Quand le nom d’un auteur rime avec coup de cœur : “Le Premier Sang” Sire Cédric, aux éditions Le Pré aux Clercs et au format poche chez Pocket.
Le pitch : A Neuilly sur Seine, la riche femme d’affaires Madeleine Reich voit de profondes entailles s’ouvrir au niveau de ses joues et son visage ruisseler de sang… Un peu plus loin en banlieue parisienne, Eva Svärta et le lieutenant Erwan Leroy sont en planque en bas de l’immeuble d’Ismaël Constantin, un Nigérien quinquagénaire et surtout important trafiquant de drogue, lorsqu’un étage du bâtiment s’enflamme. 700 kilomètres plus bas, à Toulouse, Alexandre Vauvert enquête quant à lui sur la mystérieuse disparition de Pierre Loisel, un chef d’entreprise prospère… Ne vous fiez pas aux apparences : quand le passé ressurgit, le danger rôde… Et nos enquêteurs ne vont pas tarder à s’y confronter…
Sacré nom de Dieu mes amis, quel bouquin ! Vous voudrez bien m’excuser d’avoir juré tout en vous livrant un résumé d’une navrante médiocrité… Seulement je suis définitivement sous le sombre charme de cet auteur et il me fallait vous préserver la pleine et entière découverte de ce roman magistral… Un nouveau coup de cœur me concernant… Pourrais-je un jour être blasée par tant de talent ? Bien sûr que non !
Reprenant à la suite de son précédent roman (“De fièvre et de Sang” dont je ne saurais trop vous conseiller la lecture au préalable à l’opus qui nous concerne), c’est avec grand plaisir qu’on retrouve nos deux enquêteurs, lesquels investiguent chacun de leur côté : L’une à Paris, l’autre à Toulouse, la première évitant les appels de l’autre… Voilà que deux ans ont passé pour les séparer. Avec tout le talent qui lui sied, Sire Cédric use de sa plume tel un magicien d’une baguette pour nous happer sans délai au cœur même de son univers particulièrement angoissant. Les chapitres défilent et les cadavres s’empilent avant que les affaires ne se rejoignent et nos enquêteurs se retrouvent pour investiguer ensemble. Soumis à un suspense de tous les instants tant l’histoire ne manque pas de rebondissements, le lecteur se laisse bien volontiers piéger au cœur de cette intrigue diablement bien ficelée et prenante, fichtrement bien construit et angoissante, menée de main de Maître/Sire d’un bout à l’autre du roman jusqu’à un dénouement aussi réussi qu’ahurissant…
S’il peut être un peu dérouté de retrouver nos enquêteurs séparés, c’est en tout cas avec beaucoup de plaisir que le lecteur les rejoint pour assembler toutes les pièces du puzzle et faire toute la lumière sur cette sombre histoire. Si l’on est ravi de suivre notre colosse au cœur tendre Alexandre Vauvert, on l’est d’autant plus en rejoignant la fascinante Evä, dont la personnalité nous est peu à peu dévoilée et approfondie, nous conduisant à comprendre ce qui la ronge depuis si longtemps, les peurs qu’elle devra surmonter, le passé qu’elle devra affronter. Bien que différents, nos deux acolytes se complètent à merveille et font des étincelles quand ils enquêtent ensemble, aussi nous nous attachons à eux sans retenue aucune.
Toujours aussi vive, efficace et percutante, la plume est particulièrement soignée, le style travaillé, promesse d’un excellent moment de lecture aussi haletant que passionnant… Comme d’habitude…
En bref, j’ai décidément été bien avisée de suivre le précieux conseil d’Olivier Norek annoté en quatrième de couverture du dernier roman de Sire Cédric… C’était le premier d’une belle série de coups de cœur, et je ne compte plus m’arrêter…