Chroniques 2017 \ Du feu de l’enfer de Cédric Sire

Un thriller… Du feu de Dieu ! “Du feu de l’Enfer“, de Sire Cédric, aux Presses de la Cité.
 
Le pitch : Lorsque Manon, thanatopractrice de son état, recueille une fois de plus et avec exaspération son frère Ariel, délinquant à la petite semaine après un quelconque larcin, elle ne s’attend pas à ce que sa vie se transforme en un véritable cauchemar mêlant une secte satanique à des morts les plus sauvages qui soient…
 
Mais pourquoi, pourquoi mes amis, POURQUOI ? Pourquoi ai-je donc attendu si longtemps pour découvrir la plume de cet auteur détonnant ? J’ai envie de me mettre des gifles rien qu’à vous écrire ces quelques palabres. Car il m’a quand même fallu me rendre jusqu’à la Foire du Livres de Bruxelles pour enfin sauter sur l’énergumène… J’avais en effet repéré son nom sur le programme, mais en le voyant débarquer à sa table de dédicace, je me rappelle avoir jubilé comme une ado prépubère face à Justin Bieber (Oui, bon bah ça va hein… Ce n’est pas de ma faute si parfois je ne contrôle pas mes pulsions littéraires !) De ce fait je me suis précipitée à la suite de la file d’attente me dirigeant vers LE grand Sire… A qui j’avouais à demi-mots, une fois devant lui, ne pas encore connaître sa plume et qui, bien loin de s’en offusquer, se disait ravi de me voir tenter, me conseillant ainsi son petit dernier, un one shot sans fantastique, histoire de commencer soft… Enfin soft… Façon de parler, hein… Je repartais donc l’air gaga, le sourire béat avec mon petit graal noir sous le bras… Un coup d’œil à la quatrième de couverture finissait de m’achever : “Un roman addictif écrit à l’encre noire des ténèbres. Olivier Norek“… Aaaah… Si même mon auteur chouchou me donne sa bénédiction, plus aucune raison d’arrêter la machine… Et le soir même j’attaquais le bestiau… Enfin… On se demande quand même lequel des deux a attaqué l’autre…! Car j’en ai passé une nuit blanche et ruiné mon vernis, je ne vous raconte même pas… Enfin si, je vous raconte, justement…
 
En effet, l’auteur ne s’embarrasse pas d’éventuelles présentations pour entraîner son lecteur au coeur même de l’action. L’introduction donne immédiatement le ton : Au programme ce soir, c’est chasse à l’homme et mise à mort les amis ! D’entrée de jeu le lecteur se retrouve ainsi happé par un récit d’une incroyable intensité, où la tension est palpable et le suspens de tous les instants. L’auteur ne prend décidément pas de gants et ne laisse volontairement aucun répit à son lecteur, le ballottant bains de sang en revirements, de cadavres en rebondissements pour 500 pages affolantes que le lecteur ne peut s’empêcher de dévorer, subitement pris d’une inquiétante frénésie de noir littéraire. Si l’auteur a délaissé le fantastique pour celui-ci, il n’en flirte pas moins avec le genre et se joue du stress et des frayeurs que peut ressentir son lecteur à la vue de tant d’abominations, tout en s’appuyant sur quelques éléments historiques bien réels, histoire d’enfoncer le clou. La plume est définitivement captivante, prenante, enivrante, si bien que le lecteur vit plus qu’il ne lit ce thriller mené à un rythme diabolique et infernal jusqu’à un dénouement tout simplement ahurissant.
Atout majeur de ce roman, les protagonistes de ce récit sont décidément complexes et captivants. On retiendra bien évidemment ce duo fraternel mal dégrossi constitué d’une sœur aînée passionnée par son curieux métier, débordant de courage et de combattivité sous couvert de quelques attitudes inquiétantes parfois, et d’un frère cadet embourbé dans les coups foireux et la délinquance de seconde zone, ne manquant pas de lâcheté aussi peu fiable qu’il est minable mais pouvant, à de rares occasions, se réveiller et faire preuve d’un peu de dignité. Les personnages sont étoffés, dépeints avec leurs points forts et leurs faiblesses, et s’avèrent par là-même foncièrement réalistes et franchement attachants. De la même manière, les personnages secondaires ne sont pas en reste, chacun ayant sa place à tenir et son rôle à jouer pour un sinistre ballet remarquablement bien mené. D’aucuns diront qu’ils ne sont ni tout noir ni tout blanc mais bien en cinquante nuances de gris, ce qui permet à l’auteur de brouiller la frontière entre le bien et le mal, entre les gentils et les méchants.
Enfin la plume est aussi fluide qu’elle est sanglante, aussi soignée qu’elle est acérée, le style est d’une remarquable qualité… Autrement dit le grand Sire sait écrire et pas qu’un peu.
 
En bref, Sire Cédric compte une nouvelle fan qui s’apprête à lui sauter dessus dès le prochain salon ! Quant à toi, lecteur, je ne te laisse pas le choix : Ce sacré thriller tu liras !

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