Parce que le petit Chaperon Rouge n’a qu’à bien se tenir : “Thérianthrope” de Michael Fenris, paru aux éditions Prisma.
Le pitch : Rock Hill ou le théâtre d’un effroyable crime. On vient de retrouver un corps atrocement mutilé et pour cause : en partie dévoré par son assassin. Dépêché sur place, c’est une sinistre affaire qui attend l’inspecteur Ernesto Guzman, même si l’identité du meurtrier ne semble faire aucun doute : L’ancien garde forestier Mitchell Hiker s’est en effet échappé de l’asile où il était interné depuis six mois, persuadé d’être un loup-garou… Ne reste plus qu’à l’attraper, avant que les cadavres ne viennent à s’empiler…
Ne vous fiez pas à l’apparente bonhomie de cet auteur, celui-ci aura tôt fait de vous mettre sous tension à l’instant même où vous jetterez un œil sur l’un de ses romans, quand bien même il vient à varier les genres comme les thèmes ! Après m’être retrouvée cernée de feuilles à la frontière canadienne et m’être retrouvée seule au monde en plein New York, me voilà embarquée au fin fond du Colorado avec un serial killer qui se prend pour un loup-garou… Habile révision du petit Chaperon Rouge comme le laisse à penser cette superbe couverture…
Pour autant l’histoire n’a rien d’un conte pour enfants ! L’auteur vous livre bien davantage un incroyable thriller, aussi prenant qu’inquiétant. Si l’identité du tueur ne fait pas l’ombre d’un doute alors que l’histoire démarre sur les chapeaux de roue, n’ayez donc crainte de vous ennuyer, vous n’aurez même pas le temps de l’envisager !
Alternant les chapitres et la traque, tantôt côté tueur, tant côté police, on se laisse volontiers happer par cette atmosphère angoissante à souhait que l’auteur parvient à distiller. Car le profil du meurtrier est plus ambigu qu’il n’y paraît et les recherches ne s’annoncent pas si aisées…
L’enquête s’annonce donc prenante, mais aussi enrichissante, l’auteur nous apportant ce qu’il faut d’informations et d’éléments pour rendre le tout parfaitement crédible tout en saupoudrant son intrigue d’un soupçon de fantastique.
Dès lors à la merci d’un auteur sombrement inspiré, le lecteur se retrouve soumis à un suspense de tous les instants d’un bout à l’autre de ce roman qu’il ne parviendra pas à lâcher jusqu’à un dénouement tout à fait réussi.
Servi par une plume toujours aussi fluide, efficace et captivante, sans doute nourrie de nombreuses influences américaines, tant littéraires que cinématographiques, ce récit n’a aucun mal à entraîner son lecteur pour un moment de lecture des plus haletants.
En bref, c’est un tiercé gagnant pour cet auteur passionnant, dont j’entends bien découvrir le reste de sa bibliographie !