Livres et vous ? Livrez-vous… Avec Nicolas Feuz !

Mes petits Bookinautes chéris ? Pour la dernière DreamBookGazette avant la pause estivale, je voulais marquer vos esprits et élargir vos horizons livresques en vous proposant de bonnes nouvelles à découvrir au gré de différentes interviews… Pour l’occasion, j’ai sollicité un auteur suisse que j’affectionne tout particulièrement et qui a su trouver du temps qu’il n’avait pas pour répondre à mes petites questions indiscrètes ! Je remercie très chaleureusement Nicolas Feuz et vous laisse à présent découvrir sa bibliographie et notamment “Les Passeurs et autres nouvelles“, son recueil fraichement paru aux éditions Okama : Bonne lecture !

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Nicolas Feuz, 51 ans, je vis à Neuchâtel, en Suisse, et j’y travaille dans la magistrature pénale depuis 24 ans : 12 ans comme juge d’instruction et 12 ans comme procureur, avec une spécialisation de 21 ans dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Parallèlement, j’écris des polars depuis 2010. À ce jour, j’ai écrit seize polars pour les adultes et trois polars pour les enfants de 10-12 ans. Depuis deux ans et demi, j’ai la chance de vivre partiellement de l’écriture. Je travaille actuellement comme procureur à 70% et devrais encore diminuer mon taux d’activité judiciaire à 50% au 1er janvier 2024.

Petit ou grand lecteur ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Grand lecteur dans l’âme, petit dans les faits hélas, surtout depuis que j’écris. Je lis des polars – principalement mais pas que – depuis l’âge de 12-13 ans. Mais comme beaucoup de gens, je lis essentiellement en vacances. Le reste du temps est consacré au travail de procureur, à l’écriture, à des lectures assez éclectiques à titre de recherches pour mes intrigues et à la promotion de mes livres. Avec un principe sacro-saint : je ne lis jamais quand je suis en période d’écriture, car le style des autres a une fâcheuse tendance à perturber le mien.

Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Mon premier coup de cœur a certainement été « Malataverne » de Bernard Clavel. Mon dernier – et ça va te plaire, mais c’est sincère – « Dans les brumes de Capelans », d’Olivier Norek.

Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à prendre la plume ? Quel a été ton déclic ?
Je dois mon déclic à Jean-Christophe Grangé : je sais, ce n’est pas très original car beaucoup d’auteurs de polars actuels le citent comme référence mais une nouvelle fois, c’est la vérité. Je me suis mis à écrire le scénario de mon premier polar, « Ilmoran – l’avènement du guerrier », immédiatement après avoir lu « Le Vol des cigognes ».

Tu reviens en librairie avec un recueil de onze nouvelles écrites entre 2013 et 2023 : Peux-tu nous en parler ?
Parallèlement à l’écriture des polars pour adultes et pour enfants, j’ai écrit des nouvelles, de longueurs variées, de styles différents, et dans divers cadres. Ainsi, j’ai écrit deux longues nouvelles (novellas) de style thrillers tendant vers le fantastique, à la demande de l’éditeur OkamaDernier Noël à Trapellun », parue dans le recueil « L’Étrange Noël de Sir Thomas », et « Les Passeurs », parue dans le recueil « Nuits blanches en Oklahoma »). J’ai également écrit deux nouvelles gores, à la demande de l’éditeur Gore des Alpes, et une nouvelle publiée dans un recueil en faveur de la lutte contre la maladie d’Alzheimer (« De mémoire en oubli », regroupant plusieurs auteurs, dont notamment Amélie Nothomb, Marc Lévy et d’autres noms prestigieux). Les autres nouvelles ont été écrites à la demande de médias suisses ou encore du musée d’archéologie de Lausanne. Au final, avec l’éditeur Okama, nous avons décidé de regrouper ces onze nouvelles dans un recueil portant le nom de l’une d’elles : « Les Passeurs ».

