Parce que j’aime et j’adore être sur tous les fronts de manière complètement délurée et inconsidérée, votre dévouée s’est échinée et déchaînée, non seulement hier à Epinal en me rendant aux Imaginales qui se déroulent en ce moment même… Mais aussi aujourd’hui en participant à la très intéressante journée des influenceurs littéraires, organisée par Publishroom, et dont je vous parlerai prochainement… Alors ma tête est mise à prix par la banque et mon oreiller me menace de décamper si je ne passe pas davantage de temps avec lui… Mais que voulez-vous, comme disait Gainsbourg : “Je connais mes limites… C’est pourquoi je vais au-delà…” Voilà, c’est tout à fait moi… Aussi, et malgré un manque criant de sommeil camouflé par un fond de teint du tonnerre, c’est avec joie et gaité que je m’apprête à publier, en direct live du TER me ramenant jusque chez moi, une nouvelle interview pour alimenter cette rubrique chérie et dans laquelle je pars à la rencontre d’auteurs et autres bonnes âmes gravitant autour du monde littéraire, ceci afin de vous faire découvrir le lecteur qui sommeille en chacun deux…
Et j’ai aujourd’hui l’immense plaisir de vous présenter une auteure qui est très chère à mon petit coeur de blogueuse littéraire et lectrice avant tout… Mes amis je vous présente aujourd’hui la charmante et brillante Sacha Stellie ! Témoin privilégiee de mes premiers pas dans le monde de l’Autoédition, c’est finalement à l’occasion d’un superbe atelier de l’Autoédition organisé par BOD et l’association “La Plume en question”, que je rencontrais la belle et douce Sacha, dont la gentillesse n’a d’égale que sa simplicité et qui, sans même me connaître m’offrit bien volontiers un chocolat chaud, allant jusqu’à me confier la lecture de son roman “La vie rayée“… Le coup de coeur humain fut donc immédiat, rapidement suivi d’un coup de coeur littéraire, celle-ci ayant littéralement pris possession de mon âme de lectrice passionnée. Auteure des romans “La vie rayée” et “Le Choix des Tricheurs” (chronique à venir, mais chuuuuut…!), celle-ci s’apprête à publier le 25 mai “Roue libre en kaléidoscope“… Un roman dont je m’apprête aussi à publier la chronique (RDV lundi !) et qui est actuellement en jeu au format papier et dédicacé dans le cadre d’un concours pour rejoindre la bibliothèque d’un heureux élu…
Trêve de bavardages, je ne vous embête pas plus longtemps et vous invite à découvrir ses réponses… Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis née à Paris en 1972, j’ai suivi des études littéraires puis publicitaires.
Le principe de carrière n’a pas grande valeur à mes yeux, le plus important étant d’apprendre et de découvrir en permanence. Cette conviction profonde nécessite une capacité à la prise de risque et l’acceptation d’une certaine instabilité. Ainsi, j’ai toujours choisi de suivre le sens du vent, consciente qu’une seule vie ne suffirait pas à réaliser tout ce que j’ai l’ambition d’explorer.
Petite au grosse lectrice ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Peut-on écrire sans aimer lire? Cela me semble antinomique…
La lecture occupe donc une place primordiale. J’ai toujours lu tout ce qui me tombait sous la main. Et jusqu’au bout, même si cela ne me plaisait pas. C’est ainsi que j’ai dévoré toute la bibliothèque de ma mère dès mon plus jeune âge, sans en comprendre vraiment le sens, parfois (dans “La dentelière” de Pascal Lainé, par exemple, peut-on réellement, à huit ans, saisir toute la profondeur de cette jeune femme et sa folie dissimulée ?) J’ai ainsi lu tous les livres des programmes scolaires avec cet ennui caractéristique de ceux qui ont déjà trop lu. J’ai persévéré devant les Rabelais ou autre “Chanson de Roland” sans rechigner. J’ai poussé le zèle jusqu’aux romans en langues originales où bien sûr je ne saisissais que la moitié des textes. Mais au milieu, parfois une découverte qui marque à vie : l’absurde de Buñuel par exemple ou celui de Beckett…
La lecture occupe donc une place primordiale. J’ai toujours lu tout ce qui me tombait sous la main. Et jusqu’au bout, même si cela ne me plaisait pas. C’est ainsi que j’ai dévoré toute la bibliothèque de ma mère dès mon plus jeune âge, sans en comprendre vraiment le sens, parfois (dans “La dentelière” de Pascal Lainé, par exemple, peut-on réellement, à huit ans, saisir toute la profondeur de cette jeune femme et sa folie dissimulée ?) J’ai ainsi lu tous les livres des programmes scolaires avec cet ennui caractéristique de ceux qui ont déjà trop lu. J’ai persévéré devant les Rabelais ou autre “Chanson de Roland” sans rechigner. J’ai poussé le zèle jusqu’aux romans en langues originales où bien sûr je ne saisissais que la moitié des textes. Mais au milieu, parfois une découverte qui marque à vie : l’absurde de Buñuel par exemple ou celui de Beckett…
Après les grands classiques, j’ai enfin choisi mes lectures par aspiration.
Aujourd’hui, je lis beaucoup moins, par manque de temps tout d’abord, et par choix d’écriture. Il m’est difficile de me plonger dans un roman alors que je suis en construction de mes propres histoires.
Je sélectionne davantage et me concentre sur de belles découvertes inconnues : les auteurs indépendants.
