Livres et vous ? Livrez-vous… Avec Béatrice Nicodème !

C’est encore un week-end bien chargé que celui-ci mes amis : Après un passage éclair par Nantes pour une double interview dans une petite radio locale, c’est en direct live de Gradignan que je publie ce jour mon article avant de rejoindre la Cité Toulousaine pour une dernière escale ce dimanche… On pourra donc me qualifier de blog-trotteuse littéraire sans que j’en prenne ombrage, bien au contraire !
Mais même en vadrouille je n’oublie pas mon blog et ses diverses rubriques que je prends tant de plaisir à alimenter… D’ailleurs on pourra dire de moi que je m’éparpille et pourtant il n’en est rien, c’est juste que je diversifie pour vous parler lecture de 1001 façons possibles ! Et le samedi étant le jour consacré à mes petites interviews chéries, je suis une fois de plus partie à la rencontre d’auteurs et autres acteurs essentiels à la scène littéraire, ceci afin de découvrir leurs lectures et le lecteur qui sommeille en chacun d’eux…
Ou plutôt la lectrice ! Car c’est une talentueuse auteure confirmée que je m’apprête à vous présenter dans la foulée ! Toujours dans l’optique de préparer mon intervention à la bibliothèque de Marcouville le 20 octobre prochain en présentant des lectures accessibles à un public de jeunes adultes, c’est avec joie que j’ai récemment pu découvrir la plume de Béatrice Nicodème avec son roman “Il n’est si longue nuit“, paru aux éditions GulfStream le 16 août dernier…
Pourtant le pari n’était pas gagné car, bien qu’appréciant les romans historiques, la Seconde Guerre Mondiale n’est clairement pas ma période favorite… Pour autant j”ai suivi mon instinct et pris le risque de me plonger dans ce bouquin… Et le pari a payé puisque ce livre fut l’une de mes plus belles surprises de la rentrée !
Une si belle surprise qu’il me fallait la poursuivre et tenter le coup de réaliser une petite interview à combiner avec ma petite chronique si difficile à rédiger pour retranscrire mon ressenti le plus fidèlement possible… J’ai donc pris mon courage à deux mains pour partir à l’assaut du clavier en dépit du court délai que je m’accordais… Et bien m’en a pris puisque Béatrice Nicodème s’est bien volontiers prêtée au jeu de mes petites questions indiscrètes ! Voilà qui me réjouit comme jamais et je ne l’en remercierai jamais assez !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse à présent découvrir ses réponses… Bonne lecture !

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Béatrice Nicodème est bien mon nom, ce n’est pas un pseudo ! J’écris depuis maintenant plus de trente ans. Pendant plus de dix ans, je n’ai eu que mes temps de loisir pour écrire, car j’étais maquettiste dans des magazines pour la jeunesse. C’était assez “sportif”, car écrire de façon discontinue oblige à retrouver sans cesse le fil de l’histoire. Or j’aime, quand j’en suis à la phase de rédaction (qui suit une longue phase de réflexion), sentir la présence presque permanente de mes personnages. Je n’osais pas espérer pouvoir un jour vivre de ma plume ! Pourtant, et c’est la preuve qu’il faut toujours croire à ses rêves, j’ai pu un jour quitter mon emploi et me consacrer totalement à l’écriture. Cela remplit une partie très importante de ma vie.
 
Petite ou grande lectrice ? Quelle place tient la lecture dans votre vie ?
J’ai toujours adoré lire, depuis l’époque où j’ai déchiffré pour la première fois toute seule “Les Malheurs de Sophie” de la Comtesse de Ségur. Je me vois encore rentrant de la bibliothèque en courant comme une dératée dans la rue tellement j’avais hâte de commencer à lire le roman emprunté ! J’ai en permanence plusieurs livres d’avance (ou plutôt en retard) sur ma table de nuit. L’idée que je pourrais attraper la grippe ou me casser les deux jambes et ne pas avoir un stock à côté de moi serait insupportable.
 
Quel a été votre premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Pour le premier, c’est très facile. Ce fut sans aucun doute “Le Chien des Baskerville” de Sir Arthur Conan Doyle. C’était le premier roman policier que je lisais, et cela a été un véritable coup de foudre, qui a déterminé ma vocation d’auteur de romans policiers. Même si aujourd’hui je ne me consacre plus exclusivement au policier, le goût du mystère et de l’enquête ne m’a jamais quittée.
Récemment, j’ai énormément aimé “L’Odeur de la forêt“, d’Hélène Gestern, qui nous fait voyager entre la Grande Guerre et aujourd’hui au fil d’une enquête généalogico-historique envoûtante. Depuis que je me suis lancée dans des recherches sur ma famille, ce type d’enquête qui rejoint la grande Histoire me passionne.
 
