The place to read… Avec Sandrine Cohen !

Après le franc succès de l’opération des “Vitrines des Louves du polar“, les autrices et leur collectif solidaire sont revenus en novembre dernier avec “Les Louves sortent du bois“, une nouvelle initiative visant à promouvoir le polar francophone et ses plumes à travers la France et en Belgique. Quinze jours durant lesquels j’ai soutenu avec plaisir cette belle action en parlant des Louves que je connais déjà… Tout en allant découvrir celles que je ne connaissais pas ! C’est à cette occasion que j’ai sollicité Sandrine Cohen et c’est avec une joie immense que je l’ai vue m’accorder cette petite interview ! Je la remercie chaleureusement d’avoir répondu à mes petites questions indiscrètes et vous souhaite à présent une excellent lecture… Et une belle rencontre !

Quelle autrice êtes-vous ? Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis née pour raconter des histoires. En mots ou en images. Je suis dans l’ordre et le désordre scénariste, réalisatrice et autrice de roman. J’aime me plonger dans les abimes de l’âme humaine. Raconter ce qui ne se raconte pas, l’ambivalence, les émotions, la part secrète de chacun de nous.

Autrice et lectrice : Quelle place tient la lecture dans votre vie ?
Les livres m’ont sauvé la vie, j’ai toujours beaucoup lu, énormément lu. Depuis que j’écris, que j’écris et que je réalise des films, que j’ai ma fille, je lis un peu moins, cela reste une de mes ressources précieuses et j’ai des bibliothèques entières qui m’attendent. Je ne peux pas entrer dans une librairie sans rien acheter. Même aujourd’hui j’écris sans doute plus que je ne lis.

Y a-t-il un livre/auteur qui vous a poussée à prendre la plume ? Quel a été votre déclic ?
J’écrivais des scénarios pour réaliser des films. Je me suis mise à écrire des séries que tout le monde s’accordait à trouver formidable mais qui ne trouvaient pas de diffuseur. L’une de ces séries, « Les rescapés », qui raconte l’histoire de six rescapés d’un crash d’avion, a trouvé par trois fois des producteurs, ce qui est tout à fait rare et exceptionnel. En sortant d’un rendez-vous avec le troisième producteur potentiel qui m’avait dit qu’elle voulait « mettre son grain de sel », et après avoir compris que je ne réaliserai pas la série, mon cerveau m’a réveillé à trois heures du matin en me disant : « si c’est pour écrire pendant deux ans, écris un roman » Dès le lendemain matin, je me suis mise à l’écriture de ce roman à six personnages, mais l’histoire du premier rescapé, Samuel, faisait 150 pages. Je me suis dit que cela serait compliqué. J’ai pensé à « Tant qu’il y a de l’amour » qui est mon deuxième roman. Puis à « Rosine, une criminelle ordinaire » qui est devenu le premier.

Que diriez-vous pour nous présenter votre bibliographie ? Pourriez-vous nous parler de vos différents écrits ?
Mon premier roman s’appelle « Rosine, une criminelle ordinaire » et a reçu le Grand Prix de Littérature Policière en 2021. Il raconte l’histoire de Rosine, une femme ordinaire qui, un jour, commet l’irréparable, elle tue ses deux filles, elle les noie. Elle dit qu’elle est un monstre, qu’elle ne mérite pas de vivre. Mais, elle croise Clélia, qui est enquêtrice de personnalité et qui, elle, n’a rien d’ordinaire. Ensemble, elles vont enquêter sur le pourquoi. Pourquoi Rosine a fait ça ? Qu’est-ce qui, dans son histoire, a permis ce passage à l’acte ?
« Tant qu’il y a de l’amour », mon deuxième roman est l’histoire de quatre enfants, Achille, Jules, Arthur et Mathilde, qui ont quatre pères différents, et de leur mère Suzanne. Suzanne est une grande amoureuse, on dirait une dépendante affective, mais elle ne dirait elle pas ça, pourtant, à chaque fois qu’elle aime elle fait un enfant et elle ne tombe que sur des « bad guys ». N’empêche, liés par un indéfectible amour, ils ont tous réussi à créer un quotidien joyeux et fantasque, à l’image de leur mère. Jusqu’au jour de novembre ou tout bascule. Démarre alors une course folle pour les enfants pour rester ensemble.
Mon troisième roman à paraitre sera une nouvelle enquête de Clélia : « Antoine ». Un jour Clélia est appelée pour comprendre comment Antoine a pu tuer son père d’un coup de carabine : un accident de chasse dans une cuisine, cela laisse place à pas mal de question…
Je dois démarrer le quatrième qui parlera de la « folie ordinaire ». Je m’intéresse à l’être humain et aux points de bascule.

Comment vos intrigues s’immiscent-elles dans votre imaginaire ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’ai souvent une idée de personnage ou d’univers, ce peut être au détour d’une conversation ou d’une rêverie. Et puis soudain, un titre, un prénom, une envie. Ensuite, je tire les fils et l’inspiration vient de partout.

Comment expliquez-vous avoir basculé du côté obscur de la littérature ?
J’écris du noir car le début de ma vie l’a été et que j’ai dû faire une enquête pour le comprendre. J’ai aussi énormément lu sur la nature humaine, les traumas, les déviances… Tout cela fait aujourd’hui ma « base » de travail et d’écriture.

Autrice et Louve du Polar : Pourquoi avoir choisi de rejoindre ce collectif solidaire ?
J’aime les collectifs et ceux de femmes, la sororité. Le partage est une de mes valeurs essentielles.

Seul(e) on va plus vite… Ensemble, on va plus loin : Que vous apportent les Louves depuis la création du collectif ?
Des amies, des lectures, l’impression de ne pas être seule, l’identification à des écrivaines de talents… Tant.

Question pêle-mêle : Quel est…
• Votre livre de chevet ? « La légèreté » de Catherine Meurisse.
• Le livre qui cale votre bibliothèque ? « Vipère au poing » de Hervé Bazin.
• Le livre que vous auriez rêvé d’écrire ? Mon prochain livre !
• Votre lecture en cours ? « La prochaine fois que tu mordras la poussière » de Panayotis Pascot.

Si vous deviez comparer votre vie à un roman, lequel serait-ce ?
« Les misérables » avec une fin heureuse.

Avez-vous déjà une idée pour vos prochaines pages ? Quels sont vos projets littéraires ?
J’ai l’idée de mon 4ème livre, Rosemonde donc sur la folie ordinaire, puis une nouvelle enquête de Clélia et je veux me remettre aux Rescapés.

Un petit mot pour la fin ?
Lisez, aimez, dansez.

Encore un immense merci à Sandrine Cohen pour ce bel échange à l’issue duquel il me tarde plus encore de me plonger dans ses deux romans !

Laisser un commentaire