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Ma première véritable révélation fut pour “Creezy” de Félicien Marceau, Prix Goncourt 1969. Je l’ai lu très jeune, aux alentours de douze ans, et je me souviens avoir été subjuguée par le personnage perdue de cette femme, icône de mode et pourtant si seule. J’ai aimé le maniement des mots de l’auteur qui bouleversait tous les codes classiques de la littérature que j’avais étudiée jusque là sur les bancs de l’école.
Mon dernier coup de coeur est pour le premier roman d’Olivier Bourdeaut “En attendant Bojangles“. J’ai été profondément bouleversée par cet amour magique et vertigineux, ce tourbillon de poésie et d’illusions, ces fantaisies perpétuelles et cet optimiste étincelant. Il y a quelque chose de Bellini dans ce livre…
Mais j’ai la chance de lire en avant première le dernier roman de Nina Frey, “Ce qui nous oppose” et je pressens qu’il sera alors mon dernier coup de coeur (Je ne peux malheureusement pas vous en dévoiler davantage, seulement vous inviter à lire cette belle histoire tout en finesse).
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à écrire ? Quel a été ton déclic ?
Il y en a deux : ”L’écume des jours” de Boris Vian tout d’abord, vers quinze ans, qui a été une révélation absolue par sa drôlerie et ses angles de vue déroutants. J’aime résolument l’absurde.
Puis, (rien à voir) les romans d’Anna Gavalda. Tous ses romans, j’insiste. La simplicité et la force avec laquelle elle traduit la vie à l’état pur me renverse à chaque ligne.
Le croisement de ces deux genres a été un déclic : sans la prétention de posséder le millième de leurs talents, j’ai eu l’envie irrépressible de raconter à mon tour de belles histoires. Au moins d’essayer.
Quel livre aurais-tu rêvé d’écrire ?
Mille. Je dois vraiment choisir ?
Je vais citer : ”Rires d’hommes entre deux pluies” de Claude Duneton. Ce n’est pas le plus grand, ni le plus beau qu’il m’ait été donné de lire, mais ce fut une réelle découverte. Entre émotions et rires, dans un style moderne et novateur, cette histoire a compté à un moment charnière de ma vie. Il est des histoires qui marquent, qui rendent heureux et distillent de l’espoir. Ce livre en fait partie.
Je crois que, grâce à lui, à mon tour, j’essaie d’écrire des histoires qui font du bien…
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
Encore une question difficile.
Après longue réflexion, je citerai un vieux roman de Catherine Pancol, “Les hommes cruels ne courent pas les rues“.
C’est un livre douloureux, au sujet pourtant souvent traité. Une histoire d’amour paternel et de manque, de fêlures et de blessures d’enfant, aux répercussions irréversibles dans une vie d’adulte. Le tout sur un ton léger, bercé de subtile dérision.
J’ai lu ce livre après avoir écrit mon premier roman “Le choix des tricheurs“, et j’y ai retrouvé certaines ressemblances assez troublantes.
Quel est ton livre de chevet ? Et celui qui cale ta bibliothèque ?
Sans hésitation, “Paroles” de Jacques Prévert pour son apparente simplicité et sa réelle profondeur. Il est celui qui, en quelques strophes, parvient à m’insuffler de la légèreté lorsque le monde m’apparaît de plomb.
A l’inverse, le Premier Testament (que j’ai lu dans son intégralité, je précise) me semble idéal pour lester et assurer un non basculement de culture.
Que nous prépares-tu pour ton prochain roman ?
Mon prochain roman qui sort dans 5 jours ? (Éclats de rire)
Plus sérieusement, j’ai un projet d’écriture à quatre mains avec un auteur indépendant, Loli Artesia, dont j’affectionne passionnément l’écriture. Nous avons le souhait de mettre en commun nos différences et nos similitudes à travers une histoire de gémellité qui me tient particulièrement à coeur. Nous en sommes au stade des recherches et de la construction du synopsis. C’est un projet qui va bouleverser nos codes de travail respectifs, une aventure résolument passionnante.
Un petit mot pour la fin ?
J’aimerais parler musique et de ce pari un peu fou que je me suis lancé de réaliser une Bande Originale de Livre pour mon roman à paraître ”Roue libre en Kaléidoscope“. Ce trailer, qui passe actuellement sur les réseaux, est le résultat d’une sublime rencontre et d’un long travail de collaboration. Le morceau a été composé et interprété par Adrien Plaza, un jeune artiste à la sensibilité et à l’univers hors du commun que je vous invite à découvrir dans cet article !
Mon dernier mot sera pour Aurélie que je remercie infiniment, au nom de tous les auteurs indépendants, pour son implication, sa gentillesse, sa bienveillance, sa disponibilité et sa folie douce. Car oui, pour être aussi passionnée, je l’affirme, il faut une certaine dose de folie.
Voilà donc quelle lectrice se cache derrière cette formidable auteure à la plume remarquable et au talent indéniable, dont j’ai savouré chaque mot déposé avec autant de délicatesse que de justesse, sur un papier qui n’a sans doute pas encore réalisé l’honneur qu’on lui offrait… Encore une fois je la remercie… Tout d’abord de s’être prêtée avec tant de sincérité et de passion au jeu de mes petites questions indiscrètes en dépit d’un emploi du temps plus que rempli… Ensuite pour ses ultimes propos qui me sont destinés et qui me touchent plus que je ne saurai l’exprimer… Enfin je la remercie pour tout ce qu’elle peut m’apporter au travers de ses écrits… Ce sont des auteurs comme Sacha qui, lors de périodes difficiles où tout peut basculer, des moments délicats où j’ai parfois envie de tout abandonner, ce sont des auteurs comme elle qui me reboostent et me poussent à me dépasser un peu plus chaque jour…