Un roman particulièrement riche et captivant : “L’autre moitié de soi” de Brit Bennett, paru ce 19 août aux éditions Autrement.
Le pitch : Dans une Amérique encore ségrégationniste, Desiree et Stella Vignes, jumelles en pleine adolescence, disparaissent de Mallard, petite bourgade du fin fond de la Louisiane où la couleur de peau tient une place prépondérante… Une dizaine d’années plus tard, seule l’une d’elles revient dans sa ville natale accompagnée d’une enfant… Si sa sœur aussi est devenue maman, les inséparables sœurs se sont pourtant perdu de vue depuis longtemps…
Difficile de vous en dévoiler davantage sous peine de dilvulgâcher tout ou partie de cet incroyable bouquin ! Un bouquin auquel je n’ai pas su résister le jour de sa sortie en librairie, tant j’avais aimé “Le cœur battant de nos mères“, premier roman de cette autrice de talent !
Un talent qui se confirme incontestablement avec le présent opus, dans lequel l’autrice aborde très largement la question de l’identité, mais aussi le thème du racisme… Et même du colorisme, un effarant sujet qui m’était totalement inconnu avant de plonger dans cet édifiant récit…
Ainsi nous suivons le parcours de ces deux sœurs et leur progéniture respective à travers les États-Unis, à la fin d’une sinistre période ségrégationniste et alors que les mentalités peinent tant à évoluer encore aujourd’hui… Aspirant ensemble à une autre vie, c’est finalement séparément qu’elles suivent leur route chacune de leur côté en tirant un trait sur leur passé… Leurs origines… Et une partie d’elle-même aussi sans doute… Dès lors peut-on réellement se construire pour devenir soi-même et vivre, tout simplement vivre en toute inquiétude et sérénité ?
Autant de thématiques abordées à travers ce poignant roman plein d’émotions comme de rebondissements, servi par une plume fluide, soignée et d’une extrême sensibilité, un style élégant et fort plaisant à lire, presque addictif à souhait.
En bref, un roman époustouflant, d’une remarquable puissance et d’une étonnante densité…