ne la connaissent pas à découvrir Sacha, une auteur indépendante au talent indéniable.
Quel livre aurais-tu rêvé d’écrire ? Et quel personnage littéraire aurais-tu adoré rencontrer ?
Un livre admirable : “Les Misérables” de Victor Hugo. Un roman absolument sublime, dont le tour de force réside dans des personnages qui, sans être des archétypes, sont des personnifications du XIXème siècle. Le personnage de Fantine en particulier. Une phrase me revient à son sujet : “Elle est la figure déshonorée et sévère”. La contradiction est magnifique !
Le personnage de Nicolaï Stavroguine (“Les Démons“, de Dostoïevski) me fascine complètement, le transposer dans la réalité serait formidable… Cela dit, c’est un personnage qui ne collerait pas avec notre société actuelle, il serait probablement perdu dans ce monde. Le comte de Monte Cristo (Dumas) est tout aussi envoûtant. À choisir, ce serait peut-être lui que j’aimerais rencontrer…
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
C’est une question intéressante et difficile. De tous les romans que j’ai pu lire, le seul dans lequel je me retrouve presque complètement est “L’insoutenable légèreté de l’être” de Milan Kundera. C’est un chef d’oeuvre absolu à mon sens, un roman philosophique dans lequel les personnages sont des métaphores appuyant la théorie de Kundera, à savoir la dualité lourd/ léger. Une vision de la vie qui s’affranchit du moralisme chrétien bien/mal, ombre/ lumière. Un roman que chacun devrait lire une
fois dans sa vie, qui interroge et bouscule nos schémas inconscients.
Y a-t-il une sortie littéraire que tu attends avec impatience ?
Il y en a plusieurs ! J’attends le second roman d’Olivier Bourdeaut avec une grande impatience.
J’attends également chaque année la nouvelle perle d’Amélie Nothomb. C’est une auteure que j’estime beaucoup, avec laquelle j’entretiens une correspondance écrite. Non seulement elle est adorable, mais elle est d’une politesse exquise et elle possède un sens inné de la décadence. Je dévore ses livres avec bonheur. Je trouve que notre époque manque cruellement d’élégance et de désinvolture. Aujourd’hui, tout doit être sérieux, pesant et bien-pensant. Notre société vit sous le joug d’un Bisounours intolérant.
Ces deux auteurs (comme de nombreux autres) apportent à la littérature une imprudence salutaire.
Que nous prépares-tu pour ton prochain roman ?
C’est un roman pour le moins complexe qui se prépare actuellement. “(…) Un chat à la fenêtre” s’inscrit comme “(…) Trop Peu“ dans l’idée de parenthèse et de huis-clos, mais cette fois il s’agira d’un huis-clos en miroir : deux personnages vivant dans le même appartement mais dans un espace temps différent. Deux personnages qui sont chacun le reflet de l’autre : Mariette vit cloîtrée dans son appartement, effacée et mélancolique, tandis que Leïla est vive, toujours en mouvement, virevoltante. Leur lien est symbolisé par un chat assis près de la fenêtre. Jusqu’à que ce qu’un
élément perturbateur bouscule leur petit monde…
C’est un livre compliqué à écrire, construit de manière très symétrique et mathématique, ce qui est difficile pour une personne éparpillée comme moi. Il est entré dans ma tête cet automne, et ne m’a quitté depuis. Sa sortie est prévue en juin 2017.
Quand j’écris, je puise essentiellement mon inspiration dans la musique. Ma plume est actuellement portée par deux sons prédominants : William Sheller et Alain Bashung, qui est mon grand amour musical. En somme, la mélancolie d’un côté et la rage de vivre de l’autre. Ce sont deux sentiments qui se complètent mutuellement. La voix de Luc Arbogast m’inspire aussi beaucoup, dans un registre différent. C’est un artiste incroyable et un homme passionnant. Je l’écoute souvent pendant mes séances d’écriture.
De nombreux lecteurs m’ont dit que “(…) Trop Peu“ les avait amenés à remettre leurs propres convictions en question. C’est là ce que je recherche en priorité. Je rejoins le mouvement dada : une œuvre, qu’elle soit artistique, musicale ou littéraire, doit avant tout attenter à la sûreté de l’esprit.
Un petit mot pour la fin ?
J’en profite pour remercier mon mari, un homme absolument incroyable qui m’a toujours soutenue. Tenir un blog prend du temps et de l’énergie, tout comme l’écriture. Sans son soutien, je ne sais pas si j’aurais persisté.
Et je te remercie Aurélie pour cette interview très sympathique et ta grande gentillesse, et pour cet excellent blog littéraire !
Voilà donc quelle lectrice se cache derrière cette charmante et passionnante auteure, aussi douée qu’adorable, qui ne ménage décidément pas ses efforts pour offrir le meilleur d’elle-même à ses lecteurs, et dont les derniers propos me vont droit au cœur tant ils me font plaisir ! Encore une fois je la remercie vivement d’avoir pris le temps de relever ce petit défi qui lui était lancé en se dévoilant avec tant de simplicité et de sincérité !
Ne perdez plus un seul instant et venez donc découvrir la plume de Loli Artésia en vous plongeant dans la lecture de “(…) Trop peu“, son premier roman fort déroutant juste ICI, en attendant la sortie du second (qu’il me tarde déjà de découvrir !)
Et si vous souhaitez plus d’informations, n’hésitez pas à lire ma chronique au sujet de ce roman juste ICI !