Classique-moi… Si tu peux ! Madame Bovary de Gustave Flaubert

Bien le bonjour mes chers amis ! Alors que le blog vient tout juste de franchir l’impressionnant cap des 100.000 pages vues, vous n’imaginez pas le plaisir qu’est le mien de vous retrouver aujourd’hui pour le deuxième article de cette ambitieuse rubrique qui, si elle nourrit quelques ambitions livresques un brin téméraire, n’en demeure pas moins farouchement déterminée à élargir au maximum votre horizon littéraire !
Parce que je reste on ne peut plus décidée à vous parler lecture et littérature de toutes les manières possibles et imaginables, c’est une nouvelle fois au tour de ma chère Maman prénommée Roseline de partir à l’aventure en vous proposant… Un classique ! Non les amis, un classique n’est pas un gros mot mais bien plutôt une œuvre littéraire injustement remisée au grenier par vos vieux démons scolaires… Seulement ma mère n’est pas de cet avis et s’avère plus motivée que jamais à voir ces petits classiques malaimés retrouver le chemin de vos belles étagères, dépoussiérés et toilettés de tous ces vilains a priori qui obscurcissent votre esprit et vous empêchent d’apprécier ces petits trésors à leur juste valeur ! Dès lors elle est retournée farfouiller parmi ces cartons de livre pour dénicher l’un d’entre eux…
Et le pari littéraire dans lequel s’engage ma mère n’est pas moins périlleux que le mois dernier puisqu’elle a décidé aujourd’hui de vous parler du célèbre “Madame Bovary” de Gustave Flaubert
Bon… De quoi ça parle ?
Pour son malheur, Emma Bovary est née femme et vit en province. Mère de famille contrainte de demeurer au foyer, elle mène une existence médiocre auprès d’un mari insignifiant. Pourtant, Emma est nourrie de lectures romantiques et rêve d’aventures, de liberté et, surtout, de passion. L’ennui qui la ronge n’en est que plus violent, au point de la pousser à l’adultère… Dans cette œuvre à scandale, qui valut à son auteur un procès pour offense à la morale et à la religion, Flaubert n’épargne rien ni personne. Que le récit dénonce les dangers d’un romantisme suranné ou qu’il brocarde les “mœurs de province” avec une ironie corrosive, c’est la société du XIXème siècle qui est passée au crible, sous le regard d’un auteur en guerre contre son temps et ses contemporains.
Et… Qui l’a écrit…?
Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Croisset, lieu-dit de la commune de Canteleu, le 8 mai 1880.
À la fois contesté (pour des raisons morales) et admiré (pour sa force littéraire), il apparaît aujourd’hui comme l’un des plus grands romanciers du XIXème siècle, avec en particulier “Madame Bovary” (1857), roman qui fonde le bovarysme, puis “L’Éducation sentimentale” (1869). Il se place entre le roman psychologique (Stendhal) et le mouvement naturaliste (Zola, Maupassant, ces derniers considérant Flaubert comme leur maître). Fortement marqué par l’œuvre d’Honoré de Balzac dont il reprendra les thèmes sous une forme très personnelle, il s’inscrit dans sa lignée du roman réaliste. Il est aussi très préoccupé d’esthétisme, d’où son long travail d’élaboration pour chaque œuvre. Enfin, son regard ironique et pessimiste sur l’humanité fait de lui un grand moraliste. Son “Dictionnaire des idées reçues” donne un aperçu de ce talent, mais également “Salammbô” (1862) ou le recueil de nouvelles “Trois contes” (1877). Sa correspondance avec Louise Colet, George Sand, Maxime Du Camp et d’autres a par ailleurs été publiée en cinq volumes dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Ok… Et pourquoi le (re)lire…?
Taratata ! Je vous interdis formellement de cliquer sur cette croix rouge mes amis ! Oui, je sais… Moi non plus je n’étais pas emballée à l’annonce du titre choisi par ma mère… Moi aussi je l’ai étudié à l’école et ce n’est pas le meilleur souvenir qu’on puisse garder d’une lecture… Pour autant j’ai écouté Roseline, et j’ai finalement dû réviser mon jugement… Alors patientez encore quelques instants, le temps que ma mère puisse vous convaincre également…
Alors on ne va pas se leurrer, l’histoire est assez banale… Oui parce que le tour de force ne réside pas là mais bien plutôt dans le tour de force et que réalise son auteur… Pas étonnant en un sens puisqu’il y a tout de même consacré cinq années de sa vie, ce qui force le respect !
C’est en effet un personnage magnifique et époustouflant qu’a réalisé Flaubert en donnant naissance à l’insatisfaite Emma… Car oui, Emma Bovary est une éternelle insatisfaite que l’on découvre et redécouvre au fur et à mesure que le roman progresse et les chapitres défilent, nous offrant par là même un personnage si complexe qu’il devient dès lors bien difficile de s’ennuyer durant la lecture… Car notre éternelle insatisfaite est une passionnée de la vie qui erre de désillusion en désillusion, prisonnière qu’elle est de sa vie, confortable certes… Mais monotone et routinière… Fade et sans saveur… Comme l’aurait dit plus joliment Gérald de Palmas : “Elle s’ennuie… Elle s’ennuie… C’est ainsi… Elle s’ennuie… Quoi que je dise, quoi que je fasse…” Dès lors notre éternelle insatisfaite se montre sous des jours moins glorieux… Ceux d’une femme dépensière… Ceux d’une mauvaise mère… C’est d’une épouse capable d’adultère… Se laissant ainsi désabuser par sa triste vie, se laisse faner petit à petit…
C’est finalement là toute la prouesse de l’auteur… Peindre un tableau magnifique à partir d’un portrait de l’ennui… Insuffler tant d’émotions là où l’action n’a pas sa place… Rendre passionnant une femme passionnée qui n’a rien trouver pour la satisfaire et se détruira en conséquence…
Comment est-ce possible ? C’est pourtant simple : Emma est une anticonformiste… Et si le thème est toujours d’actualité, rendant ce personnage si moderne, c’est aussi ce qui causera tant d’ennuis à l’auteur et l’enverra en justice avant d’être acquitté ! Quand on vous dit que ce roman cache bien son jeu et s’avère particulièrement intéressant, même plus : magistral !


