Mes chers amis, tâchons pour l’heure de ne pas laisser notre mauvaise humeur gâcher une journée à potentiel de nullité déjà bien élevé ! Une journée qui ne s’annonce pas facile en effet, pour une semaine à l’issue de laquelle je n’aurai même pas le bonheur de me ruiner en toute impunité au coeur d’un Salon littéraire… Non pas qu’il vienne à manquer durant le week-end puisqu’il y a notamment ceux de Châteauroux et de Hyères… Seulement mon compte en banque ne se réapprovisionne pas tout seul, et la lectrice passionnée que je suis se voit contrainte forcée d’une petite pause de temps en temps, c’est ainsi…
Alors non, ne laissons pas ces nuages assombrir notre horizon brillant d’un resplendissant soleil ! La vie est belle, et si tel n’est pas le cas, il faut se forcer à la rendre comme tel, pour ne jamais rien regretter ! Alors on garde le sourire, toujours et on avance, toujours… Et on trouve de quoi se réjouir : Toujours !
Et c’est toujours plus facile quand il s’agit d’un mercredi, le jour J pour vous parler lecture de 1001 façons différentes en compagnie de mes mordus de lecture que sont Laura, Franck et Roseline ! A chacun son coup de coeur, à chacun sa spécialité, ceux-ci m’envoient des messages à tour de rôle, me permettant ainsi de rédiger un article à votre attention et d’alimenter ainsi leurs rubriques respectives ! Et ce jour, c’est le tour de ma chère Maman Roseline, laquelle s’apprête à vous parler d’une de ses fameuses lectures classiques… Vous savez, de celles qui ont pu pourrir notre jeunesse et notre scolarité… Taratata, je ne vous laisserai pas partir si vite mes petits chéris ! Moi aussi je me suis retrouvée à la même place que vous, je sais que les classiques n’ont pas bonne réputation… Ce qui, avec un tant soit peu de recul, n’est absolument pas mérité, car ils n’ont rien demandé pour se voir imposés dans notre cartable au collège ou au lycée… Alors on leur laisse une chance et on lit ce que souhaite nous dire Roseline à leur sujet ! En grande adepte du classique, elle a répondu présent lorsque je lui ai exposé mon idée de vouloir dépoussiérer lesdits objets couverts d’infamie ! Seulement ma mère ne manque pas d’idées : Pourquoi se contenter des romans lorsqu’on a tant à découvrir au fin fond de notre grenier ! Aussi ai-je le plaisir de présenter avec elle l’œuvre d’un grand poète, sans doute l’un des plus grands et les plus appris durant notre parcours scolaire : Les Fables de Jean de la Fontaine…
Bon… De quoi ça parle ?
Non mais sérieusement… Qui ne connaît pas les Fables de La Fontaine ? Est-il vraiment nécessaire de présenter ces textes qui ont bercé l’enfance de tout un chacun ? Une fois n’est pas coutume, je trouve la présentation qu’en fait les éditions Livre de Poche particulièrement chouette, au point que je vous en laisse ici découvrir la teneur dans toute sa splendeur plutôt que de la dénaturer à vouloir la résumer…
“Les Fables occupent une place singulière dans notre mémoire : par le souvenir que nous gardons de ces poèmes devant lesquels nous sommes restés enfants, mais aussi par la grâce de tant de vers devenus proverbiaux et que notre parole quotidienne fait renaître. Et tout se passe comme si une correspondance secrète se maintenait de siècle en siècle entre ces Fables et l’identité de notre pays comme de notre langue.
Le premier recueil paraît en 1668, et le second dix ans plus tard. Le succès est immense et les poèmes, alors, appartiennent pleinement à leur temps : la France du règne de Louis XIV. Mais le mystère de leur pouvoir est de s’émanciper très vite de cet environnement immédiat, d’éclairer nos réalités successives, d’allier de manière toujours éclatante le particulier et l’universel. Dans cette «comédie à cent actes divers, / Et dont la scène est l’Univers», le texte se dérobe à toute signification définitive. Mais La Fontaine, à chaque page, nous convainc que la poésie, à ses yeux, demeure instrument de connaissance : il existe une beauté du savoir – et nous ne cessons pas de la retrouver en lui.”
