Un roman poignant, presque un témoignage : “Une bouteille à la mère” d’Isabelle Piraux, disponible sur Amazon.
Le pitch : Si Beth n’a jamais voulu parler de sa mère, disparu dans les années 1950 alors qu’elle était seulement âgée de 14 ans, sa fille est quant à elle bien décidée à faire toute la lumière sur l’histoire de sa grand-mère et ce secret qui étouffe toute sa famille…
C’est à l’occasion du Marché de l’Autoédition organisée par FAT à Maisons-Alfort que j’ai enfin fait la rencontre de cette auteure dont j’entendais beaucoup parler. Immédiatement séduite par cette magnifique couverture et ce résumé élégamment paré d’un voile mystérieux, c’est sans trop hésiter que je repartais munie d’un exemplaire dédicacé. Rattrapant mon retard aussi vite que je le peux, c’est finalement sans trop tarder que je me plongeais dans cette lecture d’une remarquable sensibilité…
Avec une infinie délicatesse, l’auteure nous entraîne à la découverte de cette grand-mère maternelle dont l’existence a été camouflée, l’histoire étouffée, le souvenir effacé. Parce qu’on ne peut construire son avenir sans connaître son passé, la narratrice se lance dans cette quête désespérée d’une histoire certes révolue mais indispensable pour avancer. Elle récupère ainsi les bribes de cette aïeule comme on assemble les pièces du puzzle afin de percer à jour ce secret trop longtemps enfoui qui empoisonne la vie de cette famille.
Ce roman traite finalement d’un sujet bien délicat mais tristement courant, celui des secrets de famille et du silence dévastateur qui les enveloppe. En évoquant la condition des femmes à cette époque pas si éloignée de la nôtre, ce roman met également en avant l’évolution, encore insuffisante peut-être, mais en tout cas considérable des droits qui leur sont accordées.
Portée par une plume particulièrement élégante et chargée d’émotions, ce roman s’avère particulièrement prenant, particulièrement touchant, et enveloppera le coeur du lecteur d’une certaine nostalgie, désolé d’une vie gâchée par ce silence, ces non-dits dont le poison s’insinue encore dans les veines de cette famille deux générations plus tard.
Roman autobiographique ? Je ne sais pas exactement, toujours est-il que la question se pose à la lecture de ce roman dans lequel on ne saura finalement jamais le prénom de la fille de Beth, mais aussi à la lecture de la quatrième de couverture mentionnant ce premier roman comme “un hommage à sa grand-mère maternelle dont on lui avait caché l’existence”…
En bref, une fascinante quête de vérité…