Y a-t-il un livre/auteur qui vous a poussée à écrire ? Quel a été votre déclic ?
Eh bien vous avez déjà la réponse ! Sir Arthur Conan Doyle, sans aucun doute. Mais peut-être que n’importe quel autre auteur de roman policier “génial” m’aurait montré ma voie…
 
Pouvez-vous nous présenter votre dernier roman ?
Paru aux éditions Gulf Stream, “Il n’est si longue nuit” s’adresse aux ados, jeunes adultes et adultes. J’avais déjà écrit deux romans sur la Seconde Guerre mondiale : “Ami, entends-tu…” qui se passe à Nantes pendant l’Occupation, et “Vous ne tuerez pas le printemps” qui met en scène une jeune Anglaise parachutée en France pour le SOE (un service créé par Churchill pour venir en aide aux pays occupés). Je ressentais le besoin d’explorer un troisième volet : la vie des jeunes Allemands sous le nazisme. Je n’en savais pas beaucoup plus que ce qu’on apprend au lycée, c’est-à-dire très peu de choses. Je me suis donc abondamment documentée, comme je le fais toujours lorsque je prépare un roman historique, et j’ai découvert que ces années noires avaient été au moins aussi terribles pour les Allemands que pour nous. Dans mon roman, j’ai mis en scène de nombreux personnages qui ont tous des orientations idéologiques différentes (certains vont d’ailleurs évoluer au fil du roman). Leurs vies personnelles sont marquées par l’Histoire et leurs destins s’entrecroisent, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire…
 
Quel livre auriez-vous rêvé d’écrire ?
Pfff… Là, je sèche, il y en a vraiment trop ! Mais la question est intéressante car, pour moi, un bon roman est en effet un roman dont je me dis que j’aurais aimé en être l’auteur. C’est aussi un roman qui me donne envie d’écrire (les mauvais sont plutôt démotivants), et qui stimule mon imagination. Quant aux romans qui me font penser : « A quoi bon écrire ? », je les referme en général bien avant le dénouement.
 
Si vous deviez comparer votre vie à un roman, lequel serait-ce ?
Je vais encore une fois éluder la question en vous disant juste que, lorsque je vis des choses très difficiles, j’essaie de m’imaginer qu’elles ne sont pas tout à fait réelles, et de me voir en personnage de roman qui les traverse et qui s’en sortira plus forte, forcément, comme la plupart des personnages de roman. Cela n’aide pas toujours, mais cela donne un peu de recul. Ma vie serait donc comparable à une multitude de romans très divers…
 
Quel est votre livre de chevet ? Celui qui cale votre bibliothèque ? Votre lecture en cours ?
Je n’ai jamais pu dire quel était mon auteur préféré, mon compositeur préféré, mon peintre préféré, mon roman préféré… Ce serait réducteur, et de plus cela fluctue selon les périodes. Pour vous donner tout de même un semblant de réponse, le roman que j’aime trouver sur ma table de nuit quand je suis fatiguée, découragée, mélancolique, est un roman anglo-saxon (rien que les noms de personnes et de lieux me font rêver) qui vous emporte dans une histoire qu’on ne peut pas lâcher. J’aime aussi beaucoup qu’une histoire soit vraie, qu’elle fasse revivre quelqu’un qui a réellement existé.
Quant à ma lecture en cours… Mes lectures en cours, plutôt, cela fera une habile transition avec la question suivante ! Depuis que j’écris des romans historiques, une grande partie de mes lectures concerne la période dans laquelle j’ai décidée de me plonger. Actuellement, donc, la Grande Guerre, qui occupe une partie de mon temps depuis plus d’un an puisque j’ai écrit un roman pour adultes sur ce thème. Le roman est en lecture chez plusieurs éditeurs et je ne sais pas encore s’il trouvera sa place… J’ai enchaîné avec un petit livre à diffusion uniquement familiale sur un de mes aïeuls. Et… on arrive à la question suivante !
 
Avez-vous déjà une idée pour votre prochain roman ?
Le suivant, donc, concernera la même période avec, là encore, des allers-retours entre le passé et le présent puisqu’il s’agira très probablement d’une enquête menée par un personnage actuel. Mais je n’en dis pas beaucoup plus. Pas seulement par une sorte de superstition, mais parce que mon projet est encore flou. Je ne sais même pas encore si le roman sera destiné aux adultes ou aux adolescents…
 
Un petit mot pour la fin ?
On dit que les chats on neuf vies… Les humains qui lisent en ont des centaines. N’est-ce pas une belle revanche sur l’existence qui est vraiment trop courte et si souvent soumise à des contraintes et à des limites ?
 
 
Voilà donc la lectrice qui se cache derrière cette auteure de grand talent dont je regrette amèrement d’avoir découvert la plume si tardivement ! Il ne fait nul doute à présent que plusieurs de ses titres figurent en bonne place dans ma wishlist, et pour cause : Elle fait partie de ces rares auteurs qui ont su me captiver en me plongeant au coeur de cette sombre période de l’Histoire qu’est la Seconde Guerre Mondiale, avec laquelle j’ai toujours éprouvé quelques difficultés sans pouvoir me l’expliquer…
Encore une fois je remercie bien chaleureusement cette charmante auteure de s’être prêtée de si bonne grâce à ce petit défi littéraire, et vous invite désormais à la découvrir sitôt cette interview terminée, notamment avec “Il n’est si longue nuit“, son tout dernier titre que j’ai dévoré et dont vous pourrez retrouver ma chronique juste ICI ! Me reste à vous souhaiter de belles lectures : Vive les livres et ces 1001 vies qu’ils nous offrent à chaque chapitre !

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