Le premier recueil paraît en 1668, et le second dix ans plus tard. Le succès est immense et les poèmes, alors, appartiennent pleinement à leur temps : la France du règne de Louis XIV. Mais le mystère de leur pouvoir est de s’émanciper très vite de cet environnement immédiat, d’éclairer nos réalités successives, d’allier de manière toujours éclatante le particulier et l’universel. Dans cette «comédie à cent actes divers, / Et dont la scène est l’Univers», le texte se dérobe à toute signification définitive. Mais La Fontaine, à chaque page, nous convainc que la poésie, à ses yeux, demeure instrument de connaissance : il existe une beauté du savoir – et nous ne cessons pas de la retrouver en lui.”
Et… Qui les a écrites ?
Et bien les Fables de la Fontaine sont l’œuvre de… Jean de la Fontaine ! Là je vous épate, n’est-ce pas ? Plus sérieusement Jean de la Fontaine est né le 08 juillet 1621 à Château Thierry, dans l’Aisne (autrement dit dans ma région). Illustre poète français pour ses Fables, il est également à l’origine de contes, de pièces de théâtre, de livres d’opéra et autres poèmes divers. Resté à l’écart de la Cour Royale, il n’en reste pas moins un proche de Nicolas Fouquet et côtoie différents Salons. Reçu à l’Académie Française en 1684, il prendra parti pour les Anciens dans la célèbre Querelle des Anciens et des Modernes (Allez, un petit effort, on étudie ça au lycée…!) pour s’être lui-même inspiré de fabulistes de l’Antiquité tels qu’Esope. Il insufflera à chacune de ses Fables un aspect moraliste qui conduira à la célébrité puis la postérité de l’œuvre après la mort de son auteur le 13 avril 1695 à Paris.
Ok… Et pourquoi le (re)lire ?
Avouez que ça ne vous dérangerait pas tant que ça, finalement ? Les Fables de la Fontaine, on les connaît tous, chacun d’entre nous en a au moins appris une pour la réciter bien sagement devant son maître d’école durant sa scolarité primaire, et ses vers, étrangement, nous sont restés en tête…
Pour ma part, je me souviens avoir appris “Le Loup et l’Agneau” et “Le Corbeau et le Renard“, mais aussi “Le Lièvre et la Tortue” et “La Cigale et la Fourmi” ou encore “Le Chêne et le Roseau” et “La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf“, des Fables cultissimes dont les vers sont encore gravés dans ma mémoire… Ma mère aussi se souvient des deux premières, apprises à l’école et parmi ses préférées à ce jour encore…
Les Fables de La Fontaine font tellement partie de mon histoire que j’ai encore ce magnifique livre relié qu’on m’a offert, regroupant toutes les Fables illustrées par Gustave Doré… Le bouquin est monstrueux mais magnifique, qu’on se le dise… La Fontaine m’a également valu un 20 en classe de 4ème pour un devoir de Français… Aussi je l’apprécie, voyez-vous…
Il ne s’agit pas de moi cependant, mais de ma chère Maman Roseline qui, elle aussi, adore les Fables de la Fontaine. Car au-delà de cette nostalgie qu’elle nous procure, les Fables constitue bien plutôt une œuvre intemporelle et éternelle, encore riche d’enseignements de nos jours, tant elles nous offrent un regard moralisateur mais aussi plein d’humour sur la société… Celle de l’époque bien sûr… Mais la nôtre aussi, à n’en point douter, jetant un regard bienveillant mais aussi mordant sur la nature humaine et ses curieux défauts…
Alors ce classique… On se le lit ?
Mais bien sûr qu’on le lit et le relit, et plutôt deux fois qu’une ! C’est une œuvre peu commune que ma mère a choisi aujourd’hui, et pourtant c’est une œuvre appréciée et présente dans tous les cœurs et les esprits… Je vous invite à vous replonger dans l’une d’elle, rien que pour le plaisir… C’est très court, alors relisez donc vos préférées, juste pour faire remonter à vous bien des souvenirs… Et d’autres choses encore… Si les éditions que je vous ai présentées vous paraissent trop chères, sachez que les Fables sont aussi disponibles à titre gratuit en version numérique ICI… Alors n’hésitez plus et retrouvez donc ces petites morales qui vous sont chères…
“- Attaché? dit le loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours; mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître loup s’enfuit, et court encor.”
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître loup s’enfuit, et court encor.”
Le Loup et le Chien