Mes chers amis… Je crois bien qu’en ce moment ma vie ressemble décidément aux plus grandes montagnes russes : Je grimpe au sommet pour dégringoler en chute libre… Je m’envole au plus haut pour redescendre en piquet… Autrement dit, ma vie n’est qu’une série de loopings plus ou moins bien anticipés… C’est à la fois exaltant et effrayant… Je manque peut-être de vitamines : certainement pas d’adrénaline !
Mais si je poursuis ma vie à vitesse grand V, je n’oublie pas cependant de faire escale par ici avant ma prochaine envolée, le temps de partager avec vous l’une de ces petites interviews de ma spécialité ! Vous n’êtes pas sans savoir en effet que j’aime à rencontrer ces auteurs et autres acteurs essentiels à la scène littéraire, ceci afin de vous dévoiler leurs lecteurs mais aussi le lecteur qui sommeille en chacun d’eux…
Si je ne suis pas peu fière de vous (re)présenter ce cher hôte qui me fait l’honneur de passer par mon blog aujourd’hui, je constate à mon grand dam que la mémoire commence à me faire défaut… Poissons gras et œufs sont donc envisagés pour mon prochain déjeuner, mais en attendant il y a un auteur qui patiente dans mon antre littéraire…
Un auteur au talent certain qui met son imagination débordante au service de sa plume depuis maintenant plusieurs romans… Une plume que j’ai découverte avec la Trilogie du Boiteux, voilà longtemps déjà… Bien trop longtemps même, puisque mon dernier article le concernant remonte à février 2017 !
Depuis j’ai aussi eu la chance de pouvoir le rencontrer : D’abord en avril 2018, au Printemps du Livre de Montaigu, à l’occasion duquel je me laissais séduire par “L’Orme aux loups“, un court roman d’un tout autre genre puisqu’on y change d’époque comme de décor : Direction Sancerre au XVIème… Mon voyage dans le temps a cependant connu un (pas si) léger retard puisque je ne l’ai fait que cette année, après avoir rencontré une nouvelle fois Thierry Berlanda à Nemours d’abord et puis à Mennecy ensuite, où je me procurais alors “L’Affaire Creutzwald“, ma toute dernière plongée dans sa bibliographie qui m’a emmenée en Moselle pour une intrigue teintée de surnaturel cette fois-ci…
Ma lecture de ces deux bouquins, outre la sortie au format poche de “L’insigne du boiteux“, formidable premier opus de sa trilogie, ne pouvaient constituer plus bel alibi pour vous en parler : Vous l’avez donc compris mes chers amis, c’est bel et bien Thierry Berlanda qui m’a fait l’honneur et le plaisir de se prêter au jeu de mes petites questions indiscrètes aujourd’hui et je l’en remercie !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse à présent découvrir ses réponses : Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis simplement un type qui fait ce qu’il sait faire. Un pommier fait des pommes, moi je fais des livres. C’est tout aussi naturel et aussi peu méritoire que cela !
Petit ou grand lecteur ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Les écrivains ne sont pas nécessairement les plus grands lecteurs. Je connais des gens qui lisent bien davantage que moi, et qui surtout se laissent plus facilement embarquer que moi dans leur lecture. Un écrivain, il faut vraiment qu’il soit scotché par un livre pour ne pas développer malgré lui ce que j’appelle “le syndrome du stylo rouge” : ici, je souligne parce que vraiment j’aurai aimé trouver cette formule ou cette tournure ; là, je grimace parce que c’est vraiment mal foutu… Bref, un écrivain ne lit pas facilement de manière complètement innocente.
Quel a été ton premier coup de coeur littéraire ? Et le dernier ?
Le premier coup de cœur, si je m’en souviens bien, devait être “Croc Blanc” de Jack London. Ce n’est pas très original, je crois que beaucoup de gens de ma génération ont démarré leur vie de lecture avec ce chef d’œuvre. Le dernier coup de cœur, j’ose à peine le dire parce que ce n’est pas un roman, mais un livre de philosophie : “Phénoménologie matérielle“, de Michel Henry.
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à écrire ? Quel a été ton déclic ?
Le pommier ne fait pas de pommes parce qu’il aurait été déclenché par d’autres pommiers, mais parce qu’il est lui-même un pommier. Il y a bien sûr des écrivains que j’admire (Homère, Dostoïevski, Maupassant, parmi tant d’autres), mais chacun agit selon sa propre nécessité et suit sa propre voie.
Peux-tu nous parler de tes romans ?
Mes romans sont souvent ce qu’on appelle des romans noirs. Pourquoi ? Parce que je pense que le noir est un bon “fond de sauce” littéraire, idéal pour faire ressortir toutes les couleurs de la vie. Qu’ils soient des romans policiers historiques (L’Orme aux Loups), des policiers (L’Affaire Creutzwald), des techno-thrillers (Naija ou Jurong Island) ou des thrillers pur jus (L’insigne du Boiteux et les deux tomes suivants de la même trilogie) sont toujours pour moi des occasions de dévoiler le secret des sentiments humains, parfois terribles et parfois magnifiques. D’ailleurs, ce qui passionne les gens, au fond, c’est toujours l’aventure humaine. Imaginez un roman dans lequel il n’y aurait aucune humanité (ou des substituts d’humanité, sous forme d’animaux) : ça n’intéresserait personne…
Quel livre aurais-tu rêvé d’écrire ?
Disons que je rêve surtout d’écrire le mieux possible mon prochain livre. Mon rêve ne consiste pas à écrire ou à avoir écrit le livre d’un autre, mais à écrire le mien d’une façon qui ne me laissera pas un goût d’inachevé.
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
Je ne la comparerais pas à un roman, mais à “L’Odyssée” d’Homère, une épopée que je relis tout le temps. Pourquoi ? Parce que c’est l’histoire d’un type qui reste fidèle à lui-même, bien que les circonstances le contraignent de toute part.
Quel est ton livre de chevet ? Celui qui cale ta bibliothèque ? Ta lecture en cours ?
Le livre qui est ma référence absolue, outre “L’Odyssée” et à part les très grands livres de philosophie qui constituent mon socle intellectuel, c’est “Les Frères Karamazov” de Dostoïevski. Et celui que j’ai terminé hier soir, dans des moments volés à mon planning d’écriture très chargé, est un livre de Denis Parent, “Les chroniques de Marie, pleine de grâce“, qui est un chef d’œuvre d’humour, de finesse et de poésie.
As-tu une idée pour ton prochain roman ? D’autres projets littéraires en préparation ?
Oui j’ai une idée très précise de mon prochain roman, et même du suivant. Le premier, je suis en train de l’écrire et je prévois de le terminer au printemps. Et le second sera prêt en 2020, à une date encore indéterminée…
Un petit mot pour la fin ?
Les fins sont toujours provisoires. D’ailleurs, nous nous reverrons, Aurélie. Merci !
Voilà donc quel lecteur se cache derrière ce formidable auteur qu’est Thierry Berlanda… Un talent tellement riche et varié qu’il… Oui mes amis, qu’il a déjà fait l’objet de mes petites extorsions littéraires par le passé ! Honte à moi qui ne m’en suis pas rappelé mais qu’à cela ne tienne : C’est amusant de voir l’évolution de nos lectures et ressentis au fil des années ! A charge pour vous de dénicher le précédent interrogatoire pour mener l’enquête et déceler les dissemblances ! ^^ En attendant n’hésitez pas à découvrir toute la bibliographie de Thierry Berlanda, et notamment “L’insigne du boiteux” qui vient tout juste de paraître au format poche aux éditions De Borée et dont vous pourrez retrouver ma chronique juste ICI… Mais n’hésitez surtout pas à revenir m’en parler ! Belles lectures à tous !
Chère Aurélie, je suis charmé et touché par votre lectures de mes romans, et par la façon très agréable dont vous en parlez. Merci !