Chroniques 2017 Intrigue au Manoir des Boissac de Philippe Fuzellier

Un roman noir fort surprenant : “Intrigue au Manoir des Boissac” de Philippe Fuzellier, publié chez Mon Petit Editeur.
 
Le pitch : “A votre grande surprise, vous découvrez un monticule de terre avec une croix, bien solitaire. Il y est inscrit “Noam Mahler 1977-2008″. C’est de moi qu’il s’agit”. Mais comment notre défunt narrateur, orphelin promis à un bel avenir, marié à Isabelle Boissac, fille d’une grande famille bourgeoise d’origine bretonne, a-t-il pu en arriver là ?
 
Adepte de cette plume qui sait si bien s’adapter à l’audace et l’imagination débordantes de son maître, c’est toujours avec bonheur et curiosité que je découvre les derniers travaux de cet auteur qui varie les genres et les plaisirs au fur et à mesure de ses parutions, et m’offrant cette fois encore une nouvelle facette de son talent.
 
Prenant le parti de nous surprendre d’entrée de jeu, l’auteur donne ainsi la parole à un narrateur dans une position bien délicate pour partager avec nous son histoire puisqu’il est… Mort et enterré au fin fond d’un petit cimetière bien rarement visité. Pour autant l’attention du lecteur est immanquablement retenue par cette intrigue audacieuse et bien construite, et ce dernier poursuivra bien volontiers cette lecture, ne se rendant pas compte du piège qui tend à se refermer sur lui. En effet, bien loin d’imaginer la tournure que vont prendre les évènements au fur et à mesure que défilent les chapitres, le lecteur se laisse volontiers promener au gré des révélations et porter par cette intrigue machiavélique, conduite avec brio par un auteur qui l’est tout autant, jusqu’à un dénouement à la fois épatant et frustrant, teinté d’un soupçon de sadisme voire même d’une pointe de perfidie tant il laisse volontairement la tête du lecteur emplie de questions à jamais en suspens.
Fort bien croqués et brossés avec soin tout au long du récit, les personnages s’avèrent tous fort intéressants. Chacun y tient sa place et son rôle à jouer et, telle une pièce de théâtre jouée avec finesse et subtilité, le lecteur lui-même prend part à cette scène qui devient la sienne, tant et si bien qu’il se laisse volontiers berner à l’instar des autres protagonistes.
La plume reste toujours aussi élégante et travaillée, le style ravissant et soigné, ce qui ne manque pas d’ajouter à la qualité du roman.
 
En bref, une bien singulière histoire aux allures de thriller qui ne manquera pas de intriguer ! Pénétrez vous aussi au cœur du Manoir des Boissac… Mais prenez garde à vous…

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