Alors, ce classique… On se le lit…?
Vous l’aurez compris, Roseline a adoré ce roman et tient à le défendre comme à lui rendre hommage par ces quelques mots… Car il n’est pas donné à tout le monde de passionner les foules avec un pareil drame de l’ennui… Emma n’arrive décidément pas à se satisfaire de ce qu’elle a et se laisse entraîner dans le tourbillon de la vie et de l’envie, ne parvient pas à le maîtriser et se laisse ainsi aspirer sous nos yeux envoûtés… Alors ne vous laissez pas intimider et plongez-vous sans appréhension ni crainte au coeur de ce roman passionnant… Il n’est pas si gros et se lit sans voir le temps passer : Laissez-vous donc tenter ! 

Enfin… Un dernier mot pour vous convaincre…?
Ne renoncez pas à la découverte de cette belle pépite pour des prétextes futiles… Si son étude a pu vous horripiler durant votre scolarité, sachez le redécouvrir d’un œil neuf et objectif… Si le prix vous semble lui aussi un obstacle, sachez que l’œuvre est disponible gratuitement et légalement au format numérique, notamment sur Amazon, c’est juste ICI ! Si enfin vous ne vous sentez pas de vous replonger au coeur de ses pages, sachez que le roman est disponible en version audible, là encore sur Amazon par exemple, c’est juste ICI. Vous n’avez plus d’excuses à présent… Laissez-vous tenter, vous m’en direz des nouvelles !

 

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