La nouvelle est un récit bien plus complexe à construire qu’il n’y paraît. Pourquoi avoir choisi ce genre littéraire ? En quoi ces nouvelles sont-elles différentes (ou pas) de tes romans ?
La nouvelle est effectivement un exercice de style complexe, surtout pour un auteur de polars attaché à l’effet de surprise et aux rebondissements finaux. Surprendre en 300 pages est beaucoup plus facile qu’en 10 pages. Ce que j’aime finalement dans ce recueil, c’est qu’on y retrouve probablement l’évolution de mon écriture durant dix ans, mais aussi des styles très variés : du polar bien entendu, mais aussi du thriller psychologique, du gore, du fantastique, du récit historique et même une nouvelle de Noël assez mignonne.

Pourquoi avoir choisi « Les passeurs » pour offrir son titre au recueil, par ailleurs préfacé par ton compatriote Marc Voltenauer ?
C’était le choix de l’éditeur et il me convient très bien. Il fallait un titre court et percutant pour ensuite ajouter « …et autres nouvelles ». Le titre correspond en outre à une des deux nouvelles les plus longues, celle qui ouvre le recueil. Il aurait probablement été plus difficile d’intituler le recueil « Il est interdit de baiser entre le 15 mars et le 15 avril » ou encore « Thelma et Louis », la nouvelle la plus gore du recueil, à tel point que l’éditeur a hésité à la publier, mais a finalement accepté de le faire, à la condition que le titre soit accompagné d’un avertissement : peut choquer, pour public averti.

As-tu déjà une idée pour tes prochaines pages ? Quels sont tes projets littéraires ?
Mes deux prochains polars sont écrits, édités et prêts à l’impression. Le prochain pour les adultes s’appelle « Le Philatéliste » et il sortira le 5 octobre 2023 en Suisse (le 12 octobre en France, en Belgique et dans le reste de la Francophonie). Il s’agira à 80% d’un one-shot et à 20% d’une suite de la série Jemsen. Je change d’éditeur et passe chez Rosie&Wolfe, la maison d’édition de Joël Dicker. Le suivant pour les enfants s’appelle « Black Justice 4.0 » aux éditions Auzou et il sortira en 2024. J’attaque maintenant l’écriture de la suite du « Philatéliste », prévue pour octobre 2024. Et parallèlement, je travaille aussi sur une adaptation en BD du « Miroir des âmes », un tournage TV en cours de ma nouvelle « Dernier Noël à Trapellun » et une adaptation Netflix du « Miroir des âmes ». Plusieurs projets de traductions sont également dans le pipeline, tant pour mes polars adultes (dans plusieurs langues) que pour mes polars jeunesse (en allemand). Je ne manque donc ni de travail, ni d’inspiration.

Question pêle-mêle : Quel est…
– Ton livre de chevet ? « Le Juge et son bourreau », de Dürrenmatt.
– Le livre qui cale ta bibliothèque ? « Les Pensées », de Pascal.
– Le livre que tu aurais rêvé d’écrire ? « Le Seigneur des anneaux », de Tolkien.
– Ta lecture en cours ? « Tombent les anges », de Marlène Charine.

Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
Je sèche… Je dirais : celui que je n’ai pas encore écrit, que je rêve d’écrire, mais que je n’écrirai probablement jamais.

Un petit mot pour la fin ?
Mon aventure avec Joël Dicker ne fait que commencer et je m’en réjouis. Lui et moi avons l’intention de collaborer sur le long terme. L’avenir nous dira si je peux avoir un jour, dans le cœur des Français, la même place que j’occupe actuellement dans le cœur des Suisses. Dans tous les cas, merci Aurélie de soutenir et d’accompagner les auteurs comme tu le fais si bien depuis tant d’années. A très vite, en salon !

Je remercie une nouvelle fois Nicolas Feuz pour s’être si gentiment soumis à ce petit interrogatoire littéraire ! A présent je vous invite à vous ruer en librairie pour découvrir la plume de cet auteur formidable, soit avec son recueil de nouvelles tout récemment paru aux éditions Okama, soit en plongeant dans l’un de ses romans : ils sont disponibles au livre de poche, donc très pratiques à glisser dans vos valises en plus d’être passionnants !

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