Mes amis, qu’on se le dise : Jamais fin d’année n’aura été si compliquée… Tout part à vau-l’eau à tous niveaux, même ma santé semble vouloir me lâcher, les microbes ayant élu domicile au sein même de mon système immunitaire tandis que je me promenais de manière insouciante dans les allées de Disney… Sournoises ces petites bêtes-là…
Pour autant on ne lâche rien, jamais, c’est donc avec la gorge qui gratte et le nez qui mouche mais surtout avec un immense plaisir que je vous retrouve aujourd’hui dans le cadre de cette rubrique… Qui n’est pas tout à fait la mienne pour appartenir à mes mordus de lecture que son ma meilleure amie Laura, mon compagnon Franck et ma maman Roseline… Trois lecteurs parmi les plus proches de votre dévouée blogueuse que cette dernière a harcelés pour qu’ils s’unissent à elle et partagent avec vous leurs belles découvertes et autres coups de coeur pour des auteurs qu’elle ne connaît pas encore ou des livres qu’elle n’a pas encore lus… Car après tout : Plus on a de livres, plus on lit !
Si la semaine dernière voyait Laura inaugurer les festivités de ce dernier mois de l’année, c’est cette semaine au tour de mon compagnon Franck de vous présenter son ultime coup de coeur pour 2017… Je le laisse donc vous parler d’un livre paru chez Flammarion puis au format poche aux éditions J’ai lu : “Le vieux saltimbanque” de Jim Harrison !
Ce que dit la 4ème de couverture…
Dans ces mémoires à la troisième personne, l’écrivain au crépuscule de sa vie livre ses souvenirs : enfance, mariage, création littéraire, amours et amitiés, célébration des plaisirs de la table, alcools et paradis artificiels… Jim Harrison revient sur des épisodes tantôt fondateurs tantôt anecdotiques de son existence, un exubérant pied de nez à la mort qui se profile. Véritable testament littéraire, ces humbles et ultimes confessions en marge de toutes les conventions sont à l’image de Big Jim : plus libre, plus touchant et plus provocateur que jamais.
Franck a aimé… Oui, mais pourquoi ?
De ce texte, selon Franck, sourd la profonde humanité d’un homme qui ne s’est jamais remis de la perte de son père et de sa sœur, tués par un chauffard ivre… Son père de qui il tenait une passion pour la pêche à la truite… Lui, le panthéiste pour qui le genre humain et les arbres font partie d’une même nature, vivait avec la faune et la flore loin du tumulte du monde.
Il avait déjà eu envie d’écrire ses mémoires à 60 ans, persuadé qu’il mourrait à cet âge-là. 15 ans plus tard, il passe à l’acte, préférant à l’autobiographie classique un roman à la troisième personne. Il ne s’acharne pas à retrouver les vrais évènements de sa biographie, il nous livre ses souvenirs dans le désordre et au gré de sa plume.
L’humour est omniprésent chez celui qui était persuadé de mourir jeune, écroulé sur le plancher de sa maison ou près d’une des innombrables fontaines de Rome, ou encore affamé dans une chambre de bonne parisienne, perversement située au dessus d’un bistrot.
L’incipit du livre est aussi dense que son ensemble… Force est de constater qu’il ne veut être que lui-même, et prendre ses distances avec Dostoïevski et Faulkner qu’il a lus.
Les huit chapitres de ce livre, qu’il a d’ailleurs failli intituler “Le vieux bâtard”, nous dévoilent une épicurien, un très grand (pour ne pas dire boulimique) amateur de femmes, d’alcool, de tabac, de repas pantagruéliques. Solitaire, il aimait fréquenter les laissés pour compte. De même, sa femme, “le grand amour de sa vie”, est omniprésente dans ce livre.
On le suit aussi jusqu’en France, pays qu’il aimait énormément notamment pour sa gastronomie. Il y vendait étonnamment plus de livres qu’aux USA.
En tout état de cause, Jim Harrison était un lyrique mélancolique qui, face aux désordres du monde, opposait une qualité de vie.
Résumons-nous pour terminer…
“Je tiens d’emblée à éviter tout malentendu : Mon obsession pour la bonne chère et le vin n’a rien de répréhensible. Nous oublions trop aisément qu’à force de scruter la vie, nous perdons toute envie de la vivre”.
Big Jim, comme on l’appelait, a tiré sa révérence le 26 mars 2016 dans l’Arizona. Ce livre posthume est un émouvant testament littéraire où l’on retrouve toutes les qualités de ce grand écrivain américain du Michigan (dans l’Ouest américain) : La truculence, l’humour, le sexe, la mélancolie, l’humanité et l’amour des grands espaces… Nous livrant dès lors, peu de temps avant sa mort, un récit drôle et émouvant dans lequel il aborde de manière originale sa vie personnelle comme professionnelle, sous différents aspects, à travers différents thèmes…
Prolongez dès à présent cette captivante découverte en retrouvant tous les romans de cet immense auteur nous ayant quitté trop tôt… Ils sont disponibles dans toutes les bonnes librairies, en médiathèque sans doute, ou bien encore ICI !