Quand les mots manquent pour qualifier un roman où les éléments se déchaînent… A moins que ce ne soit justement l’auteure : “Juste après la vague” de Sandrine Collette, aux éditions Denoël.
Le pitch : Une famille… Neuf enfants et leurs parents… Une maison en haut d’une colline… Et de l’eau à perte de vue, la mer pour seul horizon. Un tsunami a dévasté tout le reste, les laissant en vie mais isolés du moindre secours comme du reste du monde… Et à la merci des éléments… Une barque pour seule échappatoire… Une barque trop petite pour contenir tout le monde… Trois devront rester…
Honte à moi qui connais assez peu cette auteure finalement, pour n’avoir lu d’elle que “Des nœuds d’acier” et “Six fourmis blanches“, et ce alors même que ces deux lectures, je les avais grandement appréciées. C’est donc avec une joie sincère que je l’ai rencontrée au Salon du Livre “Polar’Osny” en janvier dernier… J’ai pris plaisir à l’entendre parler de son dernier roman, et c’est en toute logique que je me le suis procuré… Dédicacé pour mon compagnon… Seulement je suis incorrigible et, cédant à cette littéraire tentation, je le lui ai chipé pour le lire en premier… Honte à moi, je sais… Mais j’assume complètement ce refus de priorité !
Je l’assume et même je le revendique car il aurait été fort regrettable de laisser pareil récit croupir au fin fond d’une PAL ! Sans concession ni condition, l’auteure ne perd pas la moindre ligne pour plonger son lecteur au coeur même d’un récit d’une rare intensité. Avec ses faux airs pourtant bien réalistes d’apocalypse, ce roman ne tarde pas à captiver son lecteur et à le prendre aux tripes, tantôt coincé sur cette colline devenue île, tantôt prisonnier de cette barque qui ne leur promet rien, toujours confronté à la nature et à ses éléments qui n’entendent pas les laisser patienter ou voguer tranquillement… Quand la nature est en colère, elle est redoutable et impressionnante… Dès lors elle devient un personnage à part entière dont il faut se méfier à chaque instant…
Pris dans ce piège à ciel ouvert, le lecteur n’a plus d’autre choix que de s’accrocher aux personnages comme à une bouée de sauvetage… Témoin privilégié et effaré de ces choix impossibles et effroyables auxquels l’auteur les contraint. Alors il se sent impuissant, mais aussi solidaire, coincé qu’il est dans la même galère, tournant dès lors sans discontinuer les pages de ce roman aussi prenant que poignant, dont la lecture ne peut décidément laisser indifférent.
Car ce récit est aussi servi par une plume d’une redoutable efficacité, particulièrement fascinante, traitant de thèmes très forts et nous faisant finalement vivre l’histoire au lieu de la lire. Une auteure qui se renouvelle et surprend, mais immanquablement captive à chaque intrigue…
En bref… De cette histoire je ne vous dirai rien de plus, si ce n’est qu’elle est aussi impressionnante que bouleversante… Qu’il faut la lire : C’est juste une question de survie…