Une jolie découverte que cette fresque familiale teintée d’émotions : “La commode aux tiroirs de couleurs” d’Olivia Ruiz, paru aux éditions JC Lattès.
Le pitch : A la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite d’une commode, cette fameuse commode que son aïeule chérissait tant et tenait sous bonne garde, cet intrigant meuble qui a, dès lors, affolé son imagination et monopolisé son attention depuis sa plus tendre enfance. Alors cette nuit, elle se lance dans l’exploration de chacun de ses tiroirs… Autant de “renferme-mémoire” lui révélant la vie de Rita, ses souvenirs, ses secrets, comme des petits bouts d’elle-même disséminés depuis qu’elle a quitté l’Espagne de Franco pour se (re)construire en France…
A vous je l’avouerai bien volontiers : Quand j’ai appris que la “Femme chocolat” publiait son premier roman cette année, cela ne m’a pas fait grand effet… Parce que je ne la connais qu’à travers ce portrait, très réducteur je l’admets, et que je ne l’ai jamais spécialement écoutée… Aussi aurais-je sans doute oublié cette parution sans autre forme de procès… Mais c’était sans compter l’élogieuse présentation que m’en a fait Delphine, libraire passionnée et gérante de la belle Maison de la Presse du Touquet ! J’ai finalement suivi ses précieux conseils lors de mon escapade le week-end dernier pour m’y plonger sans délai…
Et je ne suis pas déçue de m’être laissée tenter ! En effet, l’auteure nous démontre ici ses talents de conteuse en nous livrant l’histoire de Rita, l’Abuela chérie de la narratrice qui reprend vie tandis que ses souvenirs nous sont dévoilés, ses secrets révélés au gré des tiroirs qui s’ouvrent et des chapitres qui défilent.
Avec la dictature franquiste en toile de fond et au gré de plusieurs générations, Olivia Ruiz aborde ainsi les thèmes de l’exil, de la mémoire familiale et sa transmission, des secrets et leur respect, cet irrépressible besoin aussi de renouer avec ses racines, essentielles pour bien avancer dans la vie. Des thèmes qu’elle aborde non sans poésie, entraînant ainsi son lecteur dans un petit tourbillon d’émotions diverses et variées tout au long d’une lecture qui se veut à la fois simple et rapide.
S’il s’agit bel et bien d’un roman, on peut légitimement penser que l’auteure a pu s’inspirer de sa propre histoire pour l’imaginer, ce qui rend ce récit, déjà plein de saveurs et de couleurs, d’autant plus touchant et émouvant, mais également empreint d’une certaine nostalgie.
Un récit dont il faut encore une fois souligner la poésie qui s’en dégage, au travers d’une plume fluide, élégante et agréable, d’un style soigné duquel transparaît tout le coeur et la sensibilité que l’auteure a voulu y glisser.
En bref, il faut toujours écouter son libraire, surtout quand il est passionné : C’est ainsi qu’on fait de belles découvertes comme ce premier roman qui m’a offert un moment de lecture que j’ai beaucoup apprécié !
Merci pour cet avis, je pense que je vais me l'acheter 😉
J'hésitais à le prendre mais je pense que je vais craquer